Chapitre 14

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Dean avait l'impression de perdre la tête. Il commençait même à croire que ce n'était pas qu'une impression : il devenait réellement cinglé.

Sam avait disparu depuis maintenant quatre jours. Quatre jours que le chasseur avait passé à tourner en rond dans le salon des Hamill, n'ayant de cesse d'appeler Castiel, qui ne s'était toujours pas présenté, lui qui adorait jusqu'alors s'incruster dans le décor. Mais où était ce fichu ange quand on avait besoin de lui ?

Le jeune homme avait déménagé chez les Hamill, qui l'avaient aimablement accueilli malgré son état. Il avait demandé à ce qu'on ne le dérange pas avant de s'enfermer dans le séjour, où il tachait depuis ce temps de trouver une solution miracle qui réglerait tous ses problèmes.

Mais il ne savait pas quoi faire. Habituellement, en temps difficiles, c'était toujours Sam qui trouvait les idées de génie. Malheureusement, il manquait lui aussi à l'appel. Sacré cercle infernal.

Le jeune homme avait tout essayé. Il avait envoyé des coups de fils à tous les chasseurs qu'il connaissait, mais aucune d'entre eux n'avait pu le renseigner convenablement. Ils ne savaient rien. Bien sûr, le téléphone de son cadet était hors service et il était impossible de capter la puce GPS incorporée dans son portable. C'était comme si Sam avait tout bonnement disparu de la surface de la Terre.

Dean se serait laissé dépérir si Katherine ne venait pas manger avec lui au moins une fois par jour, le forçant à avaler son dîner jusqu'à la dernière miette. À croire que c'était elle l'adulte responsable. La petite fille pouvait passer de longues heures avec lui, l'observant faire les cent pas devant le divan du salon, où il avait élu domicile.

-C'est mon petit frère, avait-il un jour craqué. Et je ne sais même pas s'il est vivant.

Il s'était alors effondré aux côtés de la fillette, le visage entre les mains, découragé et abattu. Lui qui c'était promis de ne plus jamais montrer à quel point il était faible et dévasté était en train de pleurer devant une gamine de dix ans qui ne voyait sûrement que la partie visible de l'iceberg.

-On a qu'à contacter le vieux bonhomme étrange qui a voulu te tuer, proposa-t-elle en passant son bras autour de celui de son géniteur. Je suis sûre que c'est lui qui est derrière tout ça.

-J'ai déjà essayé, mais cet enfoiré ne veux rien entendre. Je suis même certain que ça l'arrange de me voir dans cet état.

L'enlèvement de Sam restait encore un grand mystère pour le chasseur. On ne lui avait proposé aucune rançon, aucun échange. Personne ne s'était pointé pour négocier la libération de son frère et de Castiel. Que comptaient-ils faire d'eux ? Était-ce de la pure méchanceté ou avait-on réellement prévu un rôle pour ses proches dans l'apocalypse ?

Le jeune homme espérait que ce n'était pas le cas. Il n'était sûrement pas revenu d'entre les morts pour voir tous ceux qu'il aimait être sacrifiés à sa place ! Lui n'avait jamais même entrevu une vie sans la chasse. Il ne lui était à aucun moment venu à l'esprit qu'il avait peut-être une chance de s'en sortir, d'où son fort penchant pour l'intrépidité et son petit côté kamikaze. Mais Sam avait toute la vie devant lui, la possibilité de continuer ses études et de devenir quelqu'un d'important. Il ne pouvait décemment pas renoncer à tout ça pour cette stupide fin du monde.

-Il faut que je retrouve Cas.

-Qui c'est, Cas ?

Le garçon était si profondément ancré dans ses pensées qu'il avait oublié la présence de Katherine, qui ne l'avait toujours pas lâché.

-C'est un ami à moi. Celui qui m'a envoyé te protéger, tu te souviens ?

La petite hocha la tête.

-C'est un ange, lui aussi ?

Dean tourna vivement les yeux vers la fillette, qui l'observait avec interrogation. Il ouvrit la bouche pour répondre, mais les mots refusèrent d'en sortir. Comment pouvait-elle être au courant pour les anges ? Il ne se rappelait pourtant pas y avoir fait allusion.

-Je ne suis pas idiote, Dean ! s'offusqua la gamine. Avec ce que le monsieur en blanc a dit et ce qu'il a fait, ça n'a pas été difficile de faire le rapprochement. J'ai toujours cru aux anges, tu sais, mais je ne savais pas qu'ils étaient si...si trous du cul.

Katherine jeta un coup d'œil à l'entrée de la pièce, comme si elle redoutait que sa tante Louise n'apparaisse dans l'encadrement de la porte et ne la réprimande sur son langage.

-Ils ne sont pas tous comme ça, tu sais, la rassura Dean. Castiel est quelqu'un de bien...à sa façon. Je suis certain qu'il se fera un plaisir de nous aider, mais on...je devrai d'abord le trouver. Je crois que Zachariah s'est occupé de lui avant de venir s'en prendre à nous.

-Comment tu comptes t'y prendre, alors ?

Le chasseur soupira.

-J'en sais rien. Peut-être qu'en envoyant quelques coups de fils à des médiums...

La sonnerie de son téléphone, tel un hymne, l'interrompit. Il s'empara du combiné sur le champ, espérant de tout son être entendre la voix de son petit frère à l'autre bout du fil. Ce fut néanmoins plutôt celle de Bobby qui lui parvint, ce qui, sans pour autant lui enlever ce poids qui lui compressait la poitrine depuis l'enlèvement de son frère, mit un baume sur son cœur.

-Salut, petit. Je viens d'avoir ton message. Sam n'a toujours pas donné de nouvelles ?

Dean se remit sur ses pieds et recommença à tourner nerveusement en rond. Il ne voulait pas en parler, raviver la blessure qu'avait causé la disparition de son cadet.

-Non. Pas depuis quatre jours. Qu'est-ce qu'on peut faire ? T'as une idée ?

-J'ai peut-être une piste. Je t'envoie l'adresse. On s'y retrouve demain matin et j'espère que tu n'auras pas le culot d'arriver en retard !

-Attend, tu sais que je suis au Canada, pas vrai ? Je vais avoir besoin de bien plus qu'une journée pour te retrouver.

-J'y suis aussi, justement. Tu me prends vraiment pour un idiot, gamin ! Et n'oublie pas de te pointer à l'heure.

-Sans faute, Bobby.

Dean raccrocha, soudain revigoré à 100%. Il tenait enfin quelque chose.

-Il faut que je parte quelques jours, mais je reviendrai le plus tôt possible, c'est promis !

-Je viens avec toi, de toute façon.

Le chasseur, qui avait déjà enfilé son manteau et récupérait maintenant ses affaires, secoua la tête.

-Hors de question ! T'as de l'école demain et ton oncle et ta tante ne te laisseront jamais partir seule avec moi. Et puis, ça peut être dangereux, là-bas.

-Tout ce qu'on apprend à l'école est inutile et Louise et Lucien se terrent dans leur chambre depuis que ces hommes sont entrés dans la maison par infraction. Tout ça les dépasse totalement. Et puis, c'est pas toi qui m'a dit que tu ne me laisserais jamais seule et que tu me protégerais coûte que coûte ? Ce sera difficile si nous sommes à des centaines de kilomètres de distance.

Dans un coin de sa tête, Dean se surpris à sourire. Cette fillette était aussi butée que lui ! Et il devait avouer qu'elle n'avait pas tord sur certains points. Après tout, il se sentirait plus soulagé s'il pouvait l'avoir à l'œil, près de lui. Et surtout s'il n'avait pas à redouter une attaque d'anges psychopathes lorsqu'il aurait le dos tourné.

-Va te préparer un sac. Et avertis tes tuteurs !

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Holà ! Alors ce magnifique chapitre 14 ? Comment le trouvez-vous ? Que pensez-vous de Bobby ? Se rapproche-t-il de celui de la série, à première vue ? Et la relation entre Dean et Katherine ? Qu'attendez-vous pour la suite ?

Merci infiniment de prendre le temps de lire mon histoire,

Joe.




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