Chapitre 37

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La première chose dont j'eus conscience, c'était de ma présence dans mon corps. J'eus vraiment beaucoup de mal à rouvrir les yeux, ils semblaient clos avec de la colle forte et je me sentais si faible. Ensuite j'entendis quelques bruits, des voix, des cliquetis et le vent. Tout était un peu flou, je crois que je me rendormis souvent. Ensuite il y eu les odeurs : les agrumes, le chocolat chaud, parfois du café, et la lessive. En même temps je redécouvrais les textures, sous mes doigts il y avait quelque chose de doux et de frais, de moelleux. Je réussis enfin à ouvrir les yeux. Je papillonnais un peu avant de recouvrer une vue stable et nette. J'étais allongée dans un grand lit double aux draps soyeux. J'avais mal partout et lorsque je me redressais légèrement je constatais qu'un de mes bras était en écharpe. Je portais ma main libre à ma tempe, j'avais une méchante blessure. Des souvenirs de l'explosion me revinrent d'un coup.

- Ah, ça y est tu es réveillée !

Je sursautais, dans un fauteuil à quelques mètres se tenait un homme, il feuilletait un magazine.

- Non ce n'est pas possible...soufflais-je d'effroi.

Il se leva et s'approcha du lit, un sourire aux lèvres.

- Tu es mort, assénais-je pour me convaincre.

Isaac, visiblement en parfaite santé était debout près de moi. Il regarda un bout du lit comme s'il pensait s'y asseoir mais se ravisa.

- Je portais un gilet pare balles. J'ai été sonné quelques secondes mais j'ai vu toute l'action. C'est pas tous les jours qu'on voit quelqu'un sortir une bombe de ses sous-vêtements.

Je fis l'inventaire mental des armes cachées sous mes vêtements. Mes chaussures m'avaient été retirées donc je pouvais faire une croix sur mes shurikens. J'avais égaré mon poignard dans la bataille, mais je sentais mon magnum dia de los muertos coincée dans le dos de mon soutien-gorge. C'était un superbe petit couteau que Fabio, le père de Sébastian, m'avait offert pour mes seize ans. Mes manches avaient été découpées pour pouvoir m'ausculter les épaules donc mes couteaux plats de lancer m'avaient été substitués.

- Où suis-je ?

Je voulais paraître sereine mais ma voix avait chevrotée et évidemment Isaac n'était pas passé à côté. La détresse que je ressentais semblait le combler.

- Au Harem, dans tes nouveaux appartements, comme tu as brûlé les anciens... Ceux là sont ignifugés.

C'était pourtant le plan, que je retourne au harem, mais je ne m'attendais pas à ressentir autant de désespoir.

Il s'assit au bord du lit, à quelques centimètres de moi. Ça paraissait presque impossible mais de près il était encore plus beau. Quel gâchis.

- Il faut que tu manges, ça fait presque une semaine que tu dors. Tu dois reprendre des forces.

À cette annonce je reçus une claque mentale. Sept jours que je dormais et luttais pour me réveiller. Déjà sept jours que j'étais partie de chez Sébastian. Et Isaac m'avait observé tout ce temps.

Il attrapa un bol de fruit et une fourchette et entreprit de me nourrir.

- Qu'est-ce que tu fous là ? Je suis pas une petite chose fragile, j'ai pas besoin de toi.

Il laissa échapper un rire.

- Quel dommage que tu sois si revêche et si battante. Tu aurais été vraiment parfaite. Mais la perfection n'existe pas, n'est-ce pas ?

Il piqua un morceau de fraise et l'approcha de mes lèvres. La remarque sortit toute seule, sans que je réfléchisse :

- Je n'aime pas ça.

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⏰ Dernière mise à jour : Jun 25, 2021 ⏰

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