Loin de moi

Partie 26

Je reviens de loin. Vraiment. La vie est tellement courte qu'il faut en profiter à fond. Pourquoi moi? Pourquoi ce jour là? Toutes ces questions qui restent sans réponses. Et qui le resteront. 

Tom avait pu prendre quelques jours de congés pour s'occuper de moi. Je ne suis pas encore en super grande forme mais j'avance doucement. Je lui avais demandé de m'emmener chez lui, ce qu'il avait fait. Quand il a fallu qu'il reprenne le travail, j'étais restée chez lui. La proximité avec son travail me rassurait et comme ça il pouvait rentrer déjeuner tous les midis. Le week-end, nous en profitions pour aller chez moi ou se promener aux alentours. Je reprenais le travail doucement, à mi-temps. L'avantage de travailler chez soi était que je pouvais aménager mes horaires selon mon état de santé, la reprise se faisait donc progressivement. Et puis j'étais sous surveillance étroite de la part de Tom, Julie et David. Ils prenaient sacrément soin de moi. Pas de manière étouffante, loin de là. Ils étaient là, mais de manière discrète. 

La porte d'entrée se referme.

"Salut ma puce" me dit Tom en me rejoignant dans la cuisine. Il me fait un bisou sur la tempe. J'ai une faim de loup

"Ta matinée s'est bien passée?" je lui demande

"Ouais tranquille. Entraînement comme dab. On fait un saut demain. Tu verras le Transall passer au dessus de ta tête"

"Cool!!! Evites de sauter sur ton balcon par contre"

"Eh sa te plairait pas que j'arrive devant toi dans ma tenue de super parachutiste?"

"Si c'est pour te casser une jambe non"

"Bon tant pis, tu me brises le coeur mademoiselle qui ne veut pas que j'atterrisse devant elle"

"Arrêtes de raconter des bêtises monsieur qui risque de se casser une jambe. Le repas est prêt".

Le repas fini on s'installe dans le canapé, en buvant un café. On discute de tout et de rien. 

"Je suis amoureux" il me dit d'un coup

"Hein? de qui?" je répond

"De la voisine" il dit en se levant et en sortant de l'appartement

Je me lève. Il me fait quoi là. J'ouvre la porte, il est adossé au chambranle, les bras croisés, secouant la tête.

"Décidément, j'aurais tout vu et tout entendu. Tu m'en fais faire des conneries toi. Non JE NE SUIS PAS AMOUREUX DE LA VOISINE" il me dit en parlant plus fort

"Mais pourquoi tu cries?"

"Parce que j'ai envie de crier "

"Merde ça devient grave chez toi. Tu serais tombé sur la tête je comprendrais mais là..."

"Non tout va bien. Je t'aime"

"Tu ?"

"Oui je t'aime, depuis longtemps, depuis ce week end où on s'est connus"

Je reste muette de surprise. 

"J'attendais le bon moment pour te le dire, pas trop tôt non plus. Là je pense que c'est bon."

"Je t'aime aussi"

Il me regarde, sans dire un mot.

"Tu?"

"Oui je t'aime aussi"

"Putain"

"Merde"

"Arrête de jurer mademoiselle mal polie"

"Parle pour toi monsieur qui jure aussi"

"Viens là" il me dit en ouvrant ses bras et où je me réfugie. Tu m'aimes vraiment alors?"