Chapitre 22

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-En Californie ? Mais qu'est-ce qu'il fait en Californie ?

Dean faisait face à Bobby et à Chuck, Katherine dans son ombre. Pour la première fois depuis très longtemps (trop longtemps) il reprenait espoir. Si Sam était parvenu à flouer les anges, à sortir de leurs griffes, cela signifiait qu'il était possible que lui aussi puisse défier leur emprise.

-C'est là que ces fils de putes d'anges le retenaient, il faut croire. Peu importe, puisque je vais le chercher. Je ne le laisserai pas seul une minute de plus si près de ces connards.

-Et comment il a réussi à leur échapper ?

-Il a eu de l'aide, à ce qu'il paraît. Il dit que c'est compliqué et qu'il m'expliquera quand on se verra.

Le jeune homme avait dit  ces mots en enfilant son manteau, plus fébrile que jamais. Il allait enfin retrouver Sam, lui qui avait perdu toute espérance d'un jour le revoir vivant. Comment c'était possible ? Il n'en avait aucune idée, mais il avait bien l'intention de profiter au maximum du peu de chance qui avait eu pitié de lui. Prenant sans tarder le chemin de la voiture, il ne remarqua que lorsqu'il entrait dans l'habitacle que Katherine le suivait toujours de près.

-Qu'est-ce que tu fais ?

-Ben...Je viens avec toi ! répondit la gamine en haussant les épaules comme s'il s'était agi d'une évidence.

-Quoi ? Non ! Comment je vais pouvoir passer les douanes avec une fillette de dix ans, qui n'est pas légalement mon enfant, sur le siège passager ? J'ai déjà l'air louche, mais là...

-Qu'est-ce que je vais faire si t'es pas là ? Retourner chez mon oncle et ma tante ?

-Ou tu peux rester ici avec Chuck et Bobby. Ils vont te protéger.

-J'ai pas besoin qu'on me protège.

« Je sais. » Dean démarra le moteur du véhicule mais, comme il s'y attendait, Katherine resta à sa place sans dire un mot, défiant son géniteur du regard. Voilà qu'elle en était venue à la manière forte !

-Tu sais qu'il y a peut-être quatre jours de voiture qui nous sépare de la Californie ? Je crois pas que tu souhaites vraiment les passer seule en ma compagnie, enfermée dans une voiture. J'ai des goûts musicaux qui peuvent laisser à désirer pour une petite fille et je suis particulièrement grincheux au volant.

-Ça semble le Paradis comparé à l'école. On ferait mieux de partir tout de suite si on veut arriver plus rapidement en Californie.

-Tu lâcheras pas l'affaire, hein ?

-Non.

Bien sûr ! Auquel cas, elle ne serait pas une Winchester. Dean n'insista pas, allant même jusqu'à oser un sourire en coin alors qu'il appuyait sur la pédale d'accélération, s'assurant néanmoins que la gamine ne voit rien.

-J'ai quelques arrêts à faire, par contre, avant de passer les douanes.

-Comme quoi ?

-Premièrement : aller chez ton oncle et ta tante.

Les yeux de Katherine s'agrandirent dans ce qui semblait être de la stupeur. Ou peut-être était-ce de la peur ?

-Quoi ? Mais pourquoi ?

Cette fois, Dean ne put retenir un sourire moqueur.

-Tu vas avoir besoin de vêtements, je crois. Et sûrement d'un passeport, si tu veux mon avis. À moins que tu veuilles vraiment que je finisses en prison.

La fillette tira la langue à son paternel, les yeux brillants.

-Si c'est une ruse pour me renvoyer là-bas, n'y pense même pas !

Un silence s'installa dans l'habitacle alors que Dean, les yeux rivés sur la route, réfléchissait à toute allure. Qu'y avait-il de si mal à habiter chez les Hamill ? Après tout, la petite pouvait résider avec son frère et les membres de sa famille, sans compter le garage et l'immense terrain qu'il y avait à sa disposition. Alors pourquoi éviter l'endroit au maximum ?

-Personne me comprend, tu sais ? lança Katherine comme si elle lisait dans ses pensées. À la maison, c'est supportable. Je vois bien que Louise et Lucien font leur possible pour me rendre heureuse. Mais j'aime pas l'école. Je suis pas comme eux.

-Et qu'est-ce qu'il y a de mal à ça ? Tous ces idiots, à l'école, ils savent comment réparer une vieille Jeep en décomposition ? Ils savent aussi la conduire, tu crois ? Et est-ce qu'ils pourraient survivre à une attaque d'anges démoniaques ? Non, je ne pense pas. Et tu sais pourquoi ? Parce qu'eux sont tous des connards et que toi tu as quelque chose dans la tête. Tu es spéciale, Kath.

Le chasseur sentit son cœur se serrer. Il se sentait de nouveau partir dans le tumulte de ses souvenirs, quand il était encore à la place de la gamine. L'étrange adolescent qui se promenait dans les corridors de l'école avec son éternel manteau de cuir, un couteau en argent caché dans l'une de ses poches et du gros sel fourré dans son sac à dos. L'insociable, sans ami, qui n'ouvrait la bouche que pour dire des vulgarités o
Et qui bougeait le petit doigt seulement pour tabasser ceux qui osaient dire tout haut ce que les autres pensaient tout bas.

Dean en avait longtemps voulu au monde entier. Ce n'était pas sa faute si son impulsivité prenait le dessus dès que quelque chose le mettait sur les nerfs. C'était de cette façon qu'on l'avait élevé. Que John l'avait élevé. Tous ceux qui lui avaient tourné le dos à cause de sa différence, n'avaient-ils jamais pensé que son plus grand rêve était d'être normal ? Ne leur était-il pas venu à l'esprit que ce manteau en cuir, ce couteau en argent et ce gros sel étaient pourvus d'un poids que les épaules déjà trop carrées de l'enfant qu'il était peinaient à supporter ? Non. Bien sûr que non. Parce que Dean Winchester ne devait pas montrer à quel point il était brisé à l'intérieur. Pour plaire à son père, pour ne pas inquiéter Sam et Bobby. Pour sauver l'humanité.

-Hey, Dean !

Le jeune homme sortit de ses pensées en secouant la tête, réalisant que Katherine était en train de l'appeler, tirant sur son bras pour attirer son attention.

-Je veux pas te tirer de tes très importantes réflexions, mais tu sais que ça fait cinq minutes que tu as passé ma maison ?

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Ave ! Comment avez-vous trouvé ce chapitre ? Les souvenirs de Dean ?

L'école est recommencée depuis quelques jours, alors il se peut que je mette un peu plus de temps à publier mes chapitres. Je dois vraiment me concentrer sur mes études, cette année, vu que le secondaire 4 est décisif en ce qui concerne mes études supérieures.

Mais ne vous en faites pas ! Je compte bien continuer de publier et je ne me déroge pas encore de cette histoire !

Merci à vous tous,

Joe.

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