good job // griezmann

dix-sept

C O N C R E T E   T O M   O D E L L

- Tu as très bien fait de fouiller dans son portable ! m'annonça Olivia en piquant dans le plateau de Nachos.

Le bar le plus branché du moment. Olivia savait toujours où sortir. Avec elle, on est jamais déçu. Julien travaille ce soir, ce qui me soulage plutôt. L'affronter serait très dur. Lui qui a été si gentil avec moi. Hugo et Gaëlle nous écoutent attentivement.

- Oui ! Ce connard n'a pas le droit de s'envoyer en l'air avec une autre que toi après tout ce qu'il t'a dit ! me balança Loïc qui zyeutait sur un barman depuis notre arrivée.

Je leur avait raconté. En évitant de dévoiler certains aspects de l'histoire. Mon histoire avec Antoine a quelque chose de très personnelle, je me dois de ne pas dévoiler tous nos sentiments, nos phrases ou même nos sourires.

- Non, Mélodie, tu ne peux pas fouiller comme ça dans son portable, il n'y avait aucune raison que tu le fasses. me réprimande Hugo en allumant une cigarette.

Je grimace. Si Hugo pensait ça, c'est qu'il a raison. Gaëlle s'indigna et lui retira la cigarette de sa bouche pour l'écraser dans le cendrier posé sur notre table.

- Elle a très bien fait au contraire ! Et arrête un peu de cloper comme un pompier, tu flirtes avec le cancer.

Je remercie Gaëlle d'un regard. Hugo se sent sûrement un peu seul contre tous. Il affiche une moue boudeuse alors je lui accorde une tape sur le dos. Il me sourit dans un soupire.

- Sinon, quand tu auras réglé toute cette histoire, tu nous le présenteras !

Olivia tape dans ses mains tandis que Loïc se lève pour aller aborder le barman.

Je n'avais jamais pensé à ça. Il faudrait sûrement que je présente Antoine à mon entourage. Mais de quelle façon ? Sommes nous un "nous". Pouvons nous nous présentez à nos amis ? Antoine et moi, c'est si personnel, quand je suis avec lui, j'oublie qu'un monde tourne autours de nous. Il n'y a que lui et ma petite personne dans une chambre. J'oublie que les autres existent. C'est comme si notre histoire se passait dans un monde parallèle et que dans le monde actuel nous nous oubliions.

- Et un numéro ! Je sens que quelqu'un va prendre son pied ce soir ! s'écria fièrement Loïc en brandissant un bout de serviette sur lequel des chiffres étaient notés.

Reconnaissante qu'il m'ait évité de répondre, je tape dans mes mains et commande d'autres cocktails. Olivia est déjà légèrement pompette mais comme à son habitude, elle prétend le contraire. Je ris comme une folle. Quand je traînais avec Maël et Lisa, nous ne faisions jamais de soirées comme ça. Pour moi ce genre de soirées n'existaient que dans les comédies américaines. Lisa ne sortait qu'avec Dylan et Maël pouvait se dévoiler très casanier. Et même si je ne bois pas énormément, je passe une bonne soirée avec des personnes heureuse. Peut-être que j'ai enfin compris. Il me faut des personnes solaires et non lunaires.

♦

Je claque peut-être un peu trop fort la porte. J'espère que je n'ai pas réveiller Élias. Mon appartement est lumineux. Je fronce d'abord les sourcils, je n'ai pas l'habitude. Antoine débarque soudain dans le salon, torse nu, comme à son habitude. C'est étrange de le voir ici, dans cette tenue. Tout semble pourtant si naturel entre nous, comment se fait-il que nous nous ignorons intérieurement ? Il s'approche doucement de moi et ,tandis que je pose ma veste et mon sac sur ma table, m'embrasse dans le cou. J'ai un léger sursaut avant de me relaxer. Ses lèvres sont chaudes. Son corps est chaud. Il est si attractif. Mon portable sonne, je me raidis.