20.

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ETHAN:

Mais quel abruti je suis. J'ai embrassé le seul être que je voulais garder prêt de moi. C'est sûr qu'avec ça il va s'enfuir en courant, il va me fuir comme la peste et me chasser de chez lui. Il vaut mieux que je parte moi-même, je serais trop blessé si il venait à le faire lui-même.

— Ethan...

Sa voix. Elle est rauque mais tellement envoûtante.

— Euh oui oui je sors. J'arrive Kalter.

Je sors rapidement de la salle de bain trop blanche à mon goût. Kalter-Angel me regarde timidement avant de se diriger vers la porte.

— Kalt... Je suis désolé. J'aurais pas du faire ça.

Il se tourne vers moi avec son téléphone en main.

« — En effet tu n'aurais pas du. Maintenant peux-tu me conduire à mon travail s'il te plaît ? »

La déception s'infiltre en moi et je dois lutter pour ne pas pleurer.

— Bien-sûr.

J'ai l'air si stupide, si pathétique. À quoi je m'attendais au juste ? Qu'il me saute au cou et m'embrasse à son tour comme si j'étais une des 7 merveilles de ce monde ? Je ne fais déjà pas parti du sien. Je ne sais rien de lui. Au bout de plusieurs mois il reste toujours un mystère pour moi.

Alors que je me gare devant la bibliothèque, Kalter-Angel sort sans un mot, ni même un regard. Je ne refoule plus mes larmes. Je suis si stupide. Des perles salées roulent sur mes joues tandis que je reprends le volant. Ma vue se brouille et comme les ennuies n'arrivent jamais seuls, je grille le stop du carrefour et une voiture fonce à toute allure dans la mienne.

Le choc est si violent que ma voiture fait plusieurs tonneaux avant de s'arrêter beaucoup plus loin

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Le choc est si violent que ma voiture fait plusieurs tonneaux avant de s'arrêter beaucoup plus loin. Ma tête me brûle, mes jambes me font atrocement souffrir. Je crois que je n'ai jamais eu autant de malchance. Je tente de bouger mais aucuns de mes muscles ne réagissent. Un énorme point noir apparaît devant moi, grossissant de plus en plus jusqu'à ce que je ne voit plus et ferme mes yeux. En fond sonore des sirènes se font entendre et mon prénom semble être hurlé à la mort. Je reconnais la voix de Kalter. Un fin sourire prend place sur mon visage. C'est sans doute la dernière chose que je vais entendre, sa voix hypnotisante. Mon pouls ralentit jusqu'à devenir trop faible pour que moi-même je le sente, trop faible pour que je puisse rester réveillé ou bien même en vie.


KALTER:

quelques minutes plus tôt.

Je dois simplement l'ignorer et tout se passera bien. Dans la voiture le silence règne. Alors qu'il s'arrête enfin devant la bibliothèque, je sors sans dire un mot. Je ne dois pas retomber dans ce piège infernal qu'est l'amour. Ça fini souvent mal, surtout avec moi. Alors que je m'apprête à entrer dans l'établissement je ne peux m'empêcher de tourner la tête vers Ethan qui pleure violemment dans sa voiture. Je ne dois rien laisser paraître. Il démarre et il fait à peine cent mètres qu'il loupe un stop et se fait faucher par une voiture qui arrive à vive allure. Le bruit du choc est horrible. On dirait que ce sont les os d'Ethan qui se brisent et non pas la carrosserie. Mon cerveau met énormément de temps à enregistrer l'infos. Tellement de temps que la voiture d'Ethan à le temps de faire des tonneaux. L'accident est si violent que des parents cachent les yeux de leurs enfants pour ne pas les traumatiser davantage. Je ne bouge plus. Je suis comme paralysé. Les gens hurlent et certains ordonnent d'appeler une ambulance. Ils me bousculent pour se diriger vers la voiture qui a heurté celle d'Ethan et les autres courent vers mon ami. Et je réagis enfin. Je cours à une vitesse folle jusqu'à la voiture de mon Ethan.

— ETHAN !

Je hurle de toutes mes forces en voyant que ses yeux sont clos. Un sourire semble se dessiner sur son visage avant que ses muscles se relâchent. Je me rue vers lui, peu importe si des bouts de verre entrent en moi. Je m'accroupis afin de prendre sa tête entre mes mains. La voiture est complètement retournée, c'est une ruine.

— ETHAN ! NON ! NON ! ETHAN !

Je pleure comme jamais. Bon sang il peut pas me lâcher maintenant.

— Je t'aime.. Je.. T'aime.. Ethan.

Mes sanglots m'empêchent de parler davantage. Des bras me tirent d'un coup en arrière tandis que je me débat. Je veux Ethan. Des pompiers sortent une énorme pince afin de retirer la portière. Quand ils parviennent enfin à le faire, ils extirpent rapidement l'homme dont je suis amoureux et le pose sur un brancard. Ils vérifient son pouls, un pompier commence alors un massage cardiaque. Il hurle quelque chose que je ne comprends pas mais un autre pompier débarque avec un défibrillateur.

— Un, deux, trois ! CHARGEZ !

Le corps d'Ethan se soulève avant de se recoucher brusquement. Le pompier reprend le pouls du blond et recommence le massage cardiaque.
Cela semble prendre des heures avant qu'il ne hurle qu'il est en vie. Ils le conduisent dans un camion.

— Vous l'accompagnez ?

Je ne fais qu'hocher la tête. Seigneur faîtes qu'il s'en sorte s'il-vous-plaît. Le trajet me paraît interminable. Je tiens la main d'Ethan dans la mienne.

— Vous n'êtes pas bavard. Remarque un pompier.

Je sors mon téléphone et tape quelque chose qui sera dit à haute voix.

« — Je travaille pour récupérer ma voix. »

— Vous ne vous êtes pas fait opérer ?

'' — Mutisme sélectif. ''

Il hoche la tête. Il sort un papier et un stylo et gribouille quelque chose dessus.

— C'est l'adresse d'un homme qui peut vous refaire parler en seulement dix séances. Vous y allez tous les mois, des exercices seront à faire chez vous et dans deux mois et demi vous serez enfin libre de parler.

Je le remercie brièvement et reporte mon attention sur Ethan.

— Je t'aime. Je t'aime.

Je soupire et embrasse son front meurtri et blessé.
J'espère qu'après ses opérations il sera réveillé, je ne pourrait pas supporter de le voir sur un lit d'hôpital plus de deux semaines.
Reviens moi je suis désolé.

HARD TO LIVE (tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant