Dix huit ans. Aujourd'hui j'ai dix huit ans. Je suis majeur dorénavant. Pour quelques bricoles légales seulement pas d'autres. Du genre, faut que j'attende vingt et un ans pour boire de l'alcool. La loi américaine est ainsi faite. Mais ça ne m'empêchera pas de boire avant. Modérément j'entends.
Dix huit ans! Putain! Déjà six mois que je vis au chalet. Six mois que j'ai repris goût à la vie. Six moi qu'on s'occupe de moi, comme un fils, comme un petit frère. J'ai eu quelques coups de gueule oui, rien de bien méchant mais voilà, je peux pas fermer ma gueule pour tout non plus. Mon ennemi : Ryder. Encore et toujours. Il n'est plus prospect. Il est devenu membre. Là, il ne se sent plus pisser. Il me tourne autour comme une hyène. Cherchant n'importe quel moyen de me faire démarrer. N'importe quelle connerie pour me faire chier. Je l'ignore la plupart du temps. J'ai autre chose à foutre que de jouer à ses jeux puérils. C'est pas l'envie qui me manque de lui coller une droite dans la gueule, mais je doute que Josh apprécierait.
Il est vachement cool en fait. Il n'est pas collé à mon cul non plus mais est attentif à ce que je fais. Me reprend si je parle mal. En gros, il a refait une grande partie de mon éducation qui laissait à désirer. Et je ne le prends pas mal. Pourtant j'ai plus dix ans. Mais ces six derniers mois m'ont montré que la vie était belle. Et qu'elle valait la peine d'être vécue.
Dix huit ans putain!!! Happy, comme à son habitude, a sorti un grognement en guise de joyeux anniversaire. Il me fait toujours rire autant celui-là, malgré que je ne comprenne souvent rien de ce qu'il me dit. Sauf quand il fait l'effort de parler et de faire une vraie phrase. Là, le miracle se produit et généralement, je note ça sur mon agenda pour lui en reparler un jour. Et me foutre de sa gueule, en toute amitié bien sûr.
Je me plais toujours autant au lycée. Tout le monde m'aime. Tout le monde me respecte. Quel bande de gros faux culs oui! Ils me font vraiment rire. Mais moi je m'en fous. Totalement.
Happy me ramène comme tous les soirs, un grognement en guise d'accueil dans la voiture. Je souris et grogne comme lui. Autant communiquer de cette façon! Je balance mon sac sur le siège arrière, comme je fais à chaque fois. Libéré de la semaine éreintante que je viens de passer, vive le week-end qui s'annonce.
Josh m'accueille comme tous les soirs, assis sur sa chaise à bascule sous le porche de l'entrée. C'est son habitude. Quand il n'est pas présent, je ressens comme un vide. Et quand il est là, j'en suis content. Je récupère mon sac sur le siège arrière, claque la portière et marche vers l'entrée.
Josh me sourit, puis sans que je ne comprenne quoi que ce soit, un gars, surgit de nul part, me hisse sur son épaule et m'emmène comme un vulgaire paquet sous les rires de Josh. Bordel! Il se passe quoi là?!
J'ai beau me débattre, il est plus costaud que moi et me maintient fermement. Je suis emmené vers la grange. Cet endroit où je ne vais jamais. Pas que je ne veux pas. Mais Josh m'a assez répété maintes et maintes fois : pas avant mes dix huit ans. Pas avant que je ne sois majeur. Et je suis majeur! Putain de bordel de merde. Je suis majeur!!
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