Partie 32

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Six mois plus tard

Voilà six mois que nous vivons dans notre belle maison. Nous avons fait quelques achats de meubles, pour aménager au mieux les pièces car cela faisait vide malgré ce que nous avions déjà. 

Les médecins m'avaient donné leur accord pour mettre un bébé en route : pour eux, j'étais prête. Avec Tom on essayait de manière intensive, je peux vous le dire, mais pour le moment, ça ne fonctionnait pas. 

Ce matin là, je suis descendue avec Tom pour prendre le petit déjeuner avec lui avant qu'il ne parte à la caserne. C'était notre petit rituel tous les matins et pour rien au monde je ne l'aurai manqué. 

"T'es blanche chérie, t'es sure que ça va?" il me demande en me fixant

"Ouais non je sais pas, j'ai mal au ventre, surement un truc que j'ai mangé et que je digère pas"

"Tu devrais retourner t'allonger"

"Non sa va passer"

"Tu m'appelles si ça va pas?"

"Oui promis"

"A midi bébé"

"A midi mon coeur"

Il prend ses clés, ouvre la porte, monte dans sa voiture et démarre. Une violente nausée remonte dans ma gorge et je me précipite aux toilettes. Putain j'ai quoi? Sa fait plusieurs jours que ça dure. Je décroche mon téléphone et prend rendez vous avec mon médecin traitant. Il peut me recevoir vers 9 heures. Parfait. Sa me laisse le temps de prendre une douche et de me préparer tranquillement.

Lorsque j'arrive chez le médecin, une personne attend avant moi. Quand c'est mon tour, je lui explique mes nausées matinales. Il lève un sourcil. Je parle chinois? Il toussote et me demande quand on eut lieu mes dernières règles. Mes dernières quoi? Merde, c'était quand? je lui réponds que je n'en sais rien. Mais alors vraiment rien. Il propose de me faire une prise de sang en urgence, les résultats pouvant être connus dans l'après midi même. Je ne comprends pas où il veut en venir. Je peux être vraiment très blonde desfois ou alors je refuse de reconnaître la vérité. Je suis.....non, c'est impossible, je le saurai.

Je file au laboratoire sitôt sortie du médecin, fait la prise de sang et l'infirmière m'annonce que les résultats seront prêts en début d'après midi.

Je repars à ma voiture, prend mon portable et voit que Tom a essayé de me joindre. Je le rappelle aussitôt

"Salut ma puce, je voulais prendre de tes nouvelles, comment tu te sens ?"

"sa va mieux merci. Et toi le boulot?"

"Je ne pourrai pas rentrer à midi, c'est pour ça aussi que je t'appelai. On a pleins de trucs à gérer ici et j'ai vraiment pas le temps de m'absenter"

"C'est pas grave t'inquiète. je t'aime à ce soir"

"Jt'aime aussi ma puce a ce soir"

On raccroche et je rentre à la maison. J'allume les infos, les nouvelles ne sont pas terribles. Conflit dans un pays africain qui demande l'aide internationale. Et si....Non pas lui, il ne partira pas. Je le sais.

Je mange ou plutôt grignote un truc vite fait, je n'ai vraiment pas faim. A l'heure dite, je remonte dans ma voiture, et reprends la direction du laboratoire. La secrétaire me tend une enveloppe qui renferme les résultats de la prise de sang. Je paie et retourne à ma voiture. J'hésite. J'ouvre ici ou j'attends d'être à la maison. Je décide d'être chez moi pour le faire. Je roule tranquillement, musique à fond pour me changer les idées. Une fois la porte d'entrée passée, je saisi l'enveloppe, la décachette et déplie lentement la feuille. Mis à part un ramassis de chiffres, de pourcentages, de mg.... je me précipite en bas du document. Seule une ligne m'intéresse : le taux HCG est POSITIF

J'ai du réprimer un hoquet de surprise car je me surprends à mettre la main devant ma bouche.

Je suis enceinte. Enceinte. Je vais avoir un bébé.

Je crois que j'ai dû rester assise sur le canapé une bonne partie de l'après midi car quand je lève les yeux, il est près de 17 heures. Mince, Tom ne va pas tarder. Je range rapidement la lettre dans mon sac, et me dirige vers la cuisine pour préparer le repas. Comment je vais lui annoncer? De quelle manière? 

Je n'ai pas vraiment le temps de trouver des réponses à mes questions que j'entends la porte d'entrée claquer.

"Je suis rentré" j'entends

"Je suis dans la cuisine" je réponds

Il arrive droit sur moi, je n'ai pas le temps de dire ouf, qu'il me porte dans ses bras, et m'entraîne vers notre chambre.

"Mais tu fais quoi?"

"Rien bébé"

"Mais si, tu arrives comme un courant d'air et tu m'emmènes la haut"

"J'ai pas le droit de baiser ma femme après une dure journée de boulot" il me dit avec un grand sourire

"Bébé il faut que je te dise quelque chose"

"Moi aussi ma puce mais pas maintenant, après"

Nos vêtements sont enlevés en un temps record, il me jette sur le lit, et sans attendre, se plonge en moi. Je suis surprise de son audace, on a toujours l'habitude de prendre notre temps, jamais de coups précipités comme maintenant. Malgré ça, c'est terriblement bon et je ne peux m'empêcher de gémir contre sa bouche. Gémissements qu'il avale en même temps que j'avale les siens. Le désir monte en moi à une vitesse folle, je suis proche de rendre les armes

"Bébé avec moi" je lui dis

"Je suis là ma puce maintenant" 

Nos cris se mêlent dans une même voix, parfaite communion de notre jouissance.

Nous restons enlacés un long moment avant qu'il ne se décide à parler.

"On est déployés. Je pars lundi"

Je reste silencieuse. Je ne veux pas entendre ça. Je ne suis pas prête. Je resserre mon étreinte autour de lui.

"Bébé, parle moi" il me murmure 

Je ne peux pas. Je ne veux pas.

"Je suis désolé ma puce. Si je pouvais tout changer là maintenant je le ferai, mais je ne peux pas. C'est mon métier. Je dois y aller"

Je ferme les yeux. Ravalant les larmes qui menacent. 

"Combien de temps?" je lui demande

"4 mois, peut être plus suivant la situation sur place. Bébé je pourrais te contacter si c'est ce qui t'inquiètes. Mail, skype et téléphone aussi dès que c'est possible"

"Sa va être dur sans toi"je dis d'une voix triste

"Pour moi pareil ma puce"

Il me serre fort dans ses bras et me demande :

"Au fait tu voulais me parler?"

"Non rien je suis allée chez le médecin ce matin"

"Alors ? il a dit quoi?"

"Juste un coup de froid, rien de méchant"

"Bon je suis rassuré alors"

"Ouais tu vois c'est rien"

Je ne peux pas lui dire. Il part. Dans 5 jours. Il s'inquiète déjà de me laisser alors si je lui dis pour le bébé, ça va être pire.

Faut que j'appelle Julie demain. Elle me dira quoi faire.

Loin de moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant