seize

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BENEATH YOUR BEAUTIFUL LABIRINTH


L'été prend doucement fin. C'est toujours triste de voir les jours se raccourcir et les touristes rentrer, une petite mine au visage, chez eux. Quand l'été débarque, tout le monde saute de joie, comme si la vie commençait enfin, comme si notre liberté allait enfin voir le jour. Et dès qu'il ne reste plus que deux semaines, la vie reprend doucement cet air routinier, les libertés disparaissent. Assise au bords de ma fenêtre, je regarde les enfants jouer en bas de chez moi, ils sont si heureux, si innocent. Dois-je continuer mes études de journalisme. Mes parents n'accepteraient pas que je laisse tomber. C'est grâce à ces études que je suis devenue qui je suis. Mais je ne peux arrêter de me demander si je serais une meilleure version de moi si j'avais cru en mon rêve.

Mathis m'avait envoyé un mail hier soir, il veut que je revienne au journal. Dès que j'ai vu le message j'ai fait une grimace. Revenir ? Je ne pensais pas qu'il souhaitait me retrouver après tout ce qu'il s'est passé. Une part de moi veut accepter. Si je n'avais pas eu ce stage, il n'y aurait pas Antoine. Mais est-il vraiment une bonne chose dans ma vie ? Je crois que oui, j'ai envie qu'il soit une excellente chose. J'ai envie de le considérer comme une merveille et non comme un parasite. Hier soir, j'étais dans ses bras, il me tenait, je m'accrochais. Et je me sentais en sécurité. En sécurité face à un grand vide. Il pouvait me tenir mais aussi me lâcher. Il peut me sauver et me faire tomber. Avec lui, je suis en sécurité et en danger.

- Bonjour ma belle. me salue Antoine en approchant ses lèvres sur mon front.


Il ne porte qu'un pantacourt de sport. J'esquisse un sourire, j'aime la façon qu'il a de s'exhiber devant moi, on dirait qu'il sait très bien qu'il me déstabilise. Je ne sais pas si nous sommes à un stade où les surnoms de couples peuvent remplacer nos prénoms. Je n'ai jamais été à l'aise avec ces surnoms. Je me suis toujours moquée des couples s'appelant "Mon coeur", " Mon amour", "Chéri". Rien que d'y penser, j'esquisse une grimace.

Je ne lui répond pas, il ne semble pas attendre une réponse. Il attrape une capsule de café et la glisse dans la machine à café. Le bruit de celle-ci me réveille légèrement. Antoine pose ses bras musclés sur mon plan de travail et m'observe. Je décide de lui sourire. Il me rend ce sourire en retour. Avec lui, je ne sais jamais sur quel pied danser, il peut me mettre si à l'aise et parfois si mal.

- Mélodie, qu'est-ce qu'il y a ? 

- Absolument rien ! répondis-je un peu trop emportée.

- Tu fais ce regard, ton regard perdu.

Mon regard perdu ? J'ignorais qu'il passait autant de temps à m'observer.

- C'est bientôt la fin de l'été. 

J'espère qu'il prendra ça comme une possible raison de mon regard "perdu".

Il sourit, je ne peux pas résister quand il sourit, à chaque fois je me sens ridicule.

- Mélodie continue-t-il en s'approchant avec sa tasse de café vers moi. Parle moi de toi.

- Tu veux que je te dises quoi ? 

Un sourire amusé se dessine encore une fois sur son beau visage. Ses yeux sont encore plus bleus que d'habitude. Je pourrais passer des heures à l'observer, à apprendre par coeur chaque partie de son corps, chaque détail sur sa peau et chaque manie qu'il possède. Mais c'est impossible.

good job // griezmannΌπου ζουν οι ιστορίες. Ανακάλυψε τώρα