17.

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KALTER:

J'ai envie de l'aider. Quand j'ai débarqué chez lui il y a deux heures, il semblait si froid et distant avant de se laisser faire. Son frère s'est réveillé. Je l'ai immédiatement reconnu. Le garçon de l'hôpital. Ethan s'est empressé de le prendre dans ses bras et de lui servir un thé.

— Tu dors ici Kalter ? Me demande le petit frère de mon ami.

Je regarde Ethan pour connaître sa réponse. Dois-je me trouver un hôtel ou pas ?

— Il dormira avec moi, on avait l'habitude de le faire.

Quand je repense à nos soirées films pendant lesquelles j'étais le pire des enfoirés je regrette mais je me dis que si j'avais été trop facile à avoir est-ce qu'il aurait continué de se battre pour moi comme il l'a fait ces six derniers mois ? Je ne sais pas. Ethan finit par me montrer la salle d'eau, les toilettes et enfin sa chambre. Il m'explique comment la télé fonctionne mais enfin bon, je n'en vois pas l'intérêt puisque nous repartons demain.

« — J'ai une proposition à te faire ! »

— Dis-moi.

Il paraît vide d'émotions. On dirait que nos rôles se sont inversés c'est étrange.

« — Je pense que tu n'as pas trop envie d'aller dormir à l'Université tout de suite alors si tu veux je peux te proposer de dormir chez moi. J'ai un appart et comme je bosse avec Line bah, c'est tranquille quoi. »

— Ouais. Merci.

Je baisse la tête et sens mon portable vibrer. Un appel de mes parents. Génial. Sont-ils vraiment cons au point d'appeler alors que je ne peux pas parler ?

— Tu en es où avec le psy et tout le bordel ?

« — Je lui raconte mes journées mais je vois bien qu'elle veut en savoir plus sur moi. Qu'elle aille se faire foutre car je lui dirai absolument rien. Pour ce qui est de ma voix ça va. J'apprends les plus grands mots en ce moment. Comme attention, doucement tu vois le truc quoi. »

— Ça devrait vite revenir alors.

« — Entre six mois et un an. Je ne suis qu'à trois mois là. »

Il hoche la tête et prend mon téléphone. Je le regarde interrogateur.

— Je vais essayer de parler avec tes parents. Je sais d'avance que si tu ne leur répond pas ils vont te faire rentrer chez toi en deux secondes.

Il a pas tort mais il n'est pas obligé de faire ça.

— Va avec Oli en attendant si tu veux.

Okay je vois, j'ai compris le message. "Casse-toi c'est top secret même si j'aime pas tes parents."
J'obéis et pars rejoindre le frère d'Ethan. Quand j'arrive devant la chambre de celui-ci et que je m'apprête à toquer, la porte s'ouvre sur Oli.

— Tu veux jouer à Call of Duty ?

Call of quoi ? C'est quoi ça ? Un jeu de société ? Voyant ma perplexité Oli me tire dans sa chambre et me donne une manette.

« — Je sais pas y jouer. »

— Je vais t'apprendre.

Il me refile la manette, me montre les boutons et m'explique quelques solutions pour mieux jouer. Nous commençons une partie et évidemment je la perds. Nous continuons ainsi jusqu'à ce qu'Ethan revienne.
Je ne fais que perdre ce qui fait rire les deux frères. Jouons à des jeux de drogues ou d'alcool les gars et je vous promet de vous mettre au tapis.

J'abandonne finalement en refilant la manette à Ethan qui en une partie battu son frère.
Quand Ethan fini enfin de jouer il descendit en bas pour préparer le dîner et je le suivi. Je suis très curieux et je veux absolument savoir ce qu'il en est de mes parents.

« — Alors ? Pour mes vieux ? »

Il roule des yeux. Il ne doit pas apprécier que j'appelle mes parents ainsi.

— Tes vieux comme tu le dis si bien t'autorisent à rester ici mais que si tu les appelles toutes les semaines et que je veille sur toi jusqu'à ta majorité. Tu dois également rentrer pour absolument toutes les fêtes et les vacances que tu auras. Et l'année prochaine tu dois reprendre tes études.

Bah putain ça en fait des conditions.

« — Tu as promis pour tout ça ? »

Il hoche la tête. C'est un malade.

« — Donc dans quelques mois je ne serais plus sous ta responsabilité c'est ça ? »

— Ouais.

Il a pas l'air enchanté par tout. Comme si il faisait tout ça par obligation.

« — Ça te fait chier n'est-ce pas ? Que je sois là ? Tu aimerais ne pas me voir ! »

— Sincèrement ? J'aimerais juste avoir le temps de faire le deuil de ma mère mais à la place je dois veiller sur mon frère et toi. Je dois me montrer fort. Plus fort que ce que je suis en réalité. Alors je suis heureux de te voir Kalter-Angel mais j'aurais été plus heureux si ma mère avait été là elle aussi. Toi tu as tes parents et tu les considères comme de la merde alors qu'ils viennent de prouver que malgré tout ils ont confiance en toi et qu'ils pensent à ton bonheur.

Je voyais pas les choses ainsi.

— Le dîner est bientôt prêt Kalter. Peux-tu aller chercher Oli ?

« — Ethan... »

— Ça va aller Kalter.

« — Tu peux me mentir si tu le souhaites, tu n'as pas confiance en moi mais ne te mens jamais à toi-même. Ne perd pas la confiance que tu as en toi. »

Sur ces mots je quitte la pièce et pars chercher Oli pour manger. Quand nous redescendons ensemble, Ethan est à table, en larmes. Des larmes qu'il tente de cacher à la seconde même où il nous voit entrer.

— Ethan ? Qu'est-ce qu'il y a ?

— Elle me manque Oli. C'est rien de grave. J'ai l'impression de porter plus de quatre cents kilos sur les épaules. Que la Terre s'est arrêtée de tourner.

Je connais ce sentiment. Je le vis au quotidien. Je n'ai aucune envie qu'Ethan vive avec ça toute sa vie.

« — Avant de partir demain, on pourrait aller sur sa tombe. Tu pourrais lui dire tout ce que tu n'as jamais eu le temps de lui dire. Peut-être que ça irait mieux. »

— Excellente idée Kalter. Murmure Oli avec un petit sourire.

J'ai envie de montrer au monde que je peux être réellement utile et un bon ami.

HARD TO LIVE (tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant