Chapitre 3

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Sonia

Il m'aime... Non, il aime Maria, il la voit en moi. Ces yeux me fixèrent avec insistance, il attendait ma réponse. Mais je ne savais pas quoi lui répondre. Dylan n'avait pas tort, personne ne me cherche, ni mes profs ni Tasha. Et ma mère, elle ne s'inquiète pas non plus. Sinon je ne serais pas retenue captive dans ce grenier à l'heure actuelle. Je lui avais parfaitement décris cet homme qui est maintenant mon ravisseur. Elle devrait avoir fait le lien, pour une enquêtrice, elle n'est pas très douée.
Il attend toujours que je lui réponde, ses mains se contractent de plus en plus chaque seconde, serrant les miennes jusqu'à ce que mes ongles pénètrent ma propre peau.

"-C'est d'accord."

Son regard qui était alors emprunt d'inquiétude se rempli de joie. Il se mit à sourire devant moi, relâchant la pression qu'exerçaient ses mains sur les miennes.

"-C'est formidable !" S'écria-t-il, "Oh non tes petites mains, je suis désolé Maria, je reviens tout de suite."
Puis il revint dix minutes plus tard avec du désinfectant et des bandages. Il avait changé, quelque chose en lui était différent. Il semblait apaisé, tranquil, serein. Ses gestes étaient délicats, un frisson immense s'empara de moi quand il prit mes mains. Je n'avais jamais ressenti ça. Je continuais de l'observer pendant qu'il soignait mes blessures.

"-Dylan ?"
"-Maria ?"

Ce nouveau nom me faisait tout drôle, mais je m'y habituerais, j'en suis sûre.

"-Comment je dois me comporter maintenant ?"
"-En adulte, tu es ma femme. Dès à présent tu es majeur."

Pourquoi? Quel est l'intérêt? personne ne saura rien de ce qui se passera ici, pourquoi vouloir se dire que je suis majeure ?

"-Maria, je peux te faire confiance ?"
"-Je suis ta femme, tu l'as dit toi même."
"-J'aimerais qu'on avance progressivement, je vais te libérer."

Je ne comprends pas, me libérer ?

"-Tu as bien compris, mais je commencerais par te détacher, tu n'auras pas le droit de sortir de la maison. Balade toi où tu veux, fais ce qu'il te chante mais ne franchis pas le pas de la porte ou je te rattache."
"-Ne t'inquiète pas, je resterais avec toi."

Puis il me détacha et descendit les escaliers. Je regarde autour de moi, je n'arrive pas à croire, ma situation évolue. Mais je ne suis pas stupide, je ne tenterais rien, pas encore. Il me laisse dans la maison, ça ne sert à rien d'essayer de s'enfuir, il a sûrement verrouillé toutes les issues. Et même si je sors de cette baraque, je ne sais pas ce qu'il y a dehors, ni où nous nous trouvons. Y a-t-il un jardin ? Un grand portail infranchissable ? J'attendrais c'est tout. Rien ne presse, dehors personne ne m'attend.

Je descends les escaliers et décides de visiter mon nouveau logement. Ce n'est pas très grand. Il y a un petit hall d'entrée menant directement au petit salon composé d'un sofa, d'une table basse et d'une télévision. Derrière il y a une cuisine qui se sépare de la pièce principale avec un mini comptoir. La cuisine est aussi délabré que le salon. Les murs sont jaunis et on y trouve des petites tâches d'humidité et de moisissures. Près des escaliers il y a un petit couloirs. Une ampoule est accrochée au plafond, mais l'interrupteur de l'allume pas. Deux portes se font face tandis qu'une autre se trouve tout au fond du passage étroit. Je m'avance vers une des deux portes opposées. C'est la salle de bain. Je me débarbouille le visage. J'ai de grandes cernes sous les yeux, j'ai mal à tout mon corps et mes cheveux sont hirsutes. Je fais couler un bain et en attendant qu'il se remplisse, je retourne visiter la maison. La porte d'en face est entre-ouverte, je décides de m'y glisser.
Dylan est allongé sur le petit lit deux places. Il ne dort pas mais ne semble pas m'accorder d'attention. Il n'y a rien dans la chambre à part ce lit et une petite commode. Alors j'en sors et me dirige vers la porte du fond.
C'était une chambre pour bébé.
Une main se posa sur mon épaule.

"-Ne fais pas ça, tu te fais du mal pour rien."
"-Pourquoi y a-t-il une chambre d'enfant ?"
"-Parce que nous devions avoir un enfant, mais il est mort."

Mon coeur s'arrêta de battre.

"-Tu as fait une fausse couche. Mais nous pourrons réessayer dans deux mois."

Non, je refuse, il attend mes dix-huit ans pour que je puisse lui faire un enfant. Il faut que je réussisse à m'enfuir avant. Il est hors de question que je vive ma première fois avec un psychopathe.
Il s'approcha de moi me forçant à reculer jusqu'à ce que je sente mon dos se coller contre un mur.
Il me regardait de haut, et puis il se pencha plus. Son visage était juste en face du mien, il me regarda pendant quelques secondes puis se glissa au creux de ma nuque. Mon stress se faisait remarquer, mon coeur battait plus vite, plus fort. Ses mains se posèrent sur ma taille et remontaient doucement sur mes côtes tandis qu'il posait des baisers sur mon cou. Je frissonnais, mes yeux se fermaient, je déglutis.

"-On n'est pas obligé d'attendre."

Jamais.

"-Pas maintenant, je... Mon bain ! J'y vais."

Je me débarrassais de son étreinte et atteignis la salle de bain en courant.
La porte n'avait pas de verrou, alors je me contenta de la repousser. Je me déshabillais en me regardant dans la glace. J'étais affreuse et je sentais mauvais.
Je me glissa dans l'eau encore chaude. J'attrapa un petit savon sur le bord de la baignoire, il se mit automatiquement à se dissoudre au contact de l'eau, créant une fine couche de mousse à la surface.

"-Il faudra en racheter demain."
"-Sors d'ici ! Je prends un bain, j'ai besoins d'intimité."

Il resta devant moi et retira son t-shirt qu'il jeta sur le sol. Dévoilant ainsi une carrure bien entretenue, des abdos saillants et des bras musclés. Il s'avança un peu et enleva son jean.

"-Stop !"
"-Ne sois pas ridicule."

Puis devant moi, il se retrouva nu. Il entra dans le bain. Nos jambes se touchaient sous l'eau. J'étais gênée, mais je ne pouvais pas sortir. Il ne devait pas me voir dans mon plus simple appareil. Je fixais un point sur le mur, je savais qu'il me regardait.

Une de ses mains se posa sur mon genou. Doucement il remontait plus haut sur ma jambe alors qu'un sentiment inavoué s'en prit de moi. Mes joues devinrent écarlates.
D'un mouvement rapide il m'attrapa les jambes et m'attira vers lui. Mes main sur son torse, je l'observais, confuse. Mes gambettes entouraient sa taille et ses mains les longeaient jusqu'à atteindre le bas de mon dos.
Nous étions très proche, trop proche. Mais je ne pouvais pas le repousser, pas une seconde fois. Je n'en avais pas envie. Et il le sentait.
Son corps était brûlant, l'eau en paraissait glaciale en comparaison. Il se mordillait la lèvre inférieure tout en me dévorant des yeux. Ses mains se baladaient tout le long de ma colonne vertébrale qui se cambrait à chaque caresse. Ma respiration ralentissait, se faisant lourde et intense. Je m'avança vers Dylan et déposa un baiser sur ses lèvres.

StockholmWhere stories live. Discover now