Le secret d'Alicia

Extrait 13

Nous marchons en silence vers la maison. Elle se raisonne intérieurement pour ne pas paniquer. Elle veut faire confiance à son don. Elle aurait apprécié que KRIS change, qu'il reconnaisse qu'il était allé trop loin, qu'il arrête avant qu'il ne soit trop tard. Mais, tout n'est pas aussi simple. Pour être honnête, la situation parait très critique. Ce Ramon LOPEZ semble être une crapule sans scrupule, et surtout, près à tout pour récupérer son argent. Même s'il récupère son argent, elle ne serait pas surprise qu'il se débarrasse d'elle et de KRIS. Il n'y aurait plus de témoins. Dans le cadre d'un dernier effort de survie, elle devait persuader KRIS que LOPEZ allait le tuer. Mais, là, elle se trouve en face du mauvais KRIS, donc c'est une cause perdue. 

KRIS la rejoint, et la pousse par le coude pour la faire avancer. Elle a la bonne idée de lui prendre la main et de la serrer comme "preuve de soutien". Elle voit Ramon LOPEZ de loin, il semble brun et assez beau. Il pointe une arme vers KRIS et rit de son geste en serrant une mallette noire, qu'elle suppose être remplie de billets de banque. KRIS a réussi à rembourser l'argent dû, et peut-être même plus. Mais Ramon LOPEZ n'hésite pas à le menacer froidement en ricanant et sans regrets. Et les images disparaissent. Elle ne peut voir si LOPEZ allait appuyer sur la gachette. Elle revient à la triste réalité, et, KRIS la serre dans ses bras. Il la regarde ému par son geste de soutien. Le bon côté de sa personnalité est de retour. Il pense que bien qu'il la menace, elle lui témoigne son soutien. Il se met à espérer qu'elle serait peut-être amoureuse de lui. Cette hypothèse s'initie dans son esprit, et il se radoucit. Il dépose un baiser sur son front et lui dit : 

"- Je suis sincèrement désolé de cette situation. Tu ne mérites pas cela, mais comme tu as pu le constater je n'ai pas le choix. Je dois te livrer à cette brute de LOPEZ, mais je ne t'abandonne pas. Je t'en fais la promesse, je reviendrais pour toi ! Il aura son argent, et tu seras vivante, il ne te touchera pas !

- Je sais que je peux compter sur toi, mais j'ai peur qu'il te tue quand il aura récupérer son argent, tu comprends ? Lui confie-t-elle profitant qu'il soit disposé à l'écouter.

- Oui, parfaitement. J'ai déjà envisagé cette hypothèse. Mais là, tu viens de me donner une bonne raison de me battre pour toi, pour nous." Explique-t-il en marchant à côté d'elle.

Il vient de mordre à l'hameçon, comme on dit. Elle garde une attitude sereine. Elle se complimente intérieurement, elle est vraiment très forte. Par contre, elle commence à ne plus être très à l'aise quand ils entrent dans un hangard désaffecté où diverses odeurs nauséabondes se propagent. Où étaient-ils ? Il n'y a personne, et il fait pratiquement noir et très froid.

Elle frisonne, KRIS la serre contre son épaule pour lui communiquer un peu de châleur corporelle. Ils arrivent au bout du couloir où on devine derrière la porte une pièce d'une maison. La seule pièce d'ailleurs qui soit éclairée. Ils hésitent à entrer, mais dès qu'ils franchissent cette porte, voilà ce qu'ils virent. Quatre hommes en train de boire et de fumer, elle ne sait pas trop quoi mais certainement pas du tabac normal. Ils ont l'air un peu allumés et effrayants. Ils arrêtent de rire lorsqu'ils les aperçoivent.

"- Hé bien, dites donc, visé un peu qui voilà ! Mon ami KRIS avec un joli petit lot. Mais, en fin de compte cette journée va se terminer bien mieux qu'elle a commencé !" Affirme un jeune  homme imbu de sa personne, mais d'une beauté à couper le souffle. 

En effet, ce Ramon LOPEZ est plus jeune qu'elle ne le pensait, et en plus, il est magnifique. Brun, basané avec une légère barbe qui donne un air tellement sexy. 

"- Comment se nomme cette charmante demoiselle KRIS ?" Questionne-t-il en déshabillant ALICIA du regard.

KRIS allait répondre, mais je le fais à sa place.

"- ALICIA ! Oui, mon prénom est ALICIA ! Dit-elle d'une voix qu'elle espère être ferme.

"- Magnifique prénom, pour une jolie femme ! Tu me gâtes mon petit KRIS. Je savais que tu avait un goût certain pour les belles femmes, sur ce point tu ne me déçois pas ! Par contre, pour ce qui de l'argent, je suis de plus en plus impatient. Maintenant, je vais garder la fille et n'auras qu'à faire chanter le frangin pour récupérer le fric. Cela va être une véritable partie de plaisir de la garder près de moi. Ajoute LOPEZ d'une manière très suggestive quant à ses intentions.

- Je vais tenir ma part du marché à la condition que tu ne touches pas à la fille de quelque manière que ce soit. Tu ne touches pas un cheveu de cette fille. C'est une victime dans cette histoire, une monnaie d'échange. Elle n'a rien fait, argumente-t-il en ayant peur qu'il n'arrive malheur à ALICIA.

- Mais, elle est au courant de beaucoup trop de choses maintenant, et elle nous a vus." Finit-il en regardant ALICIA.

Heureusement que c'est le bon côté de KRIS qui se manifeste encore. Sinon, il n'en aurait rien eu à faire d'elle. Quant à LOPEZ, il a raison. Elle les a vu, mais elle espère une autre issue que la mort. Elle persiste à garder confiance grace à son don. La situation va s'arranger, mais pour l'heure elle doit garder LOPEZ à distance.

KRIS la quitte en la pressant dans ses bras. A regret, il part et elle se retrouve seule avec ces brutes. Ramon LOPEZ la contemple longtemps des pieds à la tête. Il ne peut dégager son regard d'elle. Il a vu des belles femmes toute sa vie, mais cette fille, elle a quelque chose de différent.

Elle aurait voulu se faire toute petite et disparaître sous terre. Il continue son observation, et elle décide de mettre fin à ce silence, en jouant l'impertinence.

"- La vue est à votre goût ? Questionne-t-elle....