11. Le ciel

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Giotto observa son descendant. Avec l'énergie qui se dégageait de l'arène, le jeune homme dégageait quelque chose, quelque chose de plus félin, de plus dangereux. Les deux individus se regardèrent et d'un même élan, allumèrent leurs flammes. Ils décolèrent.

            Le Primo fut légèrement étonné de voir son descendant utiliser les mêmes armes que lui. Il croyait être le seul dans le monde de la mafia. Il fut aussi intrigué par la transformation de Natsu. Quel félin devient une cape, sérieusement ? Il n'aurait pas pu devenir une armure, un casque ? Mais où va le monde ? Et utiliser ses flammes pour créer des ailes, franchement, il se prenait pour un ange ? C'était les impressions de Giotto en voyant son descendant lui faire face. Mais il oublia bien vite ses préoccupations en voyant le mouvement de son adversaire.

            Les deux hommes se jetèrent dessus et se testaient. Pour la première fois, ils affrontaient quelqu'un de leur véritable niveau, en pleine possession de leur moyen. Au départ, les deux Vongola utilisaient une petite quantité de flammes. Selon eux, même pas 30%, la puissance dégagée à chaque coup était environ égale à la production annuelle d'électricité par une centrale nucléaire. Puis, ils voulurent tester leur résistance, en augmentant leur rapidité, leur puissance, en se fiant à leur intuition.

            Ils furent absorbés par leur combat. Leurs flammes étaient en osmose et les enveloppaient. D'une même pensée, ils se rendirent compte qu'ils leur étaient impossibles de toucher l'autre. Les flammes s'harmonisant, créant un ballet aérien, comme un spectacle longuement répété. D'un même élan, comme s'ils partageaient leurs pensées, les deux Vongola augmentèrent la quantité de flammes émise. Le combat se fit alors encore plus intense, sans pour autant apporter des séquelles. Les flammes résonnaient sur la même longueur d'onde. Elles étaient en phases et se mélangeaient et à certains moment, ne former plus qu'une.

Tout à coup, les deux Vongola sentirent des énergies. Mais elles n'étaient pas hostiles. Deux colères rouges, tempétueuses et téméraires, pourtant fidèles et loyales. Deux mers bleues, calmes en surface et bouillonnante à l'intérieur. Deux extrêmes jaunes, bondissants et énergiques, toujours joyeux et positifs malgré les épreuves. Deux énergies vertes, parfois passives, parfois surexcité, mais toujours attachantes. Deux esprits violets, toujours présents malgré leurs silences. Une brume indigo, timide, caché, gentille et protectrice, forte et fière. Deux brouillards indigo, présents nulle part et partout, ricanant du monde, libres du monde et pourtant esclave de ce dernier.

Mais le ciel ne comprenait pas. Il n'était qu'un, alors pourquoi les flammes étaient deux ? Deux identiques, mise à part l'intelligente brume qui avait compris. Ne faire qu'un pour être tout. Le ciel décida alors de les appeler à lui, pour les regrouper et les harmoniser. Il augmenta sa pureté, sa luminosité. Aussitôt, les flammes réagirent. Elles formèrent un cocon autour d'elle. Soudain, le ciel entendit quelque chose. Des mots murmurés. L'une des tempêtes s'adressaient aux autres. Le ciel ne comprit qu'un mot « Arrêter ». Il fut alors en colère. La tempête rugit beaucoup, prend de la place et s'énerve, mais elle ne s'oppose jamais au ciel. Elle lui est toujours soumise. Quelques soit ses décisions, même les plus mauvaises, elle acceptait et le suivait. Mais là, elle lui ordonnait ? Ne comprenait-elle pas l'importance de l'union, de la véritable entente ?

Le ciel brilla alors de mille feux, pour lui montrer qu'elle avait tort. Contrairement à ce qu'elle avait espéré, toutes les flammes réagirent et lui hurlèrent : « Stop ! ». Mais c'était trop tard, en touchant le ciel, toutes les flammes s'étaient soumises et harmonisées. Elles étaient devenues malléables et fusionnaient entre elles.

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Les gardiens formèrent une sphère de flammes autour de leurs bosses. Les flammes du ciel étaient devenues intenses et les attiraient. En projetant leurs flammes dessus, les deux générations remarquèrent une chose qui les inquiéta énormément. Les flammes du ciel des deux Vongola avaient fusionné. Ils leurs étaient impossible de déterminer laquelle appartenait à qui. Elles ne formaient qu'une totalement en symbiose. De même, les deux bosses réagissaient en osmose. Ils n'arrivaient pas à les différencier. Qui était qui ? Leurs corps se modifiaient plus rapidement qu'ils ne bougeaient. Ils étaient parfois l'un, parfois l'autre. Lorsqu'ils partaient au contact et qu'ils étaient au plus près de l'autre, ils ne formaient qu'un seul être. A chaque fois, leur séparation était plus longue que la précédente.

Lorsque les gardiens le comprirent, plus ou moins rapidement, ils essayèrent de les séparer. Ils envoyèrent toutes leurs flammes vers les deux bosses. Mais il se passa un imprévu. Le ciel créé absorba les flammes et les associa à leur homologue. Les gardiens essayèrent en vain de résister, mais ce nouveau ciel était trop puissant. Il avait la puissance cumulé, la volonté, l'intuition des deux Vongola. Il était le ciel ultime, celui qui soumettait, celui qui dirigeait. Rien ne pouvait exister contre lui. Tout était détruit et reconstruit par lui. Il dominait les autres, les noyant par sa puissance, les forçant à le suivre, à lui obéir. Ce nouveau ciel aspirait le reste du monde, se nourrissait de ses composants. Il utilisait les couleurs comme des parures. Tout était tourné vers lui et pour lui.

Les gardiens se sentirent aspirés et modelé. Alors qu'ils étaient opposés par la distance, ils se retrouvèrent face à leur homologue. Seule la brume se retrouva seule face au nouveau ciel. Les flammes recouvrirent alors les gardiens. Les membres d'une paire s'inter changeaient, devenant l'un, puis l'autre. Ils échangeaient leurs yeux, ou les lèvres, leurs coupes de cheveux, leurs armes. Puis, se fut au tour de leurs souvenirs. Ils voyaient l'enfance de l'autre, la leur, sans savoir laquelle leur appartenait. Ils voyaient les deux époques, se mélangeant. Le temps n'était plus. Il se dilatait ou se rétrécissait. Il n'avait plus d'importance. Il pouvait s'avancer ou reculer, le paradoxe n'existait plus. Car les deux ne faisaient plus qu'un et la brume affrontait fièrement le ciel.

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-Que se passe-t-il ? Demanda Reborn en observant le ciel

            Celui-ci était en fusion. D'un orange pur, il dégageait pourtant quelque chose de malsain. D'un coin de l'œil, il vit la plupart des mafieux tomber à genoux, comme hypnotisés. Reborn sentit une attirance pour ce ciel, une envie de se soumettre. Mais le numéro 1 refusa. Il ne voulait pas incliner la tête devant cette chose. Le ciel était censé accepter les autres tels qu'ils étaient, sans chercher à les modifier. Et il avait déjà un boss, certaine jeune, un parrain à servir. Reborn vit Byakuran s'approcher, le visage pâle et les lèvres tremblantes. Ce dernier murmura :

-C'est impossible, ils ne peuvent pas... ils ne doivent pas...

-Quoi donc ?

-Les deux Vongola fusionnent. Ils forment un nouveau ciel. Ils sont en train de détruire le temps. S'ils ne deviennent qu'un... j'espère mourir avant de le voir

La cérémonie des Vongola [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant