Chapitre 36 : Douleur (Partie 1)

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-... 196... 197... 198... 199 ... Argh! Pestai-je en me laissant tomber sur le ventre après ma série de pompe.

Je me relevai en haletant et remarquai que le soleil s'apprêtai à disparaître dans son éternelle aura rougeoyante. Je saisis la serviette que j'avais préparée sur le lit avant de débuter mes étirements.

Finalement, je n'avais pas donné plus de détails aux deux molosses, qui avaient été contraints de contacter la prison de Yokohama pour mon retour, d'ailleurs, je n'avais pas encore eu de réponse.

La première chose que j'avais faite en rentrant à l'hôtel était de me mettre en tenue de sport et de me dépenser jusqu'à tomber de fatigue. D'une part pour me faire décompresser de cette semaine de merde ainsi que de l'arrivé imminente de Kimochi, mais aussi parce que je n'avais fait que peu d'exercice ces derniers temps, comparé à ce que je dépensais pendant mes entraînements nocturnes à la prison.

Une fois mes étirements finis, je regardai l'heure en me demandant si j'aurais le temps de prendre une douche avant l'arrivé de mon bourreau. De toute façon, l'injection ne durait que quelques minutes et les testes, pas plus d'un quart d'heure.

Alors que je commençai à me déshabiller, j'entendis mon portable sonner depuis la chambre et enroula une serviette autour de ma poitrine (caméra oblige) avant m'asseoir sur le lit et de saisir l'appareil.

« Mon cœur » ?

Aucun de mes contacts ne portait ce nom, mais je décidai tout de même de décrocher. C'était peut être la prison, c'est en tout cas la seule explication plausible, et de toute façon, j'avais eu une semaine pour me faire vacciné contre les événements inexpliqués...

-Hana Nikushimi ? Appela une voix féminine à l'autre bout de la ligne.

-Elle-même, qui es-

Avant que je ne puisse finir ma phrase, la voix me coupa en poussant un cri :

-YATTAAAAAAAAAA !!! ENFIN !!! 5 JOURS PUTAIN !!!

D'abord surprise, j'éloignai un peu l'appareil de mon oreille avant de reprendre :

-P-Pardon ?

Comme seul réponse, je ne pu percevoir que des cries de joie, comme si mon interlocutrice avait soudainement gagnée à la loterie.

-Ah ! Euh ... oui ! C'est vrai ... Repris la voix. Juste avant, tu es sure que tu es Hana Nikushimi ? La fille de Shinsaku Nikushimi et de Yuna Horoshi ?

-C-Comment connaissez-vous mes parents ? Qui êtes-vous ?

-Désolé, se calma la fille, je ne veux pas te faire peur. Je suis ton alliée et je sais ce que Kimochi est en train de te faire. Alo-

Avant qu'elle ne finisse sa phrase, je coupai la ligne : hors de question qu'une énième personne vienne compliquer les choses, à quelques heures seulement de ma remise en cellule. Je n'avais aucune idée de l'identité de cette « Mon cœur », mais elle devra au moins patienter le temps que je prenne une bonne douche. Je reposai donc le téléphone et me dirigeai vers la salle de bain, c'était, bien entendu, sans compter sur la récidive de l'inconnue, dont le nom de contact avait, je ne sais par quel moyen, encore été modifié en « REPONDS !!! ».

Pour qu'une personne puisse s'introduire dans mon téléphone en tant que contact et change ainsi son nom à son bon vouloir, il fallait au moins qu'elle soit une pro de l'informatique ...

C'est à ce moment que je fis le lien avec l'une de ses phrases : « 5 JOURS PUTAIN !! », et que le silence radio de Ritsu me revint... Silence qui avait débuté il y a très exactement 5 jours ...

Je décidai d'ignorer l'appel, avant d'envoyer un message à Nagisa :

« Mon téléphone s'est fait pirater par une fille, je pense que le problème de communication avec Ritsu peut venir de là. Essayez d'explorer cette piste. »

Hors de question que je m'occupe de ça, et puis ce portable ne m'appartiendrait plus demain donc inutile de prendre le problème en charge. A peine avais-je envoyée le texto que la réponse arriva :

« Je ctrl aussi tes message neuneu, alor décroche. C urgent. »

Sérieusement ? Pourquoi m'emmerder avec ces histoires ? Je devais être l'unique prisonnière qui rêvait de revenir en cellule à cet instant...

Finalement, j'envoyai un dernier message avant d'éteindre l'appareil pour prendre enfin cette douche :

« Apprends à contrôler un Bescherelle avant de venir me casser les couilles. »

***

J'eu à peine le temps de me sécher les cheveux que quelqu'un frappa à la porte de la chambre, avant d'entrer immédiatement.

-Bonjour Mlle Nikushimi, salua Kimochi d'un air détendu.

Voyons le bon coté des choses, il semblait de meilleure humeur qu'il y a deux jours.

-Bonjour ... répondis-je avant de sortir de la salle de bain en pyjama.

Je remarquai immédiatement l'ordinateur portable que le docteur venait de déposer sur la commode et releva le regard d'un air interrogatif.

-Installe toi, invita-il en accompagnant son propos d'un mouvement de bras vers le lit.

Je suivis les directives sans broncher et l'observa silencieusement défaire les sécurités de la mallette qui renfermait le produit. Alors qu'il préparait la seringue, une autre chose attira mon attention : le traitement habituellement transparent était beaucoup plus opaque que les autres.

-Vous avez changé le produit ? Demandai-je avec un mauvais pressentiment.

-Pas exactement, lâcha-t-il en appliquant une pression sur l'extrémité de l'ustensile pour s'assurer que le produit sorte bien. La séance d'aujourd'hui sera la dernière.

Un frisson glacial me parcouru l'échine sous ses mots. Qu'entendait-il par « la dernière » ? Est-ce qu'il avait trouvé un moyen de me changer en zombie en une seule prise ?

-Sache qu'aujourd'hui, ce n'est pas moi qui vais t'administrer le traitement, commença-t-il d'un ton neutre. Tu t'es surement déjà demandé pourquoi est-ce à toi que l'on offrait ce traitement de faveur ? Et bien ce n'est pas le fruit du hasard. Ce produit sert à te canaliser, pour que ce qu'il s'est passé à Tokyo ne se reproduise pas ...

-Un peu comme les calmants qu'on donne aux enfants pas très sages ? Interrogeai-je en essayant de paraître naturel.

En effet, Kimochi n'était pas au courant des informations que je détenais d'Okuda sur mon traitement, il fallait donc que je joue le rôle de la fille qui ne comprend rien. Malgré tout, je devais avouer que d'un côté, cette incompréhension n'était pas totalement feinte, puisque je ne voyais pas le rapport avec les événements liés au sabotage...

-Les choses sont plus grave que cela, mais il est normal que tu n'ai aucun souvenir de ce qu'il s'est passé, lâcha-t-il en plantant son regard dans le mien avec un petit sourire en coin. Nous allons remédier à cela dès ce soir ...

Hatred Paradox   -ASSASSINATION CLASSROOM -Tahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon