TOME I - XIII.

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La Communauté redescendit le Col de Caradhras en sens inverse et il leur fallut faire un long détour pour arriver jusqu'aux Mines de la Moria. Gimli était heureux qu'on l'ai finalement écouté et avait hâte d'arriver. Il racontait à qui voulait l'entendre que c'était un endroit festif et joyeux, qu'il y faisait la fête toute la nuit. Ariane, indifférente, se demandait comment une Mine pouvait être décrite comme un endroit aussi accueillant.

Le soir, avant qu'elle ne s'endorme, la jeune fille entendait les loups. Ils hurlaient à la lune, et les cris se rapprochaient. Elle se doutait qu'ils étaient suivis, et cela lui faisait froid dans le dos. Au réveil, elle ne laissait rien paraître, tout comme les autres membres de la Communauté. Alors qu'ils les entendaient tous, ces cris. Il lui est arrivé, une nuit, de consoler Pippin qui sanglotait silencieusement. Elle l'avait entraîné à l'écart et l'avait rassuré. Elle était restée avec lui jusqu'à ce qu'il tombe dans les bras de Morphée. La fatigue et la faim lui creusaient les joues et laissaient apercevoir ses côtes. Elle s'affaiblissait de jour en jour mais continuait de marcher. Elle tenait.

Actuellement, il faisait nuit et elle ne cessait de glisser sur les pierres, manquant plusieurs fois de tomber. Elle sentait cependant Legolas, qui marchait derrière elle, se tendre et accélérer le pas à chaque fois qu'elle perdait l'équilibre, prêt à la rattraper. La Communauté ne la laissait jamais en arrière. Seule, parfois, mais elle n'était jamais la dernière de la file. Sans doute avaient-ils peur qu'elle ne se perde.

Ariana écarta les bras pour garder son équilibre. Elle marchait comme sur un fil de funambule et regardait ses pieds avancer l'un après l'autre. Depuis quelques jours, elle avait l'impression que son cerveau ne commandait plus et que ses jambes avançaient toutes seules. Elle ne perdait plus de temps à réfléchir lorsqu'elle devait marcher longtemps, cela la fatiguait encore plus.

Ils quittèrent rapidement les pierres glissantes pour enfin poser le pied sur la terre ferme. Ils étaient désormais coincés entre un haut mur de roche et un lac dont l'eau paraissait noire tant il faisait sombre.

— Les Murs de la Moria, annonça Gimli, en tapotant le mur de roche avec la lame de sa hache. Les portes des Nains sont invisibles lorsqu'elles sont closes.

— Oui Gimli, confirma Gandalf. Et leurs propres maîtres ne peuvent les trouver, ni les ouvrir quand leur secret en est oublié.

— Pourquoi cela ne me surprend-t-il pas ? ironisa Legolas, narquois.

Gimli s'arrêta immédiatement et voulut répondre mais il renonça en grognant, et se remit à marcher.

Soudain, la lune éclaira une partie du mur et plusieurs lignes blanches et brillantes se dessinèrent. Elles formèrent une arche et Ariane comprit que la porte devait se trouver là. Des inscriptions en elfique ornaient l'arche. Ariane ne sut lire que "Parlez ami", vestiges de ses cours de langues que Gandalf lui avait donné.

— Alors voyons... de l'Ithildin, réfléchit Gandalf à haute voix. Cela ne reflète que la lumière des étoiles et la lumière de la lune. Il est écrit : « Les Portes de Durin, Seigneur de la Moria. Parlez ami et entrez. »

— Et vous comprenez ce que cela veut dire ? demanda Merry.

— C'est très simple. Si vous êtes un ami, vous donnez le mot de passe et les Portes s'ouvriront.

Il appuya son bâton contre le mur et récita des incantations. Ariane alla s'asseoir sur un rocher proche et le regarda faire. Lorsqu'il eut fini, le mur n'avait pas bougé d'un pouce.

— Rien ne se passe ! commenta Pippin, qui avait rejoint Ariane.

— Autrefois je connaissais les incantations dans toutes les langues des Elfes, des Hommes et des Orques, ajouta Gandalf.

Excursion imprévue.Where stories live. Discover now