Thalia: Trahie Par Mon Père J'en Ai Perdu Mes Repères

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L'arrivée à Alep a été très mouvementée. Je ne m'attendais pas à trouver une ville totalement en ruine. Je me rappelle que mon père nous avait raconté qu'il était parti à Alep et qu'il avait trouvé cette ville magnifique et vivante.
Là? C'était devenu un champs de bataille.

On nous a directement envoyé à l'ouest de la ville, qui semblait la partie assiégée par les américains et les russes.

Les voitures se sont arrêtés devant une grande étendue de tente blanche en forme de pavillon. Il devait y en avoir au moins 500, toutes identiques.

Je suis descendue, et je me suis crue dans un village. Les femmes en burqa qui rentrait du marché, les enfants qui jouent un peu partout, les hommes absents,...

La réalité m'a vite rattrapée quand le bruit d'une explosion résonna autour de nous. Je me suis retournée vers le bruit qui semblait lointain, et vraiment, j'ai eu le souffle coupé. Une ville complètement détruite, de la fumée noire forme des nuages sombres au dessus, on dirait une cité maudite.

Il faut vraiment agir.

Le jour venait de se lever quand on est arrivé, donc on a du prendre les armes et patrouiller dans les rues d'Alep.

Autant vous dire que j'appréhendais vraiment.

J'ai pris mon arme, j'ai ajusté mon foulard, j'ai mis ma casquette et j'ai rejoins Ilyes.

On est rentrée dans les rues d'Alep une trentaine de minutes plus tard. Le spectacle était époustouflant. Alep est devenue une ville en ruine, presque une ville fantôme. Ici, la moitié des enfants sont orphelins, on peut pas fermer l'oeil de peur qu'un missile atterrisse sur nous, on a peur pour nous, peur pour notre famille, peur pour nos amis, peur de finir notre vie ici, mais toute cette peur finira par se transformer en haine, les habitants d'Alep n'ont rien à voir avec cette guerre, nous ne sommes pas tous djihadistes, vous allez me dire que le petit Omran, son petit frère, le garçon de 13 ans décapité, avaient quelques chose à voir avec tout ça?

Aujourd'hui quand je regarde les informations à la télévision j'ai l'impression de regarder Hunger Games. Ça vous divertis de voir des gens mourir sans bouger votre petit doigt? Sans même vous dire "merde j'ai vraiment de la chance d'être la où je suis" ? La vérité c'est qu'on est tous égoïste et ça nous mènera à notre perte.

Je marchais aux côtés d'Ilyes, personne ne parlait, mais je savais qu'il était lui aussi choquée par ce qu'il voyait.

On est passé devant un marché, on a vérifié qu'il n'y avait rien de suspect, puis on a continué...

Rien de spécial ne s'était passé. On est pourtant rentré au camps complètement morts. Je suis partie me coucher sans manger le dîner. J'ai enfilé un voile au cas où, j'ai enlevé le reste et j'ai mis mon pyjama. Je me suis endormie directement.

Un bruit. Je me suis réveillée instantanément et j'ai pointé mon pistolet sur la personne responsable du bruit,... Et c'était Ilyes avec une assiette remplie de nourriture.

Ilyes: "Euh... Comme je t'ai pas vu au dîner je pensais que t'aurais faim..."
J'ai directement baissé mon arme, honteuse.
Moi: "Ah euh merci c'est très gentil."
Il s'est assis sur mon lit, et a posé l'assiette près de moi.

Ilyes: "Je trouve ca vraiment courageux ce que tu fais, d'être venue te battre comme ça... Je t'admire vraiment et..."
Moi: "N'importe quoi, t'en fais bien plus que moi..."

Il a secoué la tête.

Ilyes: "j'arrive pas à te sortir de ma tête...."

Ça a semblé l'énerver puisqu'il est parti précipitamment. Sa phrase m'a fais réfléchir. Il... il pense à moi?

Je voyais le visage d'un petit garçon en larmes, assis à côté du cadavre d'une femme étendue entre des ruines, il serrait sa mère contre lui, son petit corps était secoué de sanglots.
Soudain un homme est rentré en panique, il s'est arrêté devant le cadavre de la femme, il a murmuré quelque chose en levant les yeux vers le ciel,  je voyais à son visage qu'il ravalait ses larmes. Il a attrapé le petit garçon et l'a sorti de la maison en courant, il courait sans s'arrêter, autour de lui les balles fusent, chanceux de les éviter... Mais un soldat américain, caché derrière un mur a cru que c'était un djihadiste qui enlevait un enfant,... Il a dégainé, il a visé, et il a tiré.

Je me suis réveillée en sueur en ayant la nette impression que ce rêve n'avait rien d'irréel.

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Une alarme résonna dans le campement, me réveillant en sursaut. Premier sentiment? La panique. J'ai sauté hors de mon lit, j'ai enfilé ma tenue en un temps record et j'ai couru hors de la tente. La j'avais l'impression de vivre l'Apocalypse : le ciel était noir, les missile qui éclataient l'illuminait quelques instants, des hurlements, des cris, les gens autour de moi qui courent dans tous les sens...

J'ai couru retrouver mon sergent. Il m'a dis d'aller retrouver le groupe d'Ilyes pour aller protéger les blessés.

Quand j'ai rejoins le groupe, Ilyes m'a longuement fixé. Ses yeux m'ont redonné du courage.

Les rues d'Alep étaient complètement vides. Notre seul but? Échapper aux bombes.

On a rejoint la zone qui avait été touchée et j'ai du serrer les dents pour ne pas pleurer. Il y avait des femmes, des hommes en sang allongés sur des serviettes blanches, des cadavres partout, les gens qui s'agitent...

Un cri d'enfant. Il m'a semblé être la seule à l'avoir entendu..

Encore un.

Je me suis retournée, j'ai regardé autour de moi.

Un autre. Je me suis avancée vers la source du cri...

Je suis sortie de la rue,....

Et oh mon Dieu....