Chapitre 18

5.2K 263 112
                                    






Dylan



La lâcher ? Non c'était impossible. Je la sentais prête à partir au moment où ma main se desserrerait de son bras. Mais j'aurais dû la laisser partir.

  Son rire perçait mes tympans, s'imprégnant de moi comme une hantise qui me poursuivrait à jamais. Je ne le supportais pas. Ma main serrait son bras fermement, comme pour la stopper.

-Lâches moi Dylan, ça ne sert plus à rien.

Elle était maintenant silencieuse, le regard dans le vide et immobile.
Ma prise se voulait encore plus puissante, je ne la laisserais pas s'en aller.

-Ça ne fonctionnera pas Maria, je sais que si je te lâche, tu prendra tes jambes à ton cou. Alors parles moi, et regardes moi putain.

Le silence me paraissait une éternité que je ne pouvais pas supporter.

  Ça faisait au moins deux ans, deux belles années passée en un éclair, que nous avions vécu dans le bonheur. Pourtant aujourd'hui quelque chose qui me dépassait, se produisait sous mon nez depuis des semaines sans que je n'ai pu le remarquer.

-Partir ? Toutes les fois où j'aurais pu crier à l'aide ou juste courir sans me retourner. Quand j'y pense ça me fait rire. Mais j'ai décidé de rester avec toi Dylan. Pas parce que je t'ai aimé comme tu as pu le croire ou comme moi-même je l'ai cru. Non non, je ne voulais juste plus de ma vie ennuyeuse et banale de lycéenne sans intérêt. En toi j'y ai vu quelque chose de plus grand, de plus excitant. Je n'avais jamais rien ressenti de plus exaltant, se faire enlever par un taré, quelle histoire !

-Maria... tu ne penses pas ce que tu dis. Regardes moi bon sang !

Le regard qu'elle m'avait lancé par dessus son épaule, je ne l'avais jamais vu, je ne la reconnaissais pas, elle était changée. Je l'avais alors lâchée.

-Mais... maintenant, je m'ennuis. Je reste toute la journée dans la maison et je m'occupe de Sonia. Ce n'est pas la vie que je veux. Je me voyais raconter à notre enfant comment nous nous étions rencontrer, comment ma vie avait été passionnante durant ma jeunesse. Sauf que, mon histoire, l'histoire extraordinaire dont j'avais imaginé lui raconter. Elle s'arrête à ma grossesse. Et ce n'est pas ce que je veux, ce n'est pas ce que j'avais envisagé.

-Alors quoi ? Tu vas faire quoi ? Tu veux qu'on parte à l'aventure ? On peut y aller maintenant. Mais c'est toi qui voulait que l'on scelle notre amour ici à Sarasota. Je n'ai fait que ce que tu voulais.

-Justement.

Je ne comprenais absolument rien, tout était flou, ses mots pour moi n'avaient aucun sens. Je voulais que nous vivions heureux ensemble, je voulais que sa vie soit aussi parfaite que possible. Pourtant rien ne se passe tel que je l'avais espéré.

-Tu veux faire quoi ? Et Sonia, dis moi qu'elle reste dans tes plans, je t'en supplie.

Toujours en me donnant dos, je la voyais de redresser, attacher ses cheveux en queue de cheval et faire des rotations avec sa tête, comme pour s'échauffer.

-Oui, biensûr que Sonia est dans mes plans, c'est ma fille. Je n'ai pas souffert pour rien, je n'ai pas subi neuf mois d'une atroce incapacité à vivre pour m'en débarrasser par la suite.

-Alors dis moi ! Maria, je n'attend que tes mots, je ne veux que ton bien. Expliques moi, je t'écoute.

-Je veux... pour moi, pour Sonia, une vie meilleure.

-Comment ? Dis-le moi.

-Ne bouges pas.

  Sans m'y attendre, une vive douleur se fit ressentir sur le côté gauche de mon ventre. Je ne comprenais pas. Elle s'était jetée dans mes bras. Et encore, la même douleur, plus intense. Je m'éloignais de Maria. Et je la voyais, là, juste devant moi, les yeux pleins de larmes, la rage dans le regard, un couteau à la main. Et alors, je compris. Le mal que je lui avais fait subir, tout ce mal, il se transmettait là, juste là. À l'endroit même où la lame, deux fois avait fait son entrée dans ma chair. Là où maintenant le sang coulait à flot. Mes deux mains s'y rapportaient, je me donnais l'illusion que le liquide brûlant cesserait de se déverser, alors que mon corps tout entier ne pu s'empêcher de tomber au sol. Je ne pouvais plus bouger.

-Pourquoi ? Je ne voulais que t'aimer.

-Et moi je ne veux que vivre.

-Maria, je t'aime, je t'en supplie... ne me laisse pas.

Elle ne m'avait pas répondu, elle avait juste laissé le couteau sur le comptoir de la cuisine puis elle était partie dans la chambre de Sonia.
À travers la porte grande ouverte, je la voyais récupérer ses affaires, toutes ses affaires qu'elle avait soigneusement rangé dans deux grands sacs. Puis, elle prit Sonia dans ses bras, un voile sur la tête. Et d'un pas rapide, elle revint devant moi.

-Mon père m'attend dans la voiture garée derrière la maison. Je ne veux pas que tu meurs sans réponses à tes questions. Alors, maintenant que tu n'as plus la force de parler, je vais t'expliquer.

  Étalé au sol, tel un vulgaire paillasson, je ne pouvais que l'écouter sans rien dire. Et tout, absolument tout se clarifiait. Elle avait tout planifié. Elle savait que son père vivait à Sarasota, elle le savait. Au téléphone, c'était lui au bout du fil. Elle avait trouvé son numéro dans l'annuaire, mais il voulait être sûr que c'était bien sa fille qui l'avait contacté. Alors, elle lui avait donné rendez-vous à l'hôpital. Oui, le vieil homme à la barbe rousse, ce bâtard, c'était son putain de père.

-Tu connais toute l'histoire maintenant, je ne voulais pas juste fuir, ça aurait été beaucoup trop simple et mon histoire serait passée inaperçue. Je voulais vivre quelque chose d'unique, être un symbole de courage, maintenant je le suis. Car je n'est pas seulement survécue, je n'ai pas juste fuis, non. J'ai eu un enfant avec mon ravisseur, j'ai été assez ingénieuse pour élaborer un plan, et la bravoure de te tuer. Je peux raconter l'histoire que je veux, personne ne saura jamais à quel point je t'ai mené en bâteau. Je serais, aux yeux de tous, la victime qui a battu son kidnappeur et son violeur. Et Sonia va pouvoir vivre avec son vrai père.

J'avais rassemblé toute mes forces pour parler une dernière fois.

-Mais... Je, suis son père.

-Non, je suis Sonia, tu n'es pas mon père.

-Ma fille ?

-Elle n'a pas besoins de quelqu'un comme toi.

Et je les vis, mon amour sans pitié et ma fille, disparaître dans le cadre de la porte. Me laissant au sol, me vider peu à peu de mon sang. Et je mourrais là et jamais je n'entendrais de sa part. Un je t'aime qui m'enverrait au paradis.



Bon voilà c'est la fin. J'espère que ça ne vous déçoit pas ! Je sais que comme dans mon habitude, ce n'est pas long et que ça avance vite et que sûrement encore les temps se confondent. Mais je fais de mon mieux, j'essaie de m'améliorer. Gardez en tête que les textes ne sont pas particulièrement travailler, l'histoire est biensûr à revoir, et je serais ravie de la réécrire en la retravaillant bien. Mais ça sera pour plus tard 😅 J'ai d'autres idées en tête que je compte également vous présenter, qui j'espère seront de meilleure qualité. En attendant, favorisé mes chapitres pour me montrer votre soutien🙆🏻 ça me fait énormément plaisir de voir que ce que j'écris plaît un peu et n'hésitez JAMAIS à me faire part de vos critiques, sans ça je ne pourrais pas m'améliorer.

Voilà merci beaucoup de m'avoir lu❤️❤️❤️

StockholmWhere stories live. Discover now