Irréversible (Sous contrat d'édition)

SAUTER DANS LE VIDE

-Non !!!

Je me réveille en sursaut après un énième cauchemar, ces derniers temps ça n'arrête pas.

On se demande bien pourquoi !

J'ai même tellement peur de me réveiller dans le noir que je laisse la lampe du chevet allumée.

Je suis en nage, j'ai les cheveux trempés et mon débardeur me colle à la peau. Ma respiration est rapide, mes yeux se posent partout dans la pièce avec la peur qu'il puisse surgir de nulle part, mes joues sont mouillées, je suppose que j'ai pleuré, mes mains tremblent et j'ai l'impression que mon cœur est à l'arrêt.

Je ferme les yeux et respire profondément, une fois, deux fois, trois fois...

Allez Callie ! Respire !

On toque légèrement à ma porte et avant que je réponde la porte s'entrouvre sur Alex, un long short lui arrivant aux genoux, et rien d'autre...

Non mais vous vous foutez de moi ? Arrêtez ça !

-Callie...ça va ?

Il entre en refermant doucement la porte derrière lui. Il s'avance vers moi et je vois dans ses yeux que ce qu'il lit sur mon visage ne lui plaît pas, sa mâchoire se contracte et je crois entendre un « putain » lorsque qu'il frotte sa main sur sa bouche avant de venir s'assoir juste en face de moi. Il tend la main et passe une de mes mèches de cheveux derrière mon oreille avant de passer son pouce sur ma joue pour essuyer le sillon de mes larmes. L'électricité qui me traverse me donne la chair de poule, je frissonne de la tête aux pieds.

-Je t'ai entendu crier bébé...est-ce que tu vas bien ?

Je soupire et je hoche la tête.

-Ce n'est rien...c'était juste un cauchemar

-Ce n'est pas rien Callie, je voudrais pouvoir faire quelque chose pour toi mais...je ne sais pas ce que je peux faire pour t'aider.

Je baisse la tête mais il la relève en plaçant ses doigts sous mon menton.

-Ne fais pas ça bébé, je sais ce que tu essaies de faire...

Il voit en moi c'est certain, il sait que j'ai peur, il sait que je n'arrive pas à faire face, et surtout il sait que j'ai honte...et je déteste ça. Je déteste qu'il voit aussi clair en moi.

-Alex, je...je suis désolée pour tout ça, je...je pense que je devrais rentrer chez moi, je...

-Non !

Il inspire profondément avant de poursuivre.

-Reste...s'il te plaît. Je ne veux pas te savoir toute seule chez toi Callie, je préfèrerais vraiment que tu restes.

Il semble tellement sincère que je suis bouleversée, la chaleur qui m'envahit chaque fois qu'il me touche ne m'a pas quittée.

Allez Callie, fais-le ! Tu en meurs d'envie !

Mais jamais elle ne se tait cette foutue conscience ?

Je sais que je suis sur le point de faire une bêtise, je sais que je suis sur le point de voir s'effondrer mes dernières barrières, et je sais que je vais sûrement le regretter...je le sais ! Mais je le fais...

Je me rapproche de lui, toujours assis sur le lit, et ses yeux changent radicalement de couleur quand il comprend ce que je m'apprête à faire, ils deviennent fiévreux et dévorants, et sa bouche s'entrouvre légèrement. Mes yeux descendent sur ses lèvres et glissent sur son torse tatoué, des dessins maori recouvrent en partie ses deux pectoraux, ses épaules et une partie de son bras droit, certains se prolongent derrière sa nuque et disparaissent dans son dos, il est magnifique.

Vous ne m'aidez vraiment pas !

Mon regard remonte vers le sien et je fonds littéralement sur sa bouche. Il semble surpris au début mais ses mains encadrent mon visage la seconde d'après, ce baiser n'a rien de romantique ou de doux, il est sauvage, passionné et envoûtant. Mes bras passent autour de son cou pendant que les siens encerclent ma taille et rapproche considérablement mon corps du sien, le pointe de mes seins se dresse aussitôt et vient frotter contre son torse, la chaleur qui traversait mon corps s'est logée dans mon sexe et le frisson qui parcourt mon dos vient finir sa course sur ma nuque. Je suis emportée par l'excitation et la folie du moment, il me bascule pour se retrouver au-dessus de moi, plaçant ses avant-bras de chaque côté de mon visage tout en continuant de dévorer ma bouche, ses lèvres caressent les miennes, sa langue me fouille et ses dents me mordent, je suis complètement déconnectée de la réalité.

Il a placé son bassin contre le mien et je peux sentir son sexe tendu contre moi. Contre toute attente je ne ressens aucun malaise, je ne suis ni effrayée, ni dégouttée, je suis excitée comme jamais je ne l'ai été, pourtant le sexe avec Vina est vraiment génial.

Merde ! Vina !

Je m'arrête d'un coup et Alex comprend aussitôt que je suis troublée.

Je vous dis que ce mec lit en moi !

Je ne peux pas lui faire ça ! Elle est dans le coma et je m'apprête à faire une bêtise avec Alex !

Un mec en plus ! Un putain de mec !

-Callie...

Je le repousse avant de faire n'importe quoi. Je me lève du lit et commence à faire les cent pas, sans regarder ses yeux, je m'aperçois qu'il s'est levé aussi et qu'il attend que je parle, les mains dans les poches de son short.

-Je suis désolée Alex, je ne sais pas ce qu'il me prend...j'aime Vina tu sais, c'est ma femme, c'est mon pilier dans la vie, elle me rassure, elle prend soin de moi, elle m'aime, on a une vie heureuse ensemble, et aussi elle n'est pas un homme tu comprends...je ne sais pas ce que tu me fais ni pourquoi il y a cette connexion entre nous. J'ai essayé de lutter je te jure que j'ai essayé mais à chaque fois que tu poses les yeux sur moi je brûle de l'intérieur, j'ai l'impression que mon corps ne m'appartient plus, que mon cerveau s'est arrêté de fonctionner et que tu pourrais faire de moi ce que tu veux, et ça m'effraie. Ça m'effraie parce que je ne veux pas de tout ça, je ne veux pas être attirée par toi, je ne veux pas me consumer chaque fois que tu me touches, mais j'ai l'impression que ma bataille est déjà perdue, je pense sans cesse à ton odeur, à tes mains sur moi, à tes lèvres, à...

Je suis coupée nette dans mon discours par Alex qui a repris ma bouche d'assaut, il est encore plus animal et affamé que tout à l'heure, il a passé un de ses bras autour de ma taille et l'autre est dans mes cheveux. Sa langue caresse la mienne et à ce moment-là je sais que j'ai perdu ma bataille.

Je te l'avais dit non ?!

La ferme !