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9 Mars 2003, 15h32
Busan, Corée du Sud:

Je ne ressentais plus rien. Je ne pouvais plus rien bouger. J'étais comme paralysé.

J'entendais des cris au loin. Ceux de ma mère. "Je suis là, Maman", murmurais-je sans cesse dans l'espoir qu'elle m'entende. Mais aucun son ne sortait de ma bouche. Mes cordes vocales ainsi que mes lèvres étaient congelés. Je ne sentais plus mon corps. Plus que tout au monde, j'essayais de rester à la surface. Mais à chaque fois que j'y arrivais et que j'ouvrais grand la bouche pour aspirer tout l'air que je pouvais trouver et me sentir vivant, une nouvelle vague s'abattait sur moi et je sentais l'eau pénétrer en moi, s'infiltrer dans mes poumons.

De l'air. De l'air. J'avais l'impression que chaque souffle était mon dernier.

A chaque retour à la surface, je lançais un regard vers le rivage. Je voyais mon père lutter contre les vagues qui le ramenait sur le sable frais tandis que celles qui m'était destiné m'éloignait toujours plus de ma famille. Je luttais comme je ne l'avais jamais fait, je m'accrochais à la vie. La pluie s'abattait violemment contre les vagues, les nuages étaient d'un noir qui m'était terrifiant et le vent rabattait encore et encore un nombre incalculable de vagues sur mon faible corps d'enfant.

Mais mes forces me quittaient de plus en plus. Chaque muscle de mon corps me faisait atrocement mal. Je n'y arrivais pas, je n'y arrivais plus.J'avais tout donné, maintenant c'était trop tard. Je devais m'abandonner à la mer, finalement faire partie d'elle.

Je ne me battais plus, je n'avais plus de force.
Je ne criais plus, je n'avais plus de voix.
Je ne respirais plus, je n'avais plus de souffle.

Mon corps et mon cœur me lâchait. Mon espoir s'envolait.

Je regardais une dernière fois le ciel qui semblait s'illuminait. Était-ce ce qu'il voulait au final ? Maintenant que je quittais ce monde, il était satisfait ?

Je fermais faiblement les yeux avant de me laisser emporter par une nouvelle vague, plus calme. Mais celle-ci ne m'éloigna pas plus du rivage. Le courant avait changé. Le vent semblait à nouveau en ma faveur. Mais pour moi il était trop tard. Je m'abandonnais à cette vaste étendue d'eau qui m'accueillait les bras ouverts, satisfaite d'une nouvelle victime.

Pendant un court instant qui m'a paru être une éternité, j'ai pu voir La Mort de près.

Lorsque j'ouvris finalement les yeux, je me demandais ce que j'allais trouver. J'allais enfin savoir ce qu'était le vie après la mort. Eh bien, croyez le ou non, la vie après la mort porte un uniforme blanc d'infirmière et m'a emmené dans son rapide véhicule a la sirène stridente.

P H O B I A || NamGiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant