La cérémonie des Vongola [Terminée]

17. Le gardien du soleil

            Knuckle arrêta sa flamme. Il avait enfin réussi à soigner ce patient. Il se tourna vers son compagnon, encore concentré et étrangement silencieux. C'était surement les seules fois où il ne criait pas, ne bougeait pas, n'était pas extrême. Il était même calme. Finalement, Ryohei se redressa et s'étira. Il s'exclama alors, faisant perdre une dizaine de décibels aux personnes présentes dans la pièce :

-Terminé !

Knuckle sourit. Son descendant était vraiment extrême. Il vivait pleinement chaque instant, sans se préoccuper de la tristesse. En le voyant, il avait une brusque envi de se battre, de vivre à fond chaque instants. Le jeune homme tourna son visage dans sa direction. Il avait un grand sourire niais et une extrême envie de bouger. Le gardien du Primo détourna le visage, honteux. Lors de leur presque fusion, ils avaient partagés certains souvenirs. Pour lui, ça avait été son dernier combat de boxe, son meurtre et son entrée chez les Vongola.

Ce n'était pas glorieux en règle général et encore moins face aux souvenirs du jeune homme. Trois personnes hantaient ses pensées : sa sœur, une charmante jeune femme qu'il se forçait à protéger, sa compagne, une demoiselle à fort caractère et son boss. Quand il avait vu le decimo pour la première fois en souvenir, Knuckle avait eu un sursaut. Le jeune homme était à l'opposé de l'image même du boss. Pourtant, Ryohei le voyait comme un messie. Il protégeait sa famille et ses amis sans se soucier de sa propre sécurité.

Knuckle s'en voulait et avait honte de lui. Contrairement à lui, son descendant était un véritable gardien. Il se battait pour sa famille et savait s'arrêter quand il le fallait. Il soignait les autres mentalement et physiquement. Il était un véritable soleil. Il chassait la peine, la maladie, l'angoisse. A chaque fois qu'il entrait dans une pièce, la bonne humeur régnait. Personne ne voulait qu'il ne s'arrête de parler, de crier d'être extrême, car cela réchauffait le cœur. En sa présence, les déprimés reprenaient le goût à la vie. Il avait véritablement sa place.

Les deux gardiens se dirigèrent vers la salle de repos, afin de reprendre des forces. Même s'ils avaient l'habitude d'utiliser intensément leurs flammes, être précis, bien dosé, avec régularité, demandait une forte concentration. Knuckle regarda en souriant son descendant prendre un soda caféine. Même s'il n'en avait pas besoin, il aimait beaucoup le goût ; l'énergie ne lui manquait pas. Le gardien du primo croisa le regard de celui du decimo et le détourna aussitôt. Il fut surpris de l'entendre dire :

-Je suis désolé si vous ne m'aimez pas. C'est vrai que je suis moins extrême que vous.

-Non, ce n'est pas votre faute, vous êtes un véritable gardien, contrairement à moi...

-C'est faux ! Vous vous êtes extrême ! Vous êtes capable de résister ! De vivre et de protéger votre famille ! Ça c'est extrême ! Lui dit avec passion Ryohei

-Mais j'ai tué un homme, contrairement à toi... murmura le prêtre

-Si mon petit frère et ma petite sœur n'avaient pas été là, ça aurait été la même chose pour moi. Je veux extrêmement les protéger. Et je peux le faire qu'avec la boxe. Vous vous protégez à l'extrême l'équilibre de la famille

Le gardien du soleil de la première génération regarda son descendant. Bien qu'il soit un peu béta, il était honnête et disait ce qu'il pensait. Et cela réchauffait le cœur de l'homme. Même si son boss et ses amis le lui rabâchaient, lui le prenait comme un remontant pour le moral, pas comme la vérité. Et que quelqu'un qui ne le connaissait pas le trouvait extrêmement fort... Cela valait beaucoup. Ryohei boxa le ciel et partit soigner de nouveaux patients ; Knuckle allait le suivre quand il heurta une jeune femme. Il s'excusa avant que celle-ci ne lui dise :

-Pas de soucis. Oh, vous êtes Knuckle, Ryohei m'a beaucoup parlé de vous. Je suis Kana, sa petite amie

-Bonjour mademoiselle, lui répondit-il en lui faisant une bénédiction

-J'étais impatiente de vous rencontrer

-J'en suis heureux, mais pourquoi ça ? Lui demanda-t-il

-Vous êtes l'idole de Ryohei ! Même Tsuna et Kyoko ne vous arrivent pas à la cheville ! S'exclama-t-elle

-Mais je suis...

-Arrêtez, vous êtes tout ce que Ryohei veut devenir. Vous avez fait une mauvaise action, mais vous avez su vous remettre en cause et répondre de vos actes. Votre passion a causé la mort, alors vous l'avez arrêté. Mais pour protéger votre famille, vous vous accordez trois minutes de combat, pas plus. Il vous faut un véritable contrôle de vous-même, savoir quand agir et surtout vous protégez votre famille malgré tout. Et ça, Ryohei et les autres vous admire pour ça. Oh, je n'ai pas vu l'heure, je dois vous laisser. Mais croyez en vous, car les autres vous confieraient leur vie et bien plus encore

La jeune femme prit son café et sortit rapidement de la pièce. Knuckle la regarda sortir. Il s'assit sur un fauteuil, le sourire aux lèvres. Avec quelques paroles, ils avaient réussi à apaiser son cœur, son âme. Ils représentaient le soleil, celui qui brille derrière le ciel, apporte le bonheur et la joie, calme les peines.

Knuckle soupira. Il avait jugé son descendant trop rapidement la première fois. Il c'était fié à son paraître et non à son être. Il n'avait pas cherché à le connaître. Il pouvait maintenant se l'avouer, l'accepter comme descendant signifiait qu'il était mort dans ce temps. Mais maintenant, bien qu'il soit croyant et qu'il espère le paradis, il n'avait plus peur. Même si les Vongola devaient avoir une passe sombre dans leur histoire, un véritable soleil allait revenir. Il pouvait avoir l'esprit en paix maintenant, car Ryohei naîtrait un jour et il formerait, avec ses amis, cette magnifique génération. Il pouvait maintenant l'accepter comme descendant.

L'homme ferma les yeux et appuya la tête contre le mur derrière. Il ne vit pas son anneau luire à son doigt. Dans le salon du decimo, Giotto sourit. Le premier de ses gardiens avait accepté son descendant.