Chapitre Soixante deux ∞ Lillie Owens

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Lanuit était désormais mon seul échappatoire, le seul moment où jepouvais baisser les masques et laisser ma peine transparaître.Ludmilla tentait de me changer les idées et surtout ne reparlaitplus de cette nuit et de la révélation. Pourtant je pense que j'enaurais eus besoin. À chaque fois que je me retrouvais seule, jetournais en boucle la vision de cette interview, du sourire de Renéeet de ses mots qui m'avaient laissé un trous à la place du cœur.Je ne comprenais pas se qui m'avais échappé, je ne saisissais paspourquoi Dean était allé si loin dans sa manipulation. Nous nousétions fiancés alors qu'il avait une relation avec Renée. Je merendais compte que finalement j'avais eus raison de me méfier deRenée et qu'il se passait effectivement quelque chose entre eux.

Jetirais les gros rideaux de ma chambre et ouvrit la porte de la baisvitrée. J'avais pris la chambre qui avait une terrasse en espérantpouvoir m'isoler de temps en temps pour écrire au bruit de l'eau, jen'aurais jamais pensé que je me serais retrouvée à tenter decalmer ma peine et mes angoisses dans un lieu que je trouvaistellement apaisant. Le vent était glacial, la neige avait recouvertles landes Irlandaise depuis maintenant deux jours et cela rendait lepaysage encore plus magique. Mon imagination m'aidait à avoir durépit, car les visons des paysages Irlandais me faisait retomberdans mes premiers amours et je recommençais enfin à écrire monroman. Je m'installais confortablement sur l'une des chaise longuequi se trouvait sur cette petite terrasse, il faisait vraimentfroid, malgré le couche que j'avais superposé sur moi et la grosseécharpe de laine que je m'était acheté dans un petit marchétypique. Mais le vent glacial avait le bénéfice de glacer toutesmes émotions.

J'étaisperdue, entre lui et sa sœur. Cette histoire détruirait bien plusque mon cœur et cela me faisait peur. Mon amitié avec Ludmillapouvait en pâtir ou alors se serait la relation avec son frère.Mais ma vie dans tout ça ? Où en étais je ? Il y a peutje la voyais clairement, même si je savais que tout pouvais sechanger, je ne me doutais pas un instant que je pouvais perdre monpilier et qui serait la raison de ma chute. Ma grand mère disaitsouvent que lorsqu'on rencontre le grand amour, tu le savais, tu leressentais dans toutes les parties de ton corps, que cela te rendaitbeaucoup plus forte. Mais elle disait aussi que lorsque tu le perdaisou que l'amour que tu lui portes n'étais pas réciproque, celapouvais te détruire et te faire redescendre bien plus vite que tonascension. Encore une fois elle avait raison, Dean avait réussit àme montrer tout se que je ne pensais pas pouvoir avoir dans ma vie,mais maintenant, il me le retirait avec une violence inouïe. Danstoute cette histoire, se qui me faisait le plus mal était le faiteque Dean ne tente pas de me joindre, même une seule fois. Il ne seconnectait jamais sur internet, ou du moins ne postait rien sur sesréseaux sociaux, après il n'y était pas habitué. Pourtant à cetinstant j'aurais aimé qu'il soit aussi accroc que sa sœur ou sonmari. Je me répétais que je le détestais, que je ne voulais pasle contacter, qu'il m'avait blessé, mais au fond de moi, c'est moique je blâmais. Je n'excusais pas ses actes, mais s'il s'étaitlassé, j'étais persuadée que cela venait de moi. Si ma meilleureamie m'entendait parler de la sorte, je savais exactement commentelle réagirait. Je refusais qu'elle prenne position dans cettehistoire, mais il était trop tard, Ludmilla était en colère contreson frère et chaque jours, cela augmentait. Voilà pourquoi chaquematin, lorsque je la voyais, je cachais mes sentiments, je luimontrais que je remontais la pente, plus vite que je le pensais etque j'allais bien. Mais ses réactions, me montrait que cette fois,je n'étais pas douée. Ludmilla ne se leurrait pas sur moi, elle melaissait juste le temps que j'avais besoin et attendait patiemmentque je vienne vers elle.

Jesoufflais l'air chaud de mes poumons sur mes mains gelées, tententde noircir une nouvelle page de mon cahier, mais mes idées mesemblaient fades. J'aimais parler des âmes sœurs, mais ce sujet neme paraissait pas de circonstance, mais étrangement il était leseul sur lequel je pouvais me concentrer. Je me penchais à nouveausur mes écrits et traçais les lignes de chaque pages avec rapidité.Le jour pointait son nez doucement et un petit bruit derrière monépaule me fit me retourner doucement. Ludmilla me regardaittimidement, deux tasses fumantes entre les mains. Je relevais mespieds pour lui laisser de la place. Toujours silencieuse, elles'installa et me tendit un américano qu'elle avait sans doute faitavec les dosettes qu'elle m'avait achetée. C'était une simpleattention, mais savoir qu'elle avait fait pour moi, pour me redonnerle sourire et sans doute l'espoir, me touchais. Je trempais meslèvres dans le café brûlant et immédiatement la chaleur sepropageais dans la totalité de mon corps, me faisant soupirerd'aise.

What if everything was true ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant