Chapitre 6

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Sonia

En un souffle, le visage strict et les yeux sévères "Non." telle était sa réponse. Pourtant depuis le début je pensais que ce qu'il voulait, c'était de faire de moi ce que Maria était avant de pousser son dernier soupir.
Dylan lu en moi une expression d'incompréhension totale.

"-Je ne te ferais ni grandir ni mûrir, ce que j'aime chez toi Maria, c'est ton innocence, devenir adulte ne t'ira en aucun point. Ce que tu ne comprends pas, c'est que je n'essaye pas de te changer, mais de te préserver."

Il se tenait devant moi, la lumière émanant du plafonnier éclairait le contour de son visage, créant ainsi un halo lumineux. Sa posture était forte, imposante et m'inspirait du réconfort, quelque chose en moi venait de se déclencher. Je pensai pendant un instant, que ma vie n'avait plus de sens, que lui, en me retenant semi-captive, agrémentait mon existence d'aventure. Désormais, je ne saurais plus jamais de quoi demain sera fait.

Je ne compte plus les jours depuis que je suis sortie de ce grenier. Mais aujourd'hui, c'est mon jour, mon dix-huitième anniversaire.

Je sors de la chambre, il est huit heure du matin, le soleil est levé et le ciel est particulièrement bleu, aucun nuage ne semble l'obscurcir.
Je m'assois sur le porche, j'observe le ciel, immobile, d'un bleu uni, je me rendais compte peu à peu de l'immensité infini de l'univers. De mon insignifiance, comparé à tout ceci. Je viens d'avoir dix-huit ans, je n'ai même pas encore commencé à vivre. Personne ne sait qui je suis, je n'existe que pour une personne, j'ai quelques années devant moi, mais qui se souviendra de moi quand je serais partie, alors que de mon vivant, je ne suis rien ? Toutes ces pensées inutiles se bousculent dans ma tête, tout pour gâcher ma journée.
Dylan me rejoins, il m'enlace, me serre fort. Je sais ce qu'il attend de moi, il le veut c'est certain, mais je ne suis pas encore prête.

Je le repousse, il persiste. Ce manège continu pendant quelques instants.
Je ne rigole pas, je ne veux pas de ça maintenant. Il le sait, mais tente tout afin de me faire changer d'avis.


Dylan

Je l'embrasse, je l'enlace, rien n'y fait, pourquoi ne veut-elle pas de moi ? Ô Maria je t'en supplie, laisse moi te faire l'amour. Ça fait si longtemps que mes mains se languissent des courbes délicates de ton corps, de la douceur de ta fine peau. Tout mon être te désire, seul toi peux combler le vide que je ressens, je veux entendre ton pou battre au creux de ton cou et ton cœur à ta poitrine maigre. Je ne peux me contenir, mes émotions m'envahissent, aimes moi comme jamais aucune femme ne m'a aimé.

"Arrêtes, je ne veux pas... Laisse moi."

Non, je ne veux pas, laisse moi t'aimer, te chérir, sentir ton parfum se répandre autour de moi.
Je ne dis rien, je me contente d'agir. Elle n'arrête pas de crier, elle n'arrête pas de me supplier, mais moi je veux juste faire comme avant. Je la tire de nouveau dans la chambre. Elle hurle, je ne comprend pas, plus je l'assène de mes caresses, plus elle semble horrifiée. Cesse de crier. Je l'envois sur le lit, ses yeux sont écarquillés, effrayés. Je tente de la rassurer, mais plus je m'approche, plus ses cris se font stridents. Je me lance, je recouvre sa bouche de mes mains, et l'amplitude de sa voix se fait moins importante. Elle s'agite, de plus en plus. Puis elle se calme peu à peu.
Je la déshabilles, dévoilant les formes subtiles de son corps. Je l'admire un moment, son souffle est court et rapide, elle reprend sa respiration.
Mes doigts suivent les lignes parfaites de la femme se trouvant devant moi, mes baisers heurtent sa peau de porcelaine, et enfin, nous nous unissions. Une joie grandiose s'en pris de moi.
Maria se tenait toujours allongée sur le matelas, sa position pareil à celle qui m'avait menée à l'extase. Elle restait là comme une statue, le regard fixé au plafond, elle ne clignait pas les yeux, elle tremblait et quelque fois elle se faisait prise de sursauts quand je bougeais. Ses mains se crispaient et se détendaient dans les draps. Je la voyais ainsi, et j'espérais juste qu'elle soit enceinte, qu'enfin je puisse avoir mon petit garçon. Que nous pourrions jouer au foot, que nous construisions une relation père-fils que je n'ai jamais pu avoir.



