Chapitre 29 : Après

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Et puis ce qu'il s'est passé après ? Je vais faire court et simple. J'ai pratiquement pleuré tout le mois d'août, à la veille de la rentrée et pendant la rentrée. J'ai essayé tant bien que mal de cacher ces vilaines larmes. Mais Cerise savait que quelque chose n'allait pas. Je pouvais pas lui dire alors je lui ai juste fait comprendre que ça me détruisait et que je voulais faire toutes les conneries du monde. Erreur à ne pas faire. Elle en a parlé à Éd. Il prenait de plus en plus au sérieux et voulait casser la gueule à mon amant - maintenant je peux le dire - mais je mis opposée totalement. Forcément, il n'allait pas le faire, il avait juste la rage. En ce qui me concerne, il a été tout dire à l'infirmière. Il ne supportait plus de me voir aussi mal. Je lui en ai voulu parce que j'ai dû avouer de ma propre bouche que j'aimais un professeur. La conclusion de l'infirmière : ça va passer et tu trouveras mieux. Si elle savait. Trois jours plus tard, je me réveillais encore les yeux en larmes. J'étais censé aller mieux. Mais non. Le début de journée avait commencé en beauté. Je me suis disputé avec Éd dans le hall d'entrée et le tapait abondamment.

"POURQUOI T'AS FAIT ÇA ! ENFOIRÉ !! OCCUPE TOI DE TOI CONNARD !! Tu croyais que j'allais aller mieux ? Hein ? Bah nan c'est raté. Enculé. Menteur." lui crachais-je.

Jusqu'au moment où, lui, oui lui, descende de la salle des professeurs. Sauf que quand je l'aperçevais, j'arrêtais automatiquement. Le foudroyant du regard, je prenais mon sac et je fuyais. Encore.

J'entendais que quelqu'un me suivait. Mais quand je vis la personne, je me mettais à courir. Arrête de me suivre sale con.

"JUNE REVIENT LÀ !!" gueulait-il.

C'était bien la première fois que je l'entendais crier avec ce ton violent après moi.

Alors je courais de plus en plus vite et prenais les passages les plus improbables qu'ils existent. Mais je m'essoufflais rapidement. Je m'arrêtais vers une entreprise abandonnée. Juste le vent soufflait en abondance. Et puis des pas se faisaient entendre.

"June... tu... peux... pas fuir tous les problèmes..." reprenait-il son souffle.

"Ah ouais ? Et vous ? On peut en parler de vous ? Vous le beau parleur... vous là... vous faites... nan vous jouez l'indifférence mais laissez moi vous éclairer... vous vous rappelez à votre anniversaire de cet acte là ? Et vous me dites que je dois pas fuir les problèmes."

Un blanc régnait dans l'atmosphère. Et puis les pas s'éloignaient. Je me retournais. Et puis je fondais en larmes, encore une fois. Je le voyais s'éloigner.

"C'EST ÇA CASSEZ VOUS !" tremblais-je.

Voilà, ce qui s'est passé après. Les jours qui suivaient je me sentais très mal. Il le voyait très bien. J'arrivais avec deux poches de cernes bien voyantes à chaque fois. D'habitude j'aurais dit qu'il n'arrêtait pas de m'interroger mais c'était moins fréquent. Au moins une fois par semaine, mon prénom raisonné dans la salle. Sauf qu'il avait des difficultés à le prononcer. Suite à ça, je ne ramenais que des mauvaises notes. Ça ne choqué personne même pas la CPE, en vu de ce que je lui ai fait comprendre. Elle m'a juste dit que ça irai. Un mois plus tard, le premier trimestre touchait à sa fin. Je n'attendais aucune éloge envers moi. Je ne voulais même pas savoir. Mais en tant que mon professeur principal, il lui était dans son devoir de me retransmettre ce qu'il en était. J'ai compris par Cerise qu'il a eut aussi des difficultés à parler de moi au conseil de classe. Il déglutissait à chaque phrase. Parfois, je restais en fin d'heure, il essayait de me parler mais je le repoussais. Il m'a complètement détruite. Il m'a fait mal. Il m'a prit une partie de moi...

Une sortie s'est faite qui concerne les études supérieures. J'y suis venue pour rien. J'en ai rien à faire. Je sais ce que je veux faire. Et pourtant, quand il m'a aperçu et faisant comme si tout allait bien... il m'a demandé ce que je voulais faire.

Je suis tombée dans un cercle vicieuxWhere stories live. Discover now