Chapitre 1

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Partie 1.

Vendredi matin, 12 h avant le bal

Ce matin, je suis réveillée par les claquements des talons de ma mère sur le parquet. Elle s'amuse à faire des va et viens, de la cuisine au rez-de-chaussée et monte parfois jusqu'à ma chambre à l'étage. Elle colle son oreille sur la porte pour savoir si je suis debout, puis redescend préparer le petit déjeuner. Alors que je suis encore allongée, je ressens d'étranges nausées, je me précipite donc dans la salle de bain.

Étant pile au-dessus de la cuisine, ma mère a dû entendre mes pas et fonce jusqu'à moi. La connaissant, elle a monté les marches quatre à quatre.

Elle entre alors que j'ai la tête dans les toilettes. Surprise, elle questionne avec un ton enfantin :

- Tu vomis, ma puce ?

Je lève les yeux et la dévisage en pensant :

- Non ! J'étais fascinée par l'eau au fond de la cuvette !

Je n'ai même pas le temps de répondre que je replonge la tête. Ma mère en profite pour partir.

Après quelques minutes, les nausées se sont estompées, mais j'ai la bouche pâteuse et encore mal au cœur. Je parviens à me lever, malgré des jambes tremblantes. Je me passe de l'eau sur le visage et décide d'affronter mon cauchemar. Je descends les escaliers et avant d'entrer dans la cuisine, je prends une grande inspiration. Je pénètre dans la pièce.

À cet instant, les regards de toute ma famille se tournent vers moi et un silence règne. Une nouvelle fois, quelqu'un n'a pas su tenir sa langue. Gênée, je souris et m'assois en bout de table, sans prononcer un mot. Ma mère, qui s'occupe de la poêle, demande :

- Ça va mieux ma puce ? Sinon je t'ai sorti des cachets !

Je réponds, mentant :

- Oui ! Oui !

Elle agit étrangement, elle quitte la cuisine puis revient aussi vite. On dirait qu'elle est plus speede que d'habitude. Elle évite mon regard. Elle sait très bien ce que je lui reproche.

Je tente plusieurs fois de l'interpeller :

- Maman ! Maman ! Maman !

Elle finit par se tourner vers moi, souriante, et demande naturellement :

- Oui ma puce ?

Je pose la seule question qui me vient en tête :

- Pourquoi ?

Elle prend son ton de prof pour répondre :

- Tu sais très bien pourquoi, Zeph !

Ça m'agace quand ma mère nous parle comme à ses élèves. Et je ne perds pas l'occasion de le lui montrer :

- Non ! Pour te faire plaisir, car je suis ta fille ainée, j'ai accepté d'aller au bal ! Ça fait 4 week-ends qu'on fait les boutiques pour la robe et tout le reste. Et la veille du jour J, tu laisses grand-mère faire à manger ! Pourquoi ? Pourquoi ça ne pouvait pas attendre demain ou la semaine prochaine ?

La conversation tourne en joute entre elle et moi, avec la famille comme spectateur.

- Comment oses-tu me parler comme ça ! Je suis ta mère, Zepheira !

- Et je t'en remercierai toute ma vie pour ça ! Mais...

- Il n'y a pas de mais. Ce soir, tu seras magnifique, ma chérie ! Et même si tu vas à la fac après l'été, on se...

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