"Maria... tout va bien", ma main tenta un contact léger avec sa cuisse

"Ne me touche pas !" Maria avait un regard fou, rempli de larmes, plein de colère et d'incompréhension.

"Chéri..."

"Ne t'approches pas de moi espèce de monstre !"

"Monstre? Voyons, Maria, je ne t'ai rien fait, nous avons"

"Nous, n'avons rien fait. Regardes ce que toi tu m'as fait ! Tu ne t'en rends pas compte ?! Putain ce que tu peux être con... Dégage!"

Mes yeux s'emplissaient d'eau tandis que je me dirigeais vers la porte, mon cerveau bouillonnait, mes mains tremblaient. Je me regardai dans le miroir de la salle de bain, tant mes yeux avaient pleuré qu'ils étaient rouges. Depuis quand n'avais-je pas contemplé mon reflet ? Mes iris bleus ressortaient sur un fond rouge d'habitude jaune, dû à un accès d'alcool, mes cheveux qui avant était aussi noir que mon âme, paraissaient grisonnants. Ma barbe rasée de près avait poussée d'une manière incontrôlable et des rides s'étaient formées dans le coin de mes yeux. Devant moi, se trouvait dans la glace, un homme qui m'était inconnu. Je ne me suis pas vu vieillir, mon nouveau visage venait de se montrer à moi, comme si du jour au lendemain, j'avais pris un coup de vieux. Pas étonnant que Maria me repousse. Si moi même je ne me reconnais pas, comment aurait-elle put le faire après tant d'année sans s'être vu ?

Je pris une lame sur le côté du lavabo, je la glissai le long de mon cou, parcourant ma peau jusqu'à ma mâchoire, jusqu'à mes joues. Je rinçai mon visage, l'eau glacée ruissela sur mon visage. Je ne pouvait rien contre mes pattes d'oies, elles seraient donc là pour toujours. Mais j'étais là, à présent, comme avant, bien entretenu.


Sonia


Je le regarde s'en aller, dans mon esprit tout semble encore flou. Je revois petit à petit la scène. J'avais beau hurler à la mort, il continuait, il n'entendait pas, il était dans un tout autre monde. J'avais l'impression de lui servir de portail entre lui et Maria, pendant un moment j'y ai peut-être même senti du plaisir. Je ne savais plus qui j'étais, pendant un instant, je n'étais plus Sonia, Maria, à travers moi, a pu sentir à quel point Dylan l'aime. C'est fou tout ce que je dis est fou, mais pas tant que ça au final. Je suis si troublée, cet homme, il m'a violé, et pourtant, je ne peux m'empêcher d'admettre qu'à un point, qu'à un moment, si insignifiant qu'il soit, j'ai aimé ce qu'il me faisait. Ce qui, ne fait que renforcer l'idée que Maria vit désormais par le biais de mon corps. Et que, j'ai le pouvoir de lui offrir une vie à Maria, elle est morte, et moi, dans son lit, je viens d'y perdre mon âme. Je n'ai plus rien, mais elle, elle peut toujours avoir ce qu'elle a toujours voulu. Un mari, des enfants, tout ça, elle l'aura, et tout ça, c'est moi qui le lui donnera. 






J'ai pris beaucoup de temps avant d'écrire ce chapitre. Je n'étais pas vraiment motivée à le faire. Mais bon, voilà. Ça à pris une tournure différente, je ne sais pas quoi penser de ce que j'ai écrit. Bon.. Voilà, n'hésitez pas à voter pour mon histoire, je serais plus motivée ! Je suppose..



Bon voilà j'ai modifié la fin du chapitre, je compte bien continuer l'histoire cette fois ci

StockholmWhere stories live. Discover now