Chapitre 3

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Rappel:

Il rit.

- Tu la connais ?

- Qui ? fis-je surprise.

- La Sombra.

C'était mon surnom dans le milieu. Cette situation était hilarante. J'ouvris la porte, m'exemptant de répondre. Nous nous installâmes à nos places où nous commencions le TP.

- A moi de te poser une question. Qu'est-ce que tu as au bras ?

- Un coup de poignard lors d'une mission qui a mal tourné hier.

Son bandage se situait au même endroit où j'avais blessé un des hommes cagoulés.

Le reste du cours se passa rapidement, tout comme la fin de la journée. Vers dix-sept heures je rentrais chez moi heureuse à la perspective de faire souffrir cet abruti de Tony.



PDV Emilia

Une semaine était passée depuis mon soudain rapprochement avec Jack et depuis la visite de Vadim. Je me réveillais avec le sentiment de joie le plus total : demain nous étions en vacances, mes dernières avant les épreuves anticipées du bac. Ce matin, comme à mon habitude désormais, je rejoignis Jack et ses amis loups sur le parking du lycée.

- Emilia, j'ai un service à te demander, dit-il abruptement.

Je le regardais sans répondre.

- Tu te rappelles de notre informateur ?

- L'homme présumé qui coucherait avec la fille de Loïl ?

- Exactement. Vu que tu es domestique là-bas, tu pourrais peut-être me dire ce qu'il est devenu ?

- Je verrai.

Tandis que nous nous dirigions vers notre cours de français, il se remit à me poser des questions :

- De quoi est morte ta mère ?

Je relevais la tête et croisais ses yeux. Sans répondre, je rebaissais la tête.

- Quand tu es venue me sauver, El Matador a dit que tu étais comme ta mère. D'où la connaissait-il ?

Toujours aucune réponse.

- J'aimerais que tu me parles de toi des fois, mais tu ne me réponds jamais sur les choses qui te concernent. Tu ne parles pas beaucoup d'ailleurs. J'en déduis donc que tu as un problème avec la confiance et les rapports humains. Qu'est-ce que tu as vécu de si dur que tu préfère te taire plutôt que de parler ?

- Ferme-la.

- Donc j'ai vu juste.

Dans sa grande bonté, notre professeur nous passa la représentation théâtrale d'une œuvre étudiée la veille. J'avais le regard fixé sur l'écran mais celui de Jack était rivé sur moi. Je finis par tourner mes yeux assassins vers lui, pour toute réponse, il leva les mains comme si j'avais braqué une arme sur lui. A la sortie du cours, il me rattrapa.

- Tu ne vas rien me dire ?

- Je n'ai rien à dire.

Pour une fois, il resta silencieux.

- Ce n'est pas parce que tu es domestique pour El Matador que tu dois tout garder pour toi. Je suis là pour toi.

- Arrête avec ça, je ne t'ai jamais dit que j'étais domestique.

L'Energie des AngesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant