TOME I - III.

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Un rayon de soleil réveilla Ariane. Elle eut l'impression d'avoir dormi sur un nuage. Une brise fraîche et matinale la fit frissonner. Elle décida d'ouvrir les yeux et fut immédiatement éblouie par le soleil à la fenêtre. Enfin, il n'y avait pas réellement de fenêtre, juste une ouverture dans le mur sur sa droite.

La jeune fille se redressa et sonda la pièce du regard. Ariane n'eut pas le temps de réfléchir, elle fut prise d'un violent mal de tête et se recoucha, une main sur le front. Elle grimaça quand elle sentit une énorme bosse sous ses doigts, sous une couche de crème pâteuse. Elle regarda ses doigts qui en étaient désormais couverts. L'onguent avait une couleur grise. En la reniflant, elle remarqua qu'elle n'avait aucune odeur particulière qu'Ariane aurait pu reconnaître. Après avoir inspiré un bon coup, elle se leva, bien décidée à explorer sa chambre et surtout à trouver de quoi rincer ses doigts. Elle constata en se mettant debout qu'elle était pieds nus sur un carrelage froid. De plus, ses vêtements avaient été remplacés par une légère chemise de nuit blanche dont la jupe lui arrivait aux chevilles.

Elle repéra une porte en face de son lit et décida d'aller l'ouvrir. Elle tomba sur ce qu'elle comprit être une salle de bain. Il y avait une baignoire en marbre blanc dans laquelle une personne de sa taille pouvait tenir assise avec les jambes repliées. À côté, il y avait une petite cuve en hauteur qui était remplie d'eau. Elle alla laver sa main recouverte de la pâte grise. En relevant les yeux, elle croisa son reflet dans un miroir orné de pierres blanches avec des reflets colorés. En se scrutant un peu, elle remarqua que ses cernes habituelles avaient totalement disparues et qu'elle n'avait jamais été aussi resplendissante. Elle avait un teint frais, des joues roses, et les tâches de rousseurs qui parsemaient ses pommettes et l'arête de son nez ressortaient plus qu'avant. Elle se demanda ce qui avait causé ce changement radical. Cependant, même si elle rayonnait, on ne voyait que son hématome et la crème qui le recouvrait. Cela prenait la moitié de son front.

Elle ressortit finalement de la salle de bain. Curieuse, Ariane alla voir à travers l'ouverture dans le mur. Elle s'appuya sur le rebord à l'aide de ses mains et se pencha. Ce n'était que végétation et fontaines à perte de vue. C'était le paysage le plus beau qu'elle n'ait jamais vu. Il y avait des arbres fleuris, d'autres verts - qui était la couleur dominante. L'eau des fontaines était claire et reflétait les rayons du soleil. C'est lorsqu'elle se dit qu'elle n'avait jamais vu un endroit pareil qu'elle commença à se poser des questions. Où était-elle exactement ? Elle se rappelait un violent impact et puis... plus rien. Que s'était-il passé ?

Elle n'eut pas le temps de se poser plus de questions. Derrière elle, la porte s'ouvrit discrètement. Une jeune femme à peine plus âgée qu'Ariane passa sa tête par l'entrebâillement. En remarquant que la jeune fille n'était pas dans son lit, la nouvelle venue ouvrit la porte en grand.

— Ma Demoiselle ! Vous n'auriez pas dû vous lever ! Vous devez vous reposer, par ordre des guérisseurs !

— Des médecins, vous voulez dire, rectifia Ariane, interloquée.

— Recouchez-vous, ma Demoiselle.

— Je vais très bien, rassurez-vous. Excusez-moi si je parais impolie, mais qui êtes-vous ?

— Oh, pardonnez-moi, je manque à tous mes devoirs, dit la jeune femme en chassant l'air de sa main. Je suis Lìriel, votre femme de chambre.

— Ma... quoi ? s'étonna Ariane.

— Votre femme de chambre, répéta Lìriel. Je m'occupe de vous et de votre bien-être. Si vous avez une quelconque réclamation, je serais là.

— Merci mais... ce n'était pas du temps des rois et des châteaux qu'on employait des femmes de chambre ? Nous sommes au vingt-et-unième siècle, quand même...

Excursion imprévue.Where stories live. Discover now