TOME I - XI.

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La Communauté marcha longtemps avant de faire sa première escale. Les Hobbits, ainsi qu'Ariane étaient exténués mais cette dernière ne voulut pas le montrer, de peur de passer pour une personne faible auprès de ses compagnons de route. Elle devait faire ses preuves, et la fatigue ne passait pas en premier. Elle devait avoir tous ses sens en éveil, une attaque pouvait être imminente.

Ariane ruminait ses pensées en marchant. Elle pensait à sa mère, et à Louise. Cela faisait cinq mois et demi qu'elle était ici. Qu'est ce qui s'était passé, chez elle ? Était-elle déclarée morte ou simplement dans le coma ? Dans les deux cas, elle savait que Louise et sa mère la pleurait. Et ça, elle ne pouvait le supporter. J'arrive, je rentre bientôt ! voulait-elle leur dire. Aragorn, la voyant aussi soucieuse, s'arrêta et attendit qu'elle soit à ses côtés pour reprendre sa marche.

— Tout va bien, Ariane ?

— Ça va, merci.

— Je crois voir que quelque chose vous embête. Vous pouvez vous confier, vous savez.

— C'est gentil, répondit-elle en souriant.

Elle poussa un long soupir.

— C'est juste que... Je pense à mes proches. Ils doivent être terriblement inquiets. Et si on ne trouve pas de solution en Lòrien, je ne saurais pas comment faire... Je n'appartiens pas à ce monde, c'est évident. Je pourrais y vivre, mais m'y adapter... C'est différent.

— Cela ne devrait pas vous travailler autant. Je sais que vous avez envie de retrouver votre famille, et j'espère que c'est ce qui arrivera. Mais, dans le cas contraire, vous aurez des gens sur qui compter ici. Le Seigneur Elrond se fera un plaisir de vous accueillir chez lui.

— Je ne sais pas si j'arriverais à vivre entourée d'elfes à longueur de temps... Ils sont trop parfaits.

— Depuis quand est-ce un défaut ?

— Pour moi, c'en est un. Non, ce n'est pas ce que je veux dire... Enfin, regardez-moi, je suis bien loin de leur perfection. Je ne marche pas avec grâce, je ne m'exprime pas pareil... Enfin, j'espère que vous comprenez.

— Certainement.

— Ne vous moquez pas.

— Pas du tout.

— Enfin, vous voyez ce que je veux dire. J'ai ce côté trop moderne que vous n'avez pas ici — ne le prenez pas mal. Ce qui fait que l'adaptation sera compliquée.

— Je vois.

— Et puis, qui voudra de moi comme femme ? Même vous, vous me trouvez étrange ! Ne le niez pas, je le lis dans vos yeux. J'ai l'impression que pour bien vivre ici, il faut absolument être mariée et mère de famille. Ce ne sera jamais mon cas, je le sais !

— N'allez pas trop vite en besogne, Ariane. Certes, je vous trouve parfois étrange mais cela ne veut pas dire que je ne vous apprécie pas, au contraire ! Vous apportez une touche de modernité que l'on ne peut négliger. Et puis, vous êtes loin d'être un laideron. À mon humble avis, vous dénicher un mari sera plus facile que de vous apprendre à vous battre. Et comme les entraînements de Glorfindel ont porté leurs fruits...

— C'est gentil, mais je n'ai jamais été très douée en amour...

Aragorn ne répondit rien. Sans doute était-il en train de cogiter. Ariane le laissa tranquille.

///

Quelques jours plus tard, la Communauté prit le temps de s'arrêter en plein jour. Ariane s'écroula sur le sol, rapidement suivie par les quatre Hobbits. Le reste de la troupe s'assit quelques minutes plus tard, après avoir allumé un feu de bois. Gandalf et Gimli sortirent leur pipe et commencèrent à fumer. L'odeur de l'herbe arrivait jusqu'aux narines de la jeune femme, ce qui la fit tousser. Boromir, Merry et Pippin se battaient, juste pour le temps d'un entraînement.

Excursion imprévue.Where stories live. Discover now