Partie 4

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Je pars en vitesse, sans me retourner. Je ne peux m'empêcher de porter mes doigts à mes lèvres brûlantes.  Qui est ce type pour me plaquer contre un mur et m'embrasser de la sorte? Bon je suis d'accord sur un point : il embrasse sacrément bien. Et même trop bien. Non non il faut que j'arrête de penser à ses lèvres, à la chaleur que son corps dégageait quand il était près de moi. Mission numéro 1 : éviter le plus possible monsieur l'arrogant, mais ça va être relativement difficile.

Lorsque j'arrive sur la place ombragée devant l'église, tout le monde est déjà à l'intérieur.

"Merde" je dis à voix haute

"J'allais dire la même chose". Je me retourne brusquement.

"Encore vous!" dis-je exaspérée

"Oui encore moi! Vous allez avoir du mal à vous débarrasser moi aujourd'hui je crois"

"Je vais faire comme si je n'avais rien entendu. Trouvez donc une quelconque occupation et restez loin de moi"

"Cela va être difficile de rester loin de vous, nous sommes condamnés à être aux mêmes endroits, en même temps, et ce pour encore plusieurs heures" dit il en se rapprochant de moi. 

Je sens son souffle chaud contre ma nuque. Il pose ses mains sur mes épaules et murmure à mon oreille :

"Et si c'était vous mon occupation?"

Je me dégage de son étreinte "Allez au diable"

Je l'entends rire tandis que je monte les quelques marches et pénètre dans l'église, avec monsieur l'arrogant sur les talons.

Nous nous installons rapidement, sans trop nous faire remarquer. Julie me fait un clin d'oeil. Je ne sais pas ce qu'elle s'imagine. Je lui fais les gros yeux et lui tire la langue. La vision de son baiser me traverse l'esprit. Je souris en touchant mes lèvres et l'observe discrètement du coin de l'oeil. Il est charmant effectivement. Cheveux bruns coupés courts, peau mate, yeux verts. Le portrait type du beau mec qui doit jouer de son physique auprès de toutes les filles qu'il rencontre. Carrure imposante, musclé, pas un poil de graisse. Ouais effectivement trop beau gosse. Et je ne suis sûrement pas le genre de fille qui doit l'intéresser. Comme s'il sentait mon regard sur lui, il tourne sa tête vers moi et me sourit à nouveau. Nous restons le regard scotchés durant de longues minutes, aucun de nous ne baisse les yeux. Tu veux jouer à sa monsieur l'arrogant, on va jouer.

La cérémonie religieuse est longuette, on a l'impression que monsieur le curé s'endort durant ses bénédictions, l'assistance pouffe de rire par moments. Mais enfin, ça y est. Julie et David sont enfin unis par les liens du mariage religieux. Après quelques embrassades et félicitations d'usage, nous sortons tous sur la place pour le traditionnel lancer de riz. 

Je suis sur le côté, au milieu des autres invités, et nous crions notre joie à la vue du couple. Une main chaude se pose autour de ma taille, me faisant tressaillir. C'est lui. 

"La prochaine fois ça sera vous et moi" me chuchote t'il dans le creux de l'oreille. Ses paroles mettent un temps incroyable pour atteindre mon cerveau, et quand l'information est enfin assimilée, enregistrée et comprise, je lui chuchote : "Il me semble que vous deviez garder vos mains dans vos poches" et je lui pince la peau de sa main. 

"Aïe, ça fait mal"

"Je vous avais prévenu"

"Vous êtes redoutable"

"Vous n'avez encore rien vu"

"Je ne demande qu'à voir"

Je ne réponds pas tout de suite. Je respire doucement. 

"Il n'y a rien à voir" et je m'enfuis.

Je m'éloigne en direction des voitures. Je vais bien trouver quelqu'un pour me conduire au lieu de réception. Je ne connais pas grand monde. Je laisse les parents de mon amie ensemble, je n'ai pas envie de tenir la chandelle. Je ne vais pas non plus squatter la voiture des mariés. Tout problème a une solution. Mais là j'ai beau chercher je trouve pas. Un taxi? Non. Du stop? Non plus. 

"Je vous emmène".

Cette voix. Encore lui. Toujours là quand il faut je me dis. 

"A condition que vous gardiez vos deux mains sur le volant"

"Promis"

Il me guide vers sa voiture, m'ouvre la portière, attend que je sois installée et la referme. Il s'installe à son tour et démarre. Nous roulons tranquillement, les deux mains de monsieur l'arrogant sont posées sur le volant à 10h10 précisément. Pas de musique. Le silence de l'habitacle est pesant. Je n'ai pas envie de parler. Nous sommes bons derniers à arriver sur le parking du château local. Il se gare, détache sa ceinture, et coupe le moteur. Mais il ne descend pas. J'avance ma main vers la poignée de la portière.

"Attendez"

Je me tourne vers lui, nos yeux se croisent, les miens descendent sur sa bouche et comme s'il avait deviné mes pensées, m'attire à lui et m'embrasse. Sa langue caresse la mienne, ses mains encerclent mon visage. Comme aimantée, je grimpe sur ses genoux. Sa bouche quitte la mienne pour s'aventurer dans mon cou, je sens son souffle sur ma nuque, ses mains quittent mes joues pour descendre le long de mon corps. Elle s'aventurent sous ma robe. Je n'ai pas envie qu'il arrête. Je me soulève légèrement, elles touchent mes fesses, frôlent la dentelle de ma culotte. J'entends un grognement. Ses lèvres reviennent sur les miennes tandis que ses mains continuent leur divine exploration. Il caresse mon intimité.

"T'es toute mouillée"

Je gémis, j'ai envie de plus, j'ai envie de lui. Je me presse contre lui, je sens son érection à travers le tissu de son pantalon. Il continue sa délicieuse torture avec ses doigts. Joue avec mon clito pendant qu'il insère un doigt, puis deux dans mon sexe trempé. J'halète, je gémis, c'est terriblement bon. 

"Je vais te faire jouir maintenant bébé" il dit en accélérant la cadence avec ses doigts. Je m'agrippe à ses épaules tandis qu'il plaque ses lèvres contre les miennes pour étouffer les cris de jouissance qui sortent de ma bouche. 

Je reste assise longtemps sur ses genoux. Il caresse mon dos du bout des doigts me faisant frissonner.

Il rompt le silence le premier :

"Pourquoi ces crises d'angoisse?"

Je déglutis péniblement. Il ne doit pas savoir. 

"Je n'ai pas envie d'en parler. On devrait y aller" je dis en reprenant ma place

Il m'observe sans rien dire. 

"Il y a un truc entre nous"

Quoi? Il a dit quoi?

"N'espérez rien. N'attendez rien. Voilà ça vous va comme ça?" et je quitte la voiture précipitamment.


Loin de moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant