Chapitre 37

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~PDV Liam~

Je souffle doucement sur le liquide brulant dans ma tasse. Adossé sur le plan de travail, je fixe une chaise, les yeux dans le vague.

Je n'ai pas envie d'aller le réveiller, pas envie du tout. Peut être qu'avec un peu de chance, il aura oublié, et je pourrais le garder dans notre lit tout contre moi un jour entier. Ou mieux, peut être que pour finir, il aura changé d'avis, et choisira lui même de rester près de moi.

Je secoue la tête. Impossible. Depuis deux semaines, il est aussi excité que s'il était en manque. On dirait un enfant prêt à déballer son cadeau de noël, on dirait vraiment qu'il est hyper content de faire ce foutu combat de merde. Pour moi, c'est tout le contraire. On dirait une mauvaise blague à Halloween.

Je soupire et pose ma tasse vide dans l'évier. Après un rapide coup d'œil vers l'horloge, je constate qu'il n'est que cinq heures du matin. Merde, le café n'était peut être pas une bonne idée. Je traîne des pieds jusqu'à notre chambre, et après avoir tapoté le crâne de Mans que j'ai réveillé involontairement, je me rallonge doucement dans le grand lit, en faisant le moins de bruit possible.

À peine me suis-je allongé sur le dos que Zayn se retourne, et me grimpe à moitié dessus. Il a toujours cette manie de me monter dessus quand il dort, on dirait qu'il veut m'étouffer pendant mon sommeil, ce petit con.

Il gigote contre moi et lâche des soupires dans mon cou. Quand je sens sa peau frissonner, j'attrape la couette pour le cacher correctement. Il grattouille mon torse nu de sa joue barbue avant de soupirer de bien être. Malgré moi, un petit rire m'échappe, il fait toujours ça aussi, se frotter contre moi.

-Mafmpfmf.

C'est ce que j'ai compris, du moins. Il bouge encore, et cette fois, il grimpe complètement sur moi, ses jambes de part et d'autre des miennes, accroché à moi tel un bébé koala à sa maman. J'embrasse sa tempe en me courbant légèrement, l'entourant de mes bras. Mes bras l'encerclent parfaitement.

C'est dingue, il a pris tellement de muscles mais il reste quand même si fin dans mes bras. Il est beaucoup plus lourd, c'est sûr, mais il reste léger pour moi. C'est un poids plume, et cette pensée me fait le resserrer davantage, lui faisant lâcher un petit couinement.

Il est tout fin, et son adversaire d'aujourd'hui est aussi gros qu'un bœuf, une centaine de kilos de muscles avec des années d'expériences. Et même en sachant tout ça, je le laisse quand même y aller. Mais qu'est-ce qu'il me passe par la tête ?

Dans une heure et demi, je devrais le réveiller, le voir de bonne humeur, tout excité pour aller se prendre des poings dans la gueule. Je sais qu'il va être blessé, et il le sait aussi, c'est inévitable de ressortir sans aucun bleus, et rien que pour ça, savoir qu'il n'abandonne pas en sachant qu'il va ressortir avec des hématomes, me rend fier de lui.

Je pourrais oublier de le réveiller, faire semblant de ne pas avoir vu l'heure, ou tout simplement lui dire que j'ai changé d'avis. Ce serait des mensonges, évidemment. Je n'ai pas changé d'avis, puisque je n'ai jamais voulu qu'il le fasse, ce putain de combat.

D'une main, j'attrape délicatement ses cheveux que je caresse quelques secondes avant de tirer doucement sa tête vers l'arrière. Son visage me fait presque face. Ses longs cils de fillette sont posées sur ses joues tels des plumes, quelques mèches lui tombent devant les yeux, et j'en attrape une doucement pour la faire tournoyer autour de mon doigt. Je souris inconsciemment.

Il a toujours la même bouille, quand il dort. C'est la même que quand il boude. Sa lèvre est retroussée vers le bas, ses joues sont légèrement gonflés, et son nez expire lentement. Quelques fois, il dort la bouche ouverte, et quand je me réveille, mon torse est couvert de bave. Il ne le sait probablement pas, mais je ne vais pas lui dire, pas encore, en tout cas. J'attend un bon moment, quand il pétera plus haut que son cul, et que je pourrais lui sortir ça, au moment où il s'y attend le moins. Ses petites joues rougiront, ses yeux s'écarquilleront, et il redeviendra le petit Zayn gêné et mignon.

Boxing Coach [Ziam Mayne]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant