[Park Jimin] Mon Correspondant

Le métro

- Enchantée ! Euh... Eh bien allons-y !

Je n'ose même pas reprendre cette erreur, complètement intimidée. Cette personne a une aura impressionnante. Dominante. Troublante. Étouffante.

Le trajet est silencieux. Je me demande pourquoi Jimin porte un masque ainsi qu'une casquette. C'est louche. Et si ça n'était pas Jimin. Et si c'était un serial killer. Et qu'il prévoyait de me tuer depuis trois mois. Je frissonne. C'est fou que j'arrive à me convaincre seule de ma propre bêtise.

Nous voilà arrivés. J'ouvre mon petit studio. J'ai laissé la fenêtre ouverte. Quelle con. Je cours la fermer en lâchant quelques jurons.

- Tu peux te mettre à l'aise... Enlève ton manteau, j'ai mis le chauffage ne t'inquiète pas !

- Merci beaucoup.

C'est un gars. Sa voix est peut-être légèrement aiguë, mais c'est un gars. Sûre à 89%. Oui je manque un peu de confiance en moi, va falloir que je la travaille d'ailleurs...

- Je prépare deux chocolats chauds, ça te va ?

- Je n'en ai jamais bu...

Génial... Bon début.

- Mais je veux bien goûter ! Merci beaucoup.

Mais arrête de dire merci beaucoup... Enfin... je me mets à la tâche.

- Je peux aider ? Demande Jimin en passant sa tête dans l'entrebâillement de la porte de la cuisine.

- Non ne t'inquiète p... pas !

Ouh la. C'est quoi cette tête. Il est plus beau que le missile Yoon Sung de tout à l'heure... C'est qui même Yoon Sung ? J'ai une seconde d'affolement, mais reprends vite mes esprits. 

Park Jimin est donc un homme, et, qui plus est, est doté d'un physique... avantageux.

Il installe ses affaires dans ma chambre et s'assoit dans ma cuisine pour m'observer faire les chocolats chauds.

- Tiens, voilà le tien.

Je finis de préparer le mien et m'assois en face de lui.

- On fait pas tchin tchin ?

Je le regarde droit dans les yeux, et ricane gentiment.

- Si tu veux.

On trinque doucement et je regarde Jimin boire son premier chocolat chaud.

- AAAH !

- AAH !

Putain il m'a fait peur. Mais à quoi il joue ! C'est si degueu que ça ?!

- Geugeos-eun tteugeobda ! Geugeos-eun tteugeobda !

Hein ? Bordel de shit je parle pas coréen !! Il est peut-être entrain de mourir !!!

- Ça va ?! Jimin ?!?

Il me regarde et me montre sa langue. Elle est toute rouge. D'accord, je comprends. Il s'est brûlé. Quel idiot.

Je souffle doucement sur son chocolat chaud et lui redonne. Il le boit prudemment. Vraiment cute ce personnage. Une fois terminé, il pose sa tasse et me regarde les yeux brillants.

- C'est un délice ! On pourra en refaire ?! Apprends moi !

C'est pas possible, il va toutes nous les faire. Une jolie moustache de lait entoure sa bouche encore gonflée suite au contact du breuvage.

- Pas de problème, mais essuie toi la bouche d'abord.

Je lui tends un sopalin. Tout gêné il s'essuie vite la bouche.

Il est environ 17h35. Nous avons passer le début d'après-midi à parler de nous. Sympathique ce Jimin. Une seule chose m'échappe, c'est lorsque je lui demande pourquoi il porte un masque et des lunettes. Il m'a d'abord regardé bizarrement, puis a simplement rigolé.

- Tu veux sortir ?

Je me trouve un peu familière avec lui. Mais bon, ça n'a pas l'air de le gêner.

- Oh oui ! Merci beaucoup !

Roh mais...

- Bon bah prends ton manteau, on y va.

On sort tranquillement de mon studio. Le métro va être bondé. Manquerait plus que je sois collée au prince charmant. Oui, c'est son nouveau surnom. Un problème ?

- Allez dépêche toi de rentrer à l'intérieur, Jimin !

Comme je l'avais prédit, le métro était remplit comme un œuf. Mais ce que je n'avais pas prévue, c'est que je sois collée à un homme transpirant dans son costard trop serré à mon goût. Génial. Je regarde Jimin qui est coincé contre une jeune fille. Elle le regarde bizarrement, presque en le dévisageant. Il porte son masque en même temps, on dirait un gangster.

Enfin notre arrêt. J'entends Jimin s'excuser. Mais qu'est-ce qu'il a fait encore ?

C'est la fille. Elle est entrain de lui parler très très vite. Mais ? Elle le connaît ?

Une fois dehors, j'essaie de trouver des réponses à mes questions.

- Tu la connaissais ?

Il me lance un sourire gêné, comme pour m'indiquer que je ne devais pas en demander plus. Tout cela est intrigant. J'aimerai bien dire que je vais mener une enquête mais j'ai un peu la flemme là. Plus tard peut-être.

- Nous y voilà.

Je n'ose pas le dire à voix haute, mais si j'ai choisis cet endroit, c'est seulement parce que j'avais des coupons de réductions. La pauvreté, ça n'épargne pas. Eh oui les amis, profitez de vos années avec l'argent de votre famille. Une fois adulte, plus jamais vous ne revoyez un sous de leur part.