Partie 49

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Tom

Deux mois que je suis parti. Deux putain de mois. Autant avant ça me dérangeait pas. Il n'y avait personne dans ma vie, personne qui m'attendait. Mais là putain, j'y arrive pas. Je dois rester concentré, mais c'est chaud desfois. J'ai l'impression de tourner comme un lion en cage. Il fait une chaleur de dingue. Presque pas d'ombre pour nous protéger de ce soleil qui nous tape sur la gueule du matin au soir. La vie au camp est calme dans l'ensemble. Je fais des patrouilles avec les gars, de temps en temps. C'est pas mon job à la base, mais bon ça me fait bouger un peu. J'en ai marre de rester assis le cul sur une chaise à attendre que le temps passe. La tension qui régnait à notre arrivée est retombée, les gens commencent à nous faire confiance. On n'est pas là pour leur faire du mal, mais pour les protéger. Des gosses du village voisin viennent souvent traîner au camp. On joue au foot avec eux quand on est motivés à cause de la chaleur. J'ai hâte de rentrer. Hâte de la voir. Putain elle me manque à un point qu'elle n'imagine même pas. Je commence à être à l'étroit dans mon boxer. Faut que j'arrête de penser à elle comme je le fais. Je dois essayer de rester concentré. Etre opérationnel à tout moment si quelque chose nous tombe sur un coin de la gueule.

J'ai trouvé dans ma malle tout un tas de petits mots, planqués dans mes fringues. Des petits bouts de papiers que je regarde à chaque fois que j'ai le cafard. Putain oui ça m'arrive d'avoir le cafard. Le soir. Je rêve d'elle toutes les nuits. J'espère que je parle pas dans mon sommeil, sinon les gars vont se foutre de ma gueule. 

Je regarde ma messagerie, et voit deux email de mon bébé. Le premier me laisse un sentiment d'inquiétude. Elle ne va pas bien. Je le ressens même à des milliers de kilomètres. Je n'y prête pas attention tout de suite, mais il y  a une pièce jointe. Je clique pour l'ouvrir, et découvrir son ventre. Celui où j'aime tant poser mes mains. 3 mois. Ma femme entame son 3ème mois de grossesse. J'ai hâte de voir son ventre s'arrondir. Le deuxième mail change la donne. Elle a trouvé ma lettre. Celle que j'avais écrite une nuit d'insomnie. Celle que j'avais planqué. Ces mots me touchent. Profondément. ILS ou ELLES m'attendent. Et je rentrerai. Retrouver ma famille.

De : moi

A : Charlie

Objet : Mes amours

Salut mon bébé, quel bonheur d'avoir de tes nouvelles. Je ne cache pas que je me suis un peu inquiété à la lecture de ton premier mail. Sa n'a pas l'air d'aller ma puce. Je m'en veux terriblement tu sais. C'est de ma faute tout ça. Ma faute si tu n'es pas bien. Tiens le coup. Je sais que tu peux y arriver. Je vous aime tellement tous les deux. Oui tous les deux. Toi la femme de ma vie. Et notre bébé. Je suis content que tu ais trouvé ma lettre, tu en as mis du temps!! Putain bébé, si tu savais à quel point je t'aime. Je vous aime. Tous les deux. Tellement. Ecris moi. Encore. Encore. Encore. Tous les jours. Tout le temps. Je t'aime je t'aime ton capitaine sexy.

Je clique envoyer et retourne à mes occupations. Aussi peu variées soient elles, elles m'aident à ne pas sombrer, moi aussi. J'ai une décision à prendre. Une très grosse décision. 


Charlie

Les nuits sont moins difficiles depuis que j'ai lu sa lettre. J'ai décidé de me reprendre en main. Je ne peux pas lui faire ça. Sombrer. Loin de lui. Je dois être forte. Il le veut. Je dois le faire. Je vois du monde, comme il le souhaite. Vis, comme il le souhaite. 


Trois mois.

12 semaines. Une éternité pour moi. J'entame mon quatrième mois de grossesse. Aujourd'hui, j'ai rendez vous pour une échographie. Je me prépare, et pars en direction du cabinet médical.

Loin de moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant