TOME II - XXXV.

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Voilà plus de vingt minutes qu'ils chevauchaient dans les bois. Bien qu'elle marche à côté d'Eomer, Ariane ne prononçait pas un mot. L'atmosphère de cette forêt ne la rassurait vraiment pas. Heureusement, la présence du Rohirrim la consolait un petit peu.

Ariane et lui ne s'étaient pas quittés une seule seconde, depuis leurs retrouvailles sur les remparts. Ils avaient beaucoup échangé, surtout sur ce qu'ils avaient vécu chacun de leur côté pendant ces quelques jours passés loin de l'autre. Ariane rayonnait, et Aragorn l'avait bien remarqué. Il y avait longtemps qu'elle n'avait pas affiché de sourire aussi sincère. Il se sentait véritablement heureux pour elle.

La jeune femme marchait avec Vénus, qui se faisait un plaisir de se promener, même si c'était dans la forêt de Fangorn. Elle ne semblait pas inquiète du tout et était même très détendue. Elle n'avait pas la fougue des étalons que montaient les autres, mais son pas lourd était sécurisant. Ariane en était très satisfaite.

Elle put respirer correctement lorsqu'elle aperçut enfin les rayons du soleil. Ils étaient bientôt sortis. Elle entendit un rire qui lui était familier. Elle demanda à Vénus d'accélérer le pas et rejoignit Gandalf en tête. Ce qu'elle vit, en haut d'un mur à moitié effondré, la combla de bonheur. Merry et Pippin, sains et saufs, fumaient la pipe tranquillement. Le premier se leva, tanguant légèrement sur ses jambes.

— Mes Seigneurs, et ma très chère Dame Ariane... Bienvenue en Isengard !

— Oh, jeunes coquins ! s'exclama Gimli, indigné. Une belle chasse dans laquelle vous nous avez entraînés, et on vous retrouve à... à festoyer, et à fumer !

— Nous sommes assis sur le champ de la victoire ! répliqua Pippin. Et savourons quelques réconforts bien mérités. Le porc salé est particulièrement savoureux !

— Le... Le porc salé, répéta Gimli avec envie.

Ariane entendit Gandalf grogner quelque chose dans sa barbe, et s'en amusa.

— Nous sommes sous les ordres de Sylvebarbe, qui vient tout juste de reprendre les rênes de l'Isengard ! expliqua Merry.

Ariane descendit de la jument et s'approcha de quelques pas.

— Pitié, avant toute chose, dites-moi que vous n'avez rien !

— Enfin, regardez-les ! s'insurgea Gimli. Ils nous narguent, avec leur porc salé et leur herbe à pipe.

Ariane sourit, amusée.

— On te rassure, Ariane, nous allons très bien, répondit Merry.

— Vous m'en voyez ravie. Que diriez-vous de descendre nous rejoindre ? J'ai une furieuse envie de vous serrer dans mes bras.

Les deux Hobbits échangèrent un regard euphorique, et s'empressèrent de descendre. Ariane s'agenouilla pour les accueillir convenablement dans ses bras. Elle manqua de perdre l'équilibre lorsqu'ils se jetèrent à son cou.

— Oh, vous m'avez beaucoup manqué, assura la jeune femme en les serrant contre elle. Vous ne pouvez pas savoir à quel point j'étais inquiète !

— Nous étions tout aussi inquiets pour toi, tu sais ! répondit Pippin en se détachant.

— Oui, nous avions terriblement peur que tu te sois faite attraper de nouveau par ces horribles créatures, renchérit Merry.

— Non, bien heureusement. Je vous raconterais tout ça plus tard, leur glissa-t-elle sur le ton de la confidence.

Ils hochèrent frénétiquement la tête.

— Remettons-nous en route, intervint Gandalf. J'aimerais beaucoup venir à la rencontre de ce Sylvebarbe dont vous parlez.

Excursion imprévue.Where stories live. Discover now