21.

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Deux jours. Il se fait opérer, son cœur s'arrête puis repart puis s'arrête à nouveau. Mais il semble enfin stable.
Les médecins l'ont plâtré de la tête aux pieds. Il est méconnaissable.

Oli est arrivé hier. Il m'a giflé. Pour deux raisons, j'ai brisé son frère en le repoussant et j'ai en quelque sorte ma part de responsabilité dans l'accident.
Je souffre tellement de son absence, tellement plus qu'avant. J'ai jamais connu pire souffrance.

— Tu l'aimes mais tu l'as repoussé.

« — C'est compliqué. »

— J'ai le droit de savoir je pense.

« — Je veux qu'Ethan soit réveillé pour vous révéler ça. »

— Très bien. Tu comptes l'abandonner à son réveil ?

« — Non. Mais j'irai en cure. Pour lui. »

— Sage décision. Tu vas lui laisser sa chance ?

« — Si il veut toujours de moi. Je l'aime mais ça me fait peur. Comment tu fais Oli ? »

— Pas de secrets, confiance aveugle, amour. Il suffit de pas grand-chose dans une relation amoureuse.

Je baisse la tête.

— Il faut que ce soit naturel. Tu sais si Ethan te crie dessus ou pleure c'est parce qu'il a peur pour toi, qu'il tient à toi. Il te trouve magnifique. Pour lui tu es une perle rare.

Ça a le don de me faire pleurer à mon tour. Je regarde le corps plâtré de la tête aux pieds et décide de lui embrasser doucement le front.

— Au fond de moi je pense que malgré tout tu mérites mon frère mais tu dois vraiment te soigner pour l'avoir. Deviens un homme, cesse d'être un enfant. Ethan ne veut plus jouer le rôle du père car il préfère le rôle du petit-ami attentionné.

J'ai compris Oli, je t'en prie arrête-toi là, ne me torture pas plus.

— Es-tu aussi mauvais que tu le prétends ?! Non ! Je sais que tu mens pour faire fuir Ethan !

Il ne sait rien de moi. Il ne me comprend pas.

« — Je t'en prie arrête Oli

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« — Je t'en prie arrête Oli. J'ai compris. »

Mes larmes sont nombreuses. Oli se rend compte qu'il a peut-être touché des points sensibles. Il me prend dans ses bras et me colle tout contre lui.

— Besoin. Ethan. Je murmure malgré mes sanglots.

Oli caresse mon dos. Ils semble si fort alors que pourtant il est loin d'être différent de moi.

— Kalter... Est-ce que tu vois un psy ?

Étonné par la question qui n'a pas réellement sa place dans un moment pareil je le regarde avec de gros yeux.

Je hoche la tête et il me sourit.

— Elle travaille ici ?

Une nouvelle fois je secoue ma tête de haut en bas pour lui signifier que oui.

— Tu... Tu devrais aller la voir maintenant. Je pense que vu la détresse qu'on peut lire en toi dans l'immédiat elle te prendra rapidement. Et parle lui de la cure.

Mais... Non ça sent la merde cette idée là.

« — Tu comptes te faire du mal. Tu veux m'éloigner pour te faire du mal. »

Il me regarde surpris mais ne dit rien.

« — Je reste avec toi. »

Je lui attrape la main.

« — Ton frère agit sur moi comme un antidote. Je me sens honteux quand je pense à ce que je fais même si c'est plus fort que moi et que je le fais en réalité j'en ai pas envie. C'est réellement une mauvaise addiction. Imagine la tête de ton frère si tu venais à faire pareil. »

Oli baisse les yeux avant de les relever vers moi. Son visage s'approche du mien, lentement. Son souffle s'échoue sur mes lèvres mais je suis paralysé par la peur. Il ne va pas oser. Si ?

— Messieurs !

On tourne brusquement nos têtes vers le médecin qui nous regarde en ne camouflant pas son sourire.

— Ethan est réveillé. Les séquelles internes sont peu nombreuses mais il aura des cicatrices sur le corps et il aura aussi besoin de temps pour retrouver toute sa motricité. Vous pouvez aller le voir mais doucement.

Je n'attends même pas Oli. J'ai trop honte, il a failli m'embrasser alors qu'il a une copine et que j'aime son frère. Mais la nouvelle du réveil d'Ethan est plus qu'une immense joie pour moi. Je vais pouvoir lui dire à quel point je l'aime.

Quand j'entre dans la chambre blanche, Ethan tourne difficilement la tête vers moi et je m'écroule en larmes. Il ne sourit plus, la lueur de joie dans ses yeux a disparu. Je l'ai mis dans ce lit à cause de ma fierté et de mes peurs !

— Désolé !

Je ne peux pas dire plus.

— Kalter.. Kalter..

Je prends mon mal en patience et attends une dizaine de minutes qu'il soit totalement réveillé. Il faut dire que les médicaments ici sont lourds et pourraient assommer un éléphant.

Au bout de plusieurs minutes, je suis rejoins par Oli qui garde la tête basse. Il n'a plus l'air aussi confiant qu'il y a cinq minutes. Il semble perdu et seul. Je ne peux m'empêcher de ressentir un peu de pitié et de compassion à son égard. Ethan me change. Le moi d'il y a maintenant six mois ne serait pas si compréhensif, il ne connaissait pas la compassion ni même l'amour. Je ne remercierai jamais assez Ethan pour ça mais malheureusement parfois je lui en veux car avec ce genre de sentiments on est faible, on devient une proie facile. Je parle en connaissance de cause. Ce que j'ai vécu n'est pas humain. Je peux déjà voir d'ici la pitié que je vais lire dans les yeux d'Ethan et Oli. Leurs façons de me regarder, de m'apprécier va changer du tout au tout. Ethan ne m'aimera plus d'amour mais de pitié et ça c'est le plus gros choc à encaisser mais pourtant je reste là, je ne fuis pas car pour le moment Ethan m'aime toujours d'amour et si je pars alors qu'en plus il est blessé, il me verra comme un monstre, un homme sans cœur.



Il est temps que j'affronte mes peurs et mon passé et que j'arrête de reculer devant le obstacles de la vie.

HARD TO LIVE (tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant