53. Il faut qu'on parle

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"J'ai besoin de temps"
Cette phrase prenait tout son sens maintenant. Ça faisait un mois sans nouvelle d'Antoine, il ne m'a jamais rappelé. Je ne l'ai pas harcelé de message ni d'appel parce que je savais que ce n'était pas ça qui allait le faire revenir.
Même si je sais que c'est entièrement de ma faute, je vis cette situation plutôt mal.
Personne n'est au courant de cette histoire à part Louise et je suppose Paul. Elle m'en a voulu pendant des jours d'avoir couché avec Neymar mais elle essaie de me conseiller et de me remonter le moral.
Le destin fait peut-être avancer les choses puisqu'aujourd'hui le club parisien s'envole pour Madrid pour un match contre l'atletico.
Nous sommes le lundi 2 mars et je viens d'arriver sur le sol madrilène fin de matinée.
David Luiz s'en voulait de m'avoir fait rencontrer Neymar mais je lui ai expliqué que c'était pas de sa faute.
En parlant de Neymar... J'ai coupé les ponts avec lui. Je lui ai bien fait comprendre que c'était pas contre lui mais que j'aimais Antoine bien plus que n'importe qui. Il a compris et accepte ma décision.

Vers 15h, alors que les joueurs s'entraînaient, je me trouvais en face de la maison d'Antoine. Sa voiture est devant le garage signe qu'il est chez lui.
Sans vraiment me poser de question mais le cœur battant à toute vitesse, je frappai à la porte. J'attendais une bonne minute avant que la porte s'ouvre enfin. Ses yeux sont fixés sur moi, la bouche fermée.

Moi : bonjour. Dis-je en baissant les yeux.

Antoine : Manon. Dit-il encore sous le choc.

Moi : il faut qu'on parle

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Moi : il faut qu'on parle.

Antoine : je...entre. Dit-il en me laissant entrer.

Je m'avance alors dans le salon, nous nous asseyons sur le canapé. Il a les coudes posés sur ses cuisses et la tête baissée sur ses pieds.

Antoine : je ne sais pas vraiment quoi te dire Manon...mais, il marque une pause, je ne peux plus continuer comme ça. Il lève enfin les yeux vers moi. C'est fini Manon.

Je ferme les yeux et une larme coule le long de ma joue.

Antoine : j'ai réfléchi pendant des semaines pour te pardonner mais comment ? Tu m'as trompé alors qu'on venait de passer un super week-end, on s'était enfin retrouvé, notre relation redevenait celle du début comme au Brésil. Et toi, à peine rentrée à Paris, tu couches avec Neymar alors que tu l'avais rencontré la vieille. Tu te peux même pas imaginer à quel point mon cœur s'est brisé quand tu m'as dit ça.
Les jours qui ont suivis je me suis remis en question. Je me suis dit que c'était peut-être moi qui posais problème, j'étais peut-être trop absent, pas assez attentionné, que je ne donnais pas tout l'amour que tu méritais et puis je me suis dit que non. Non, c'est pas moi le problème cette fois-ci, c'est toi. Ça me fait mal de te dire ça mais c'est la vérité. Je ne peux pas enfin plus essayer de réparer notre couple.

Moi : je suis désolée Antoine. Sache que tu as été parfait, c'est moi, je ne te mérite pas. J'ai tout gâché alors que tu m'offrais tout l'amour que je ne pouvais imaginer. Je t'ai aimé et je t'aime toujours, tu seras dans mon cœur à jamais Antoine.

Antoine : je sais, c'est pareil pour moi Manon mais cette histoire c'est plus fort que moi. Je ne peux pas faire comme si rien ne s'était passé.

Moi : je comprends. Je respecte ta décision même si j'aurai voulu que ça se passe autrement. J'espère vraiment que tu trouveras la fille que tu mériteras et que tu deviendras l'un des plus grands joueurs parce que quoiqu'il arrive je crois en toi. Dis-je en lui souriant faiblement.

Antoine : merci Manon. Toi aussi tu mérites d'être heureuse. Dit-il en essuyant mes larmes avec sa main mais je le repousse.

Moi : s'il te plaît..ne complique pas les choses.

Antoine : oui désolé. Dit-il en remettant sa main sur sa cuisse.

Moi : je vais te laisser. Dis-je en me levant. Et bon match demain. Il se lève aussi.

Antoine : merci. Au revoir Manon. Il me serre dans ses bras et j'en profite pour respirer une dernière fois son odeur.

Moi : au revoir Antoine. Dis-je la voix brisée.

Je quitte la maison sans me retourner pour ne pas avoir encore plus mal au cœur. Je me doutais bien que cette visite allait se passer de cette façon là mais au fond de moi, j'espérais tant bien que mal qu'Antoine puisse me pardonner.
Je retournai rapidement à l'hôtel auprès des parisiens. Je me dépêchai de monter dans ma chambre et m'effondrai dans le lit. Je ne voulais plus voir personne pour le reste de la journée. J'avais eu les séances début d'après midi et je ne devais plus travailler aujourd'hui. J'eus quand même le courage d'appeler Louise.

Louise : hey Manon ! Comment tu vas aujourd'hui ?

Moi : hey Lou... C'est fini, il m'a quitté.

Louise : aww je suis tellement désolée pour vous. Dit-elle d'une voix sincère.

Moi : je l'ai cherché aussi, je comprends qu'il le fasse.

Louise : tu es allée chez lui ?

Moi : oui, j'en reviens.

Louise : il était comment ? Énervé ou plutôt triste ?

Moi : déçu.

Louise : huum oui. Écoute Manon, je...

Moi : Lou, tu n'as pas à me consoler. Je mérite cette rupture je sais que j'ai tout foiré. Je ne veux pas que tu perdes ton temps à essayer de me remonter le moral.

Louise : je suis là pour toi quoiqu'il arrive.

Moi : c'est gentil...et toi ça va ?

Louise : ça va oui mais je pense ne faire qu'une saison à la Juve, je crois que je vais me diriger vers les photos de mode.

Moi : même pour l'edf ?

Louise : je ne sais pas encore, je pense faire une saison de plus avec la France.

Moi : je vais envoyer ma démission moi.

Louise : quoi ? T'es folle ?!

Moi : Lou, je ne pourrai pas le voir non stop pendant quelques jours et en plus lui faire des séances. Ça serait beaucoup trop pour moi, je lui ai fait du mal et je me déteste pour ça.

Louise : réfléchis bien avant de prendre ta décision quand même, c'était ton rêve.

Moi : je suis toujours kiné à Paris.

Louise : oui mais on sait toutes les deux que c'est pas le même qu'une équipe nationale.

Moi : je sais.

Louise : bon je suis désolée mais je vais devoir te laisser, je te rappelle très bientôt.

Moi : d'accord, merci encore Louise.

Louise : c'est normal, à plus.

Moi : à plus.

Je repose mon téléphone et m'endors en plein milieu de l'après-midi.

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Gros bisous,
Manon.

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