BANG!

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Il fit encore un pas avant de se courber vers l'avant pour que nous soyons entre quatre yeux. Pour je ne sus quelle raison, mais l'homme aux cheveux verts se mit à élargir son affreux sourire. Je baissai le regard.

- Tu as eu énormément de cran pour avoir eu l'idée de me tuer, remarqua-t-il. Tu pourrais presque être ma petite Robin à moi. Puisque Batman en a un.

Il caressa mes cheveux comme si il félicitait un chien d'avoir rapporté une balle. Je le regardai méchamment. Il me dit que c'était le même que celui de ma mère.

- Tu sais ce qui m'énerve, Lucy, demanda-t-il calmement. C'est que tu ressembles plus à ta pauvre mère qu'à moi, à chaque fois que je te regarde, à chaque seconde. Ça me dépasse, soupira-t-il las.

Je sentis une énorme douleur en bas de ma joue après l'élancement de ma tête. Le Joker venait de me frapper. J'avais entendu ma mère lui hurler de me laisser et l'insulter. L'homme au costume violet se retourna vers Harley.

- Je crois que ta mère est jalouse, Lucy. Je dirais même qu'il y a une Quinzel de trop ici.

Le Joker se dirigea vers Harley et lui mit une gifle puis revint vers moi. Mais ma mère lui sauta dessus et il se battit encore avec elle. Il déclara qu'on avait assez joué comme ça, qu'il était temps de passer aux choses sérieuses. Il pointa son arme sur ma mère.

- Essaye encore de me faire un sale coup, trésor, dit-il. Et la balle sera pour toi, menaça-t-il.

Ma mère lui lança un regard noir et marmonna qu'il allait lui payer ce qu'il m'avait fait. Le Joker lui rit au nez, amusé par les propos de sa compagne. Il soupira, le sourire aux lèvres. Il se réjouit de l'absence de Batman pour savourer tranquillement cette petite réunion de famille. J'eus le courage de lui demander où était le Justicier.

- AHAH! Inutile de le savoir! Il ne risque pas de vous sauver ce soir, sourit-il. Lui et ses copains sont un petit peu occupés avec mon vieil ami crocodile et quelques autres associés, ricana-t-il en jouant avec son arme à feu. Et puis, c'est une histoire de famille. HA HA HA HA HA HA HA!

Alors, tout espoir était perdu... Pas de Batman pour me sauver, ma mère qui ne pouvait rien faire pour me protéger. Elle était loin de moi, entre nous il y avait le Joker. Et il y avait ses hommes qui me retenaient. J'avais l'impression d'être condamnée à mort... Le Prince du Crime voulait que l'on retourne à nos moutons. Il se baissa à nouveau, pour qu'on soit face à face encore une fois.

- Tu veux me tuer, me rappelat-il. Mais puis-je connaître la raison de cette folie, demanda-t-il en penchant la tête sur le côté.

Je ne savais pas quoi lui répondre. Aucune des réponses possibles ne pouvaient être bonnes. Je baissai le regard et soupirai. J'affrontais à nouveau ses iris vertes. Il eut un fou-rire et se releva. Il se retourna et fit quelques pas, toujours en riant. Il me dit que j'étais bien la fille de ma mère. Quand elle était sans réponse, elle aussi parlait avec le regard. Il s'arrêta net, toujours de profil face à moi et ma mère. Ses mains étaient placée sur le haut de son bassin. Il regardait le sol et souriait en secouant la tête. Il tourna cette dernière vers la clown.

- Tu lui a bien appris les choses, Harley, la félicita-t-il. Mais malheureusement, tu lui as appris les mauvaises! grogna-t-il en pointant son arme vers moi.

Le regard du Joker me visa tout comme le canon de son arme. La peur s'empara de moi. Ma mère agrippa le costume du Joker et le supplia de me laisser partir. L'homme au costume violet apprécia cette demande de pitié venant de ma mère.

- Pourquoi devrais-je la laisser? Elle est un poids pour toi et un parasite pour moi, résuma-t-il. Et tu sais très bien que je ne partage pas mon goûter avec les autres enfants. Même quand il s'agit du notre! 

Il chargea son arme après avoir ajouté qu'il adorait qu'on le supplie. Ma mère ne pouvait rien faire, et je ne lui en voulais pas. Et se battre encore et encore ne ferait que retarder l'inéluctable. L'une de nous allait mourir. Je regardai ma mère, en larmes et impuissante face à la situation. Ses yeux traduisirent la grandeur de sa désolation, ils me demandèrent même pardon.

Harley Quinn

Ma fille était dans la ligne de mire du Joker... Je ne pouvais rien faire, il nous séparait. J'avais tout fait pour essayer de la protéger, absolument tout... J'avais supporté ses coups, ses menaces, ses sautes d'humeurs... J'avais tout fait pour elle... La rage et la peine avaient envahi mon cœur, mais je ne pouvais pas agir... Nous nous battrions encore et nous n'aurions fait que repousser l'inévitable... Il demanda à ses hommes de la lâcher.

- Je ne voudrais pas que vous salissiez vos superbes costumes, blagua-t-il.

Ses sbires lui obéirent et s'écartèrent de ma fille. Je baissai la tête et fermai les yeux... Je ne pouvais pas supporter l'idée de voir le corps de ma fille tomber dans les bras de la mort. CLIC! Pas de bang? Juste un clic? Un rire hystérique sortit de la gorge du Joker. J'ouvris les yeux et regardai l'homme au costume violet. Son arme n'avait sorti qu'un drapeau avec écrit BANG! dessus. Le Joker s'éloigna de quelques pas tant il riait. Je vis le visage de ma fille s'éclaircir. Je compris qu'elle voulait me rejoindre au plus vite pendant que le Joker avait le dos tourné. Mais ma fille avait hérité d'un de mes défauts: la naïveté. Elle se précipita vers moi alors que je lui avais fait un non de la tête. Elle se mit à courir vers moi tandis que je me levai lentement pour me préparer au pire. Du coin de l'œil, je vis le Joker se retourner et pointer à nouveau l'arme sur ma fille. Elle courait vers moi sans voir qu'il était en train de la viser. Cette seconde me sembla être des heures, comme si tout était au ralenti. Je sentis déjà la nausée causée par les larmes venir du fond de mes entrailles. Le temps et l'espace n'existaient plus pour moi au moment où un bruit déchirant le ciel se fit entendre.

BANG!

Je vis le corps de ma fille subir l'impact de la balle. Le temps repris son cours, et  je me retrouvai dans la rue, à rattraper Lucy lorsqu'elle s'effondra dans mes bras, lâchant un bref hurlement. Je m'époumonai ne voulant pas la mort de ma fille. Je souhaitai plus que tout au monde de pouvoir remonter le temps! Mon corps était secoué par les spasmes que provoquaient mes sanglots. J'allongeai ma fille et essayai de ralentir l'hémorragie. Je la vis regarder le ciel noir de Gotham avant qu'elle ne dirige ses iris bleus, qui sont les miens, vers moi. Je lui demandai de résister, de ne pas partir, de ne pas s'endormir. Je voulais qu'elle reste avec moi. Les secours allaient forcément arriver. Ils devaient arriver! Les nausées provoquées par mes sanglots et mes larmes commencèrent à me soulever le cœur et à serrer ma gorge. Je suppliai Lucy de rester avec moi. Mais elle resta silencieuse, respirant de plus en plus lentement. Je regardai aux alentours s'il n'y avait pas un médecin ou une ambulance qui viendrait suite à ce terrible coup de feu!

Je vis le Joker s'éloigner avec ses hommes en riant à gorge déployer. Mon instinct me dit de le suivre et de le tuer, de l'étriper, de le brûler, mais la mère que j'étais refusa. Je ne voulais pas laisser Lucy seule. Je ne voulais pas l'abandonner dans les bras de la mort sans lui dire au revoir, sans avoir ces derniers instants avec elle. Je n'ai jamais été là dans sa vie, et jamais je ne pourrais l'être. Je ne croyais plus à l'arrivée des ambulances, je ne croyais plus au médecin ou à l'infirmière du coin qui rentrait de son travail ou qui y allait en passant par cette rue... Je n'avais plus espoir en la venue de Batman...

The Joke's On LucyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant