Chapitre 17

3.4K 206 28
                                    







Sonia

Dans mes bras, je tenais un être vivant, aussi fragile que miraculeux. Elle était parfaite.

-Appelons la Sonia.

Mon cœur s'était arrêté de battre.

-Pardon ?

-Sonia, quel beau prénom ! L'infirmière ne savait clairement pas se taire. Mon agacement avait d'ailleurs dû se remarqué puisqu'elle baissa tout de suite les yeux.

-Mais pourquoi Sonia ?

-Ça lui va bien, tu ne trouves pas ?

Sadique. Me priver de mon identité et maintenant la réattribuer.

-Sonia... Sonia. Oui Sonia.

Peu importe, saine et sauve, elle était saine et sauve.

Nous étions restés quelques temps à l'hôpital, le temps que Sonia puisse faire un trajet en voiture sans soucis.

Je n'arrivais pas à y croire, j'avais donné naissance à cet ange. J'imaginais un avenir grandiose pour elle.

Elle était parfaitement calme, elle avait très vite fait ses nuits sans problèmes, Dylan en était accro. Il ne voulait jamais la quitter. À chaque départ pour le travail, fut un déchirement pour lui. Nous assistions à l'évolution de Sonia, c'était magique. Elle avait ses yeux clairs et transparents, mes cheveux bouclés mais aussi noirs que ceux de Dylan. Ils étaient pour l'instant très parsemés, mais bien présents.

Je l'observais grandir un peu plus chaque jour. Je voulais tellement qu'elle soit heureuse, et pour ça je ferais tout mon possible. Je me rappelais de toute la partie de mon enfance que j'adorais. Je me souvenais comme l'époque où mon père s'occupait toujours de moi, était une époque joyeuse. Je voudrais que Sonia vive cette époque, aussi longtemps que possible. C'est pour ça que dès que j'ai appris ma grossesse, ma décision ne se questionnait plus. Sonia sera avec son père, quoiqu'il en coûte.

  Dylan faisait des journées plus courtes, il travaillait de huit heure et demi à quatorze heure. Il voulait vraiment s'occuper de Sonia.

  Un matin, alors que Sonia dormait profondément encore, je commençais à tout ranger. Il fallait que tout soit en ordre, tout exactement à l'endroit où il devait être avant que Dylan ne rentre. Alors je m'étais attelée à la tâche.

-Tu as fait le ménage ? Je n'avais jamais vu cette maison aussi bien rangée.

-Merci d'avoir remarqué, je me sentais d'humeur aujourd'hui.

Il faisait particulièrement beau ce jour là, l'air traversait la maison par ses multiples ouvertures, créant ainsi un léger tintement des carillons.

-Ma princesse est réveillée ?

-Elle joue dans sa chambre.

Le téléphone avait ensuite sonnée.

-Réponds s'il te plaît, c'est sûrement Hernandez, il veut passer un peu plus tard.

-Pas de problème, j'ai bien fait de faire le ménage !

Alors qu'il partait voir Sonia, j'étais allée décrocher le fixe.

-Allô ? Oui, disons que tu peux venir maintenant.

-Alors ma chérie ? Il vient vers quelle heure ?

-Bientôt.

Je suis allée les rejoindre, il était assis par terre, jouant avec Sonia. Il riait, il s'extasiait, admiratif.

Les minutes passaient et passaient.

-Mais quelle heure il est ? Hernandez avait pas dit qu'il passait dans pas longtemps ?

Le téléphone avait sonné une seconde fois.

-Je vais rép...

-Non j'y vais, il va m'entendre celui là.

J'observais l'extérieur par la fenêtre grande ouverte.

-Maman revient. Soit sage ma petite Sonia.
Je refermais la porte derrière moi. Et me dirigeais vers la cuisine.

-Bon Hernandez, je comprends pas. Tu m'avais dit que... mais si tu racontes quoi là.

Je faisais mine de couper les poivrons alors que j'écoutais ce qu'ils se disaient.

-Maria m'a dit que... putain non t'as zéro mémoire. Je... attends.

Il regardait autour de lui, tout était ouvert, l'extérieur tout entier était visible de l'intérieur.

-Laisse tomber. Maria ?

-Oui ?

-C'est quoi cette voiture ?

-Laquelle ?

-Celle qui est garée derrière la maison, un peu plus loin là-bas.

-J'en sais rien. Un touriste ? Quelqu'un qui veut aller à la plage probablement.

-Non, il y a un homme assis dedans. Putain tu vas jamais me croire. C'est le vieux avec la barbe rousse qui nous avait fixé à l'hôpital.

Je me figea sur le coups.

-Je ne me rappelle pas.

Je sentais le regard de Dylan sur moi.

-Pourquoi je te sens bizarre ?

-Rien, je suis fatiguée.

Mon cœur battait vite, très vite et très fort. Ma main serrait fermement le couteau, elle était complètement crispée.

-Maria. Qui est-ce ?

Il s'approchait de moi, calmement, mais je sentais une tension dans sa voix.

-Comment tu veux que je le sache ?

-Regardes moi. Pourquoi la chambre de Sonia est fermée ? Pourquoi cette foutue porte est fermée mais toutes les autres sont ouvertes ? C'est qui putain dehors ? C'était pas Hernandez au premier coups de fil hein ? Réponds merde.

Ma respiration s'accélérait à mesure qu'il s'avançait, à mesure qu'il parlait.

-Je t'aime Maria. Je t'en supplie, ne fais rien que tu pourrais regretter.

-Tu te fous de moi hein c'est ça.
Mes nerfs n'ont pouvaient plus, je riais, sans retenue.
-Tu oses me menacer ? Après tout ce temps passé avec toi ? J'ai bien fait alors putain. Dire que je pensais pouvoir vivre bien avec toi. Mais merde, tu m'as enlevé bordel. Sans elle jamais j'aurais... j'ai même pas besoins d'en dire plus. C'est fini, tout a été vain pour toi sale merde.

-Maria, tu me fais quoi là, je t'aime.

Mon rire résonnait dans le vide de mon esprit, et dans la folie de sa personne.

-Arrêtes de rire !, il m'attrapa le bras et le serra si fort que j'en senti un fourmillement.

-Lâches moi. Ça ne sert plus à rien Dylan.



Eheh je me suis sentie d'humeur à écrire ce soir donc voilà un deuxième chapitre.

StockholmWhere stories live. Discover now