bonus 10k

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Tout d'abord merci beaucoup pour les 10k, ça prouve votre intérêt pour les misères de ce monde on est QLF

Pdv Ilyes

La pluie tape contre la vitre de la cuisine et le ciel gris me déprime. Il est 5heures du matin, le soleil n'est pas encore levé, Bassem qui a maintenant 12ans, Thalia ainsi que Alya ma petite fille de 1 an et demi dorment profondément. Je pars à l'usine pour gagner un salaire de misère.
Depuis peu on habite une cité HLM près de Drancy. Notre immeuble est gris, terne, triste, malgré sa grandeur on dort serré dans la même chambre. C'est loin de la petite maison avec un jardin que Thalia espérait en venant dans ce pays. Je met de l'argent de côté pour la lui payer et sortir ma famille de ce trou. Je sors de l'appartement, et descend les escaliers sales qui sentent l'urine. Je marche rapidement vers l'arrêt de bus déjà trempé par la pluie et pars travailler.

Je rentre chez moi à 23heures, exténué, les muscles endoloris, et le dos courbé. J'ai travaillé sans relâche pour un salaire de misère. Les jeunes de la cité font beaucoup de bruit avec leur bécane et leurs voitures, et les bruits résonnent dans ma tête et vont sûrement réveiller ma petite Alya.
Thalia m'attend dans la cuisine, elle m'a préparé un tajine ma petite femme. J'embrasse sa tempe et commence à manger.

Thalia : "Ilyes, je vois bien que tu n'en peux plus, arrête de travailler un peu tu dois bien pouvoir prendre un jour de repos ?"
Ilyes: "Dis pas n'importe quoi, si j'arrête quelqu'un prendra ma place et on pourra plus se nourrir"
Thalia : "Mais enfin, tu te tues au travail, regarde toi dans la glace tu as des cernes violets!"

Je baisse la tête sur mon assiette. Je sais qu'elle a raison.
Alya commence à pleurer. Thalia allait la chercher mais je la retient, sentant une envie soudaine de voir ma fille. Je la prend dans mes bras et pleure davantage, elle me regarde effrayée. Ma propre fille ne me reconnait pas.

J'en viens même à regretter ma vie d'avant, loin de la France, en Syrie. J'imagine une vie à quatre, dans une ferme, heureux, comme avant la guerre.
Une larme s'échappe de mes yeux. Je l'essuie vite, il faut que je me couche, je me lève tôt demain.

5 ans plus tard
Pdv Bassem

J'ai jamais autant aimé une femme de ma vie. Thalia est ma mère, c'est mon monde. Je pourrais tuer pour elle. Ilyes ne ramène pas assez d'argent en fin de mois pour nous nourrir, alors je vois ma reine se priver de manger pour nous. Elle maigrit à vue d'oeil, et mon coeur avec elle.
Je sais que j'ai plus le choix maintenant, c'est contre tous ce qu'elle m'a enseigné mais je peux plus la voir souffrir.

Je vais voir Karim, un grand de la cité, qui traine dans des bails pas très net. Il me regarde arriver d'un air hautain et froid. Je le regarde de la même façon et commence à lui parler en arabe, car j'ai toujours du mal avec le français.

Moi: "J'ai besoin de travail."

Il me sourit pas du tout amicalement et me propose de vendre quelques grammes pour commencer.

Je ramène les billets à la maison le soir, le coeur lourd mais soulagé de voir ma Reine recommencer à manger. J'aimerai effacer ses cernes, lui payer une villa dans un endroit paradisiaque, lui acheter des vêtements de luxe, des bijoux, ...

9 mois plus tard

Je sors discrètement de l'appart, il est minuit, il fait nuit noir, et je dois retrouver Karim. J'ai abandonné l'école petit à petit, j'y arrivais plus, j'avais du mal à comprendre les cours,... J'ai choisi la facilité, l'argent facile.

Karim m'attend dans son Audi noire, la musique à fond. Je monte à l'arrière.

Karim : J'ai besoin de toi pour une grosse transac' dans deux jours à Drancy.

J'hoche la tête, des euros dans les yeux, je vois plus le danger. Quand t'as jamais rien eu tu penses qu'à tout prendre, comprenez moi.

Jour J

Je sors de la voiture de Karim sur le lieu indiqué. Suivi de quatre de mes gars bien stock, on s'avance vers les espagnols. Je porte un gros sac d'argent, que je dois simplement échanger contre leur sac rempli de 50kg d'héroïne. J'ai les mains qui tremblent, les jambes flageolantes.

Le gars me parle en espagnol, je comprend rien alors, je fais que hocher la tête. Il me tend le sac de drogue, je le prend et lui tend l'argent. Mais quelque chose cloche, je le sens. Des mouvements autour de moi m'empêche de réfléchir.

Les battements de mon coeur résonnent dans ma tête, je lâche soudainement le sac d'argent par terre et regard autour de moi.

... : "POLICE QUE PERSONNE NE BOUGE VOUS ETES ENCERCLÉS"

Sans réfléchir je commence à courir vers la voiture, mais une main m'agrippe le bras et me plaque au sol. Bientôt je suis plaqué contre une voiture et menotté. Je reste silencieux.

Désolé maman, je suis désolé...

Thalia: Trahie Par Mon Père J'en Ai Perdu Mes Repères Where stories live. Discover now