Chapitre 36

33 2 1
                                    

Rappel

J'haussais les sourcils.

- Ne crois pas que tu vas m'emmener ce soir. J'ai un examen important à passer. Je m'occuperais de votre problème après.

- Un examen ? répétât-il perdu

- J'ai moi-même du mal à croire que mes potentiels instants de liberté, je vais les passer à travailler...

Mathieu sourit. Il était plutôt beau. Il ressemblait vraiment à sa sœur.

Je déchirais un morceau de mon haut et le lançais à Evangelos qui me regardait sans comprendre.

- Après une lutte acharnée, il faut que tu reviennes avec un bout de moi, Isaac comprendra que je m'affaiblie et qu'il est proche du but.

Ses yeux s'illuminèrent et il hocha la tête.

- Je n'arrive pas à croire que je vais faire ça, alors que j'ai des affaires bien plus importantes à gérer, dis-je en portant ma main à mon front, consternée.

Sans un mot de plus je quittais le bar.


Chapitre 36

Comme je m'y attendais, les Martinez-Pujol avaient très mal prit ma décision. Agustina, tellement remontée et angoissée avait passé l'entièreté des deux dernières journées dans la cuisine, à cuisiner tout ce qu'il lui passait sous la main et ce sans adresser la parole à personne. Fabio m'avait hurlé dessus, me traitant de gamine irresponsable, puis il avait menacé de m'enfermer chez lui, mais il savait très bien que si je m'échappais, je ne reviendrais plus jamais, depuis il s'était enfermé dans son bureau, parfois on entendait des choses se briser. Sebastian, et ça avait été le pire, m'avait déclaré les larmes aux yeux que je ne prenais pas du tout en compte l'amour qu'il me portait et qui si j'y allais je ne reviendrais pas, ce qu'il prenait donc comme du suicide. Il n'avait pas daigné m'adresser la parole depuis. Super ambiance. Après réflexion je n'aurais peut-être pas dû les prévenir, j'aurai dû juste disparaître un jour et qui sait, j'aurai peut être pu réapparaître. Maintenant rien n'était moins sûr. Après mon examen de cet après-midi, tout serait fini.

J'ouvris mes rideaux pour la dernière fois, j'eu l'impression de garder leur contact sur les doigts bien après que je les ai lâchés. Je savourais les rayons du soleil sur mon visage à travers la vitre, le bruit des oiseaux dehors, et j'observais le grand jardin de mes hôtes, tout vert, rempli d'immenses arbres, et tout au fond cachée derrière un gros buisson touffu, on pouvait apercevoir un morceau de notre vieille cabane en bois. C'était ici, mon petit coin de paradis, ici que je me sentais en confiance et aimé. Comme dans une vraie famille. Et j'avais tout gâché. Je fermais les yeux pour graver ce jardin dans mon esprit, et aussi pour retenir quelques larmes.

Je laissé ma chemise de nuit glisser par terre et j'entrais dans la douche. Je laissais l'eau chaude tracer des sillons sur ma peau avant de la faire couler dans mes cheveux. La vapeur ne tarda pas à emplir toute la salle de bain. Il semblait que dans cette grande maison il n'y avait que le bruit de l'eau déferlant dans la cabine. Il y avait désormais trois possibilités pour moi : soit je mourrais criblée de balles, soit j'étais condamner à faire des gosses à Isaac pour perpétuer une lignée de psychopathe, soit j'arrivais à m'enfuir en libérant les concubines et en logeant une balle dans le crâne d'Isaac. La dernière option était la plus tentante mais la moins plausible. Je courrais à ma perte. Tony aurait sûrement dit que je faisais exprès de me détruire, que je cédais à mes pulsions suicidaires, que je voulais arrêter de souffrir. Mais Tony n'était pas là. Il était retenu chez Aaron par ma faute.

L'Energie des AngesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant