Thalia: Trahie Par Mon Père J'en Ai Perdu Mes Repères

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Ilyes: "Il faut qu'on parte Thalia!"
Moi: "Et abandonner le pays?!"
Ilyes: "on peut plus le sauver faut que tu le comprennes!"

J'ai tourné la tête sur le côté, contrariée. Au fond de moi je le savais mais je refusais de l'accepter. Ce midi la Ilyes et moi avions une grosse discussion.

Moi: "Arrête Ilyes..."
Ilyes: "Tu veux que Bassem vive ici? Alors qu'il mérite tellement mieux?"

J'ai relevé la tête, piquée là où ca fais mal.

Ilyes: "Et..  sans vouloir te cacher mes intentions plus longtemps, je compte demander ta main."

Il a rougit comme un enfant et moi j'ai senti mon coeur rater un battement.

Ilyes: "Mais tu comprends bien que c'est pas possible qu'on se marie ici, dans ces conditions! Accepte la vérité le pays est perdu et si on continue à pourrir ici on va mourir!"

Je me suis levée précipitamment et je suis partie loin d'Ilyes. J'avais besoin de réfléchir. J'ai regardé le ciel en cherchant un signe de Dieu, n'importe quoi! J'ai passé ma main sur mon visage quand j'ai senti les larmes monter.

... : "Thalia? Ca va pas? T'as bobo?"

Bassem tenait ma jambe avec inquiétude. J'ai forcé un grand sourire, j'ai ravalé mes larmes et je me suis penchée vers lui.

Moi: "Mon bébé tu dis n'importe quoi!"

Il a semblé rassuré. Il m'a serré dans ses petits bras et il m'a souris. Je l'ai attrapé pour le prendre dans mes bras et une question a échappé mes lèvres.

Moi: "Est ce que tu aimerai partir d'ici ?"

Il a regardé le sol.

Bassem: "Partir où? C'est notre maison ici"
Moi: "Oui mon bébé mais notre maison n'est plus aussi accueillante qu'avant... Ilyes pense qu'on devrait partir quelques temps..."
Bassem: "Je suis d'accord, j'en ai assez de pas pouvoir dormir la nuit à cause des gros boums!!"

Je l'ai posé sur le sol et il est reparti jouer avec les autres enfants.

Je suis retournée voir Ilyes qui était toujours à la même place les yeux dans les vagues.

Moi: "C'est d'accord mais on emmène le plus de monde possible."

Son regard a commencé à briller et il s'est levé d'un seul coup.

Je comptais bien emmener tous les orphelins loin de cet enfer. Emmener tous les enfants de la Syrie en sécurité.

On a commencé à patrouiller dans les rues d'Alep après un énième bombardement. Du sang par terre, ou sur les murs en ruines. Le ciel de la nuit rouge sang à cause d'un incendie. Un bébé dans les bras qui pleurait, je courrais jusqu'à la voiture pour l'y déposer en sécurité. La maman avec une jambe brisée alors on l'a déposé près du bébé. Le mari était encore sous les ruines alors j'ai couru pour aider les autres.
Une fois le corps du père on a constaté les séquelles : le crâne défoncé, il est décédé. J'ai passé une main tremblante sur mes yeux, puis jai couru aider les autres blessés.
Cette nuit là était une vraie boucherie et je sentais que ce n'était pas la dernière.
Pour m'encourager je pensais à Bassem heureux ailleurs qu'ici...

Quand on est rentré au camps, le médecin nous a annoncé un bilan très déstabilisant : 67 morts 122 blessés. Dont 19 enfants. J'ai baissé les yeux. J'ai vraiment l'impression que Dieu nous a abandonné. S'il était vraiment là, il n'aurait jamais permis toutes ces horreurs.
Je suis allée me coucher le coeur lourd de ne pas avoir pu sauver ces 19enfants et le reste des victimes.