Chapitre 25

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Son pauvre cœur tremblant comme une feuille dans sa poitrine, Sebastian se redressa une nouvelle fois et son doigt pressa la gâchette d'un geste innocent et mortel qui, par un mouvement d'un centimètre à peine, supprima la vie d'un autre homme. Mais une douleur fulgurante perça sa propre épaule et le fit plier rapidement les genoux pour se recoucher, gémissant. Il était touché. Une main sur sa blessure : il saignait abondamment. Sebastian, les larmes aux yeux tellement la douleur était intense, entendit des coups de feu en série provenant sans doute, au bruit, de l'armée de Trevor. D'un geste tremblant et précipité, Sebastian enleva son pull et le noua autour de son épaule blessée il inspira profondément et serra le plus fort possible, avec toutes les forces qu'il lui restait. La douleur la plus atroce qu'il ait jamais sentie transperça son corps et lui arracha un gémissement la première larme déborda de ses yeux et s'écoula sur sa joue brûlante.

Soudain, un homme apparut à l'angle de sa cachette, et lui attrapa la cheville pour le tirer jusqu'à lui. Sebastian, affaibli et brûlant de douleur, frappa des pieds pour se débattre en essayant d'attraper son arme. Au dernier moment, il y parvint et, comme il avait une mauvaise prise sur la gâchette, balança un coup violent avec son fusil sur le bras de son agresseur qui poussa un juron en lâchant sa cheville. Libéré de son emprise, Sebastian se retourna pour prendre correctement son arme et propulsa la balle dans la jambe de l'homme juste avant qu'il ne se jette sur lui. Mais un coup de pied d'un autre homme sur la main de Sebastian le fit lâcher à nouveau son arme. Grimaçant, Sebastian vit ce dernier s'approcher de lui, mais il avait la tête qui tournait. L'homme l'empoigna fermement par la gorge et le traîna hors de sa cachette. Sebastian vit alors que les nombreux autres le couvraient, tirant sans arrêt sur quelques bureaux particulièrement abîmés qu'on avait renversés sur le flanc.

Quand Sebastian se retrouva au milieu de la pièce, à la vue de tous, y compris ceux qui se cachaient, l'homme qui le tenait le lâcha pour se redresser, et posa son pied précisément sur la blessure de Sebastian avant de se mettre à appuyer. Sebastian vit blanc et poussa un hurlement. Un cri de douleur qui traversa même le bruit des balles qui frappaient tout ce qui les entourait. Aussitôt, une nouvelle silhouette s'éleva au-dessus d'un bureau et tira sur les agresseurs, bravant la pluie de balles qui s'abattait sur la pièce, avant de se recoucher une fois que l'un d'eux fut atteint. L'homme qui blessait Sebastian avait retiré son pied. Respirer devenait la chose la plus difficile et douloureuse au monde pour Sebastian, dont le visage trempé de larmes et de sueur était crispé de douleur. Son agresseur eut un rictus il empoigna Sebastian par les cheveux et le retourna sur le ventre, s'agenouillant avant lui, avant de le maintenir au sol par l'épaule et de poser le bout de son arme sur sa tempe.

- Il est trop tard pour un contrat à l'amiable ? lança l'homme. Un simple petit échange !

Aucune voix ne lui répondit, aucune silhouette ne surgit de sa cachette. Seul le bruit incessant des balles brisait le silence. Alors, l'homme appuya de toutes ses forces sur l'épaule de Sebastian, qui, comme pris de folie, recommença à hurler. Au bout de quelques secondes, tant la douleur était insoutenable, la panique et l'adrénaline lui donnèrent un dernier élan de force qui lui permit de repousser brusquement son agresseur, le renversant en arrière, et de se dégager de son emprise. Aussitôt, des balles fusèrent vers les ennemis, puis dans tous les sens, sans aucune possibilité de savoir qui prenait le dessus sur qui. Des mains fines attrapèrent le col de Sebastian pour le tirer en arrière, jusqu'à le cacher derrière un bureau.

Allongé sur le sol, l'épaule cuisante de douleur, il reconnut le visage de Katherine au-dessus de lui. Sebastian poussa un faible gémissement quand la jeune femme enleva le pull toujours noué autour de son épaule. Ses mains tremblaient, ses cheveux étaient en pagaille, et elle avait l'air terrifiée et fatiguée à la fois. Les coups de feu faisant toujours rage à quelques mètres de lui, l'odeur du sang commençant à emplir ses narines et ses poumons, Sebastian réalisa seulement à cet instant que sa blessure était peut-être plus grave qu'il ne l'avait cru en voyant Katherine pâlir et sangloter, les mains trempées de rouge. Sebastian se sentait faible, de plus en plus faible, et la tête lui tournait.

La RencontreWhere stories live. Discover now