Chapitre 15

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Dylan












    Quand Maria m'annonça sa grossesse, mon monde semblait s'être complété, comme si une part vide de mon existence s'était comblée. Je ne m'en étais pas rendu compte jusqu'à maintenant. Ma situation s'était stabilisée, j'étais fin prêt à avoir un enfant, une fille, un garçon, qu'importe. Plus aucun sang ne devait couler sur mes mains. Je réservais à mon ange, une paisible vie, pleine de bonheur et d'innocence, jamais il ne vivra la brutalité infernale qui m'a été imposée.

    Il arrive parfois qu'un quiproquo puisse gâcher la vie de deux individus.

    Maria, avait gardé en mémoire nos discussion sur sa grossesse, sur le fait qu'avoir un garçon serait un comble pour moi. La panique l'avait alors envahie.

    Je l'avais laissée seule à la maison, son ventre de trois mois abritait la vie d'une petite fille, je n'avais pas encore réagi à cette nouvelle. J'étais juste parti, sans rien dire, je n'allais que faire quelques courses.

    Mais, en rentrant, je vis Maria, étalée sur le sol, une bouteille vide de whisky à la main, son mascara coulait le long de ses joues, elle rampait au sol, complètement bourrée. À cette vision, je fus horrifié, pourquoi avait-elle fait ça ? Le bébé, il n'allait pas le supporter. Je m'étais précipité vers elle, lui faisant vomir le poison qu'elle venait d'ingérer. Je lui avait fait boire autant d'eau qu'il fallait pour que son corps soit purifié.

-Pourquoi ?! Pourquoi tu as fait ça ?

-Je... te facilitais la tâche, je voulais pouvoir contrôler quelque chose pour une fois. Me débarrasser de cette petite fille, te donner un garçon comme tu voulais...

-Non, non, écoute, je suis désolé, je n'aurais jamais dû te priver du bonheur d'être mère, en te disant que j'ai toujours voulu avoir un garçon. Je ne veux pas être un obstacle pour toi, je veux une famille avec toi. Peu importe, le nombre, le genre, le sexe de nos enfants, libre à toi d'être maman.

    Je devais l'emmener à l'hôpital, maintenant, il fallait que l'on s'assure de l'état du bébé.

    Nous attendions notre tour dans le couloir, les autres patients nous regardaient tous, ils devaient se demander pourquoi cette femme enceinte était si mal en point. Pourtant il ferait mieux de s'occuper de leur propre situation, ils étaient tous en piteux état. Un vieil homme en particulier, portant une longue barbe rousse parsemée de touffes blanches et grisâtres. Le visage complètement enflé et des bleus sur l'ensemble du corps, il en avait sûrement pas mal morflé. Je me demandais comment il avait pu en venir là, se battre, à son âge, c'est triste.

Le médecin nous fit signe d'entrer.

-Que s'est-il passé ? Vous semblez un peu, saoûle.

-Oui, enfaite elle a temporairement perdu le sens du goût voyez-vous. Elle a accidentellement bu tout une bouteille d'alcool, pensant qu'il s'agissait d'eau.

C'était le mensonge le moins crédible de toute l'histoire des mensonges que j'ai pu inventer, le gynéco y avait pourtant cru.

-Je ne peux pas vous dire maintenant si le fœtus est sain ou présente des anomalies, étant donné que la prise d'alcool a été faites il y a peu de temps. Cependant, il est très probable qu'il soit sujet, dans un futur proche, à un retardement de croissance d'organes, d'un malformation ou autres. Comprenez, la quantité d'alcool a été conséquente. Même si vous l'avez faite vomir relativement tôt, il est possible qu'un certaine dose ait touchée le fœtus. Mais revenez le mois prochain. Nous en serons fixé. En attendant, surveillez la bien jusqu'à ce qu'elle recouvre le goût.

    Nous sortions de l'hôpital, l'homme à la barbe rousse nous observait toujours, son regard était insistant, clairement, ça en devenait gênant.

-Dylan, je m'excuse, je n'aurais jamais dû boire, j'aurais dû voir que tu étais sincèrement excité à l'idée d'avoir une famille.

-Non, ne t'excuse pas.

   



Ma douce, je l'avais fait endurer tant d'épreuves, elle avait tellement souffert à mes côtés, j'étais persuadé qu'elle fuirait à la première occasion. Pourtant, après près de deux ans, elle était toujours là, avec notre enfant, notre petit miracle, né de la fusion d'une belle et d'une bête. Elle et moi, nous avions créé un être d'une parfaite imperfection.





Un texte court une fois de plus. Vous l'avez compris, il ne faut pas s'attendre à un long chapitre de ma part. Cependant j'espère que vous l'avez apprécié, si c'est le cas n'oubliez pas de voter !

Je profite de cette paranthèse pour faire une petite pub, lisez Dans le noir de KillThemAll_L

J'aime bien c'est vraiment pas mal du tout et ce n'est que le début !

StockholmWhere stories live. Discover now