Chapitre 18

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Jim lui sourit :

- Bonsoir, Moran.

C'était décidément beaucoup de bonsoirs pour aujourd'hui, mais celui-là était tout spécial, bien sûr.

- Bonsoir...

Sa voix était mal assurée, presqu'imperceptiblement tremblante, et il se maudit pour cela, se disant que Moriarty l'avait sûrement remarqué quand même.

- Vous savez, Moran, je ne vais pas vous manger. Le fait que je vous invite au restaurant aurait dû vous mettre sur la voie.

Il eut un demi-sourire malgré lui ; Moriarty avait raison, il fallait qu'il se détende.

Et pour ça, il devait se concentrer sur autre chose que ces fameux yeux sombres qui le regardaient avec attention... Son costume. Jim portait une veste de costume entre le beige et le doré, ni trop clair ni trop foncé, la cravate assortie, et une chemise blanche, qui lui allaient franchement bien. Il y avait des gens comme ça qui étaient faits pour porter des costumes. Il essaya d'imaginer cet homme en t-shirt, et il n'arriva qu'à être troublé et à froncer légèrement les sourcils, contrarié.

- Qu'y-a-t-il ?

Il leva les yeux vers Moriarty qui l'observait avec curiosité, et parvint malgré tout à soutenir ce regard rayon-x :

- Rien du tout...

Le petit brun en costume ne semblait pas convaincu et fit une espèce de petite moue. De son côté, Sebastian se contenta de sourire ; cet homme d'habitude plus qu'intimidant... on aurait dit un enfant.

Il fallait qu'il trouve un sujet de conversation, quelque chose à dire...

- En fait, reprit-il en tentant de dissimuler son sourire, je me demandais si ce n'était pas un peu dangereux de donner votre vrai nom... genre au resto, et tout...

Moriarty ricana et se pencha vers lui, les coudes sur la table et les mains soutenant son menton, le regard planté dans le sien :

- Et pourquoi serait-ce dangereux ?

Il ne sut que répondre exactement. Un criminel de son genre ne devrait pas à tout prix vouloir garder l'anonymat ? Si jamais son nom venait à être connu du grand public, même un restaurant deviendrait une menace, ou au moins un risque... Non ?

- Personne ne connaît mon nom, Moran, sourit Moriarty. Le jour où je me dévoilerai au grand jour et qu'il y aura mon nom et ma photo à la télévision et dans tous les journaux, là j'aurai une bonne raison d'être un minimum prudent.

De fait, songea-t-il. Maintenant qu'il y pensait, il avait personnellement la possibilité de le mettre en danger, car lui seul connaissait ses « activités », son nom, son adresse et son numéro de téléphone.

Moriarty lui sourit, toujours amusé, puis détourna le regard vers quelque part derrière Sebastian. Aussitôt une serveuse apparut à leur table et leur sourit :

- Bonsoir messieurs. Vous désirez un apéritif ?

Moriarty se retourna de nouveau vers lui et, les yeux charbons plantés dans son regard, lui demanda d'une voix un peu plus basse, comme un a parte :

- Vous aimez le vin blanc, Moran ?

Déjà perdu pour si peu, il acquiesça un peu maladroitement, mais Moriarty ne s'en offusqua pas et se retourna vers la serveuse :

- Nous prendrons une bouteille de votre meilleur vin blanc, s'il vous plaît.

- Bien, merci.

Elle prit note et leur offrit un sourire avant de partir. Moriarty se remit à le contempler avec attention, et il tenta en retour de rester impassible face à ce regard brûlant qu'il sentait sur son visage. Jim sourit et lança d'un air malicieux :

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