TOME II - XXIX

1.8K 104 174
                                    

Tandis qu'un écuyer se chargeait de sortir Vénus de l'écurie, on conseilla à Ariane d'aller faire un tour dans l'armurerie. La jeune fille espérait qu'elle y retrouverait son épée elfique qui ne l'avait pas quitté depuis le début du voyage. Elle ne se voyait pas manier une autre arme que celle-ci.

Avant de se rendre à l'armurerie, elle fit un détour par sa chambre pour changer de tenue. Elle retrouva son pantalon, son chemisier et son corset en cuir — ce dernier ne lui avait étrangement pas manqué. Elle s'en revêtit et attrapa la cape marron que lui avait offert Lìriel. Elle s'assit sur son lit, enfila ses bottes de voyage, et quitta sa chambre en refermant la porte derrière elle.

Elle prit enfin le chemin de l'armurerie, un air grave sur le visage. Elle méditait les dernière paroles de Gandalf, avant qu'il ne parte précipitamment. Si, comme il le disait, le Gouffre de Helm était un piège dont il ne pourrait plus ressortir, ce n'était très certainement pas une bonne idée de s'y rendre. Cela mettrait la vie des Rohirrims en péril...

Ses questions quittèrent son esprit lorsqu'elle pénétra dans la pièce. La première chose qu'elle vit fut Eowyn, maniant l'épée comme un vrai soldat. Ariane se sentit rougir. Eowyn était beaucoup plus douée qu'elle. La logique des choses voudrait qu'elle prenne sa place dans la Communauté, elle s'en sortirait certainement mieux. Mais sa fierté prit le dessus. Elle avait commencé ce voyage avec ses compagnons, elle ne pouvait pas être remplacée maintenant...

Cependant, elle ne pouvait pas s'empêcher de se sentir coupable. Eowyn rêvait de prendre part à une aventure, celle-ci ou n'importe laquelle. Et elle en était largement capable. Ariane avait la désagréable impression de l'en priver.

Inconsciemment, elle se fit toute petite et se dirigea vers Aragorn qui examinait une épée, plus loin.

Elle entreprit de chercher la sienne sur le portique d'armes.

— Dis, Aragorn... ?

L'interpellé leva les yeux vers la jeune fille.

— Penses-tu que... peut-être, je devrais... proposer à Eowyn de prendre ma place ?

Aragorn haussa les sourcils, surpris, et éclata de rire.

— Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle... bougonna Ariane.

— Mais enfin, Ariane, qui t'a mit cette idée dans la tête ?

— Personne ! J'ai... J'ai juste pensé qu'elle s'en sortirait mieux que moi.

— Écoute, Ariane... Je sais que c'est difficile, tu étais prévenue, et Eowyn s'en sortirait certainement mieux sur le plan du combat, je le conçois...

Ariane grogna.

— ... Mais personne ne pourra prendre ta place, reprit Aragorn. Même le meilleur des combattants ne serait pas à la hauteur pour te remplacer. Alors, je t'en prie, cesse donc d'avoir des idées farfelues.

La jeune fille sourit légèrement.

— C'est gentil, ce que tu as dit...

— C'est la vérité, répondit Aragorn en posant une main sur son épaule. Au fait, ton épée est là. Je te l'ai mise de côté, avec un un plastron qui devrait t'aller.

Il désigna l'arme enveloppée dans un épais tissu marron.

— Oh, merci ! s'exclama Ariane en se précipitant vers celle-ci. Elle m'avait manqué.

Elle retira le tissu et la brandit, la pointe en l'air.

— Elle est toujours aussi légère et facile à manier.

Excursion imprévue.Where stories live. Discover now