Chapitre 9-1

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Pendant tout le temps que dura les soins apportés à la jeune fille saignant du nez, je ne pus m'empêcher d'espérer un miracle...quelque chose, n'importe quoi. Mais j'avais beau avoir les yeux rivés sur la porte, espérant qu'elle s'ouvre, qu'il se passe enfin un truc qui nous sorte de cette situation inextricable...rien. Ce qui avait l'air de beaucoup réjouir Quint, qui affichait un air de plus en plus suffisant, au fur et à mesure que les minutes  passaient.

N'ayant pas grand-chose d'autre à faire et espérant surtout que cela apaiserait mon stress, je laissais dériver mon regard sur la pièce afin d'analyser au mieux mon environnement...au cas où...et c'est là que cela me frappa. Comment était-il possible, vu la taille de l'infirmerie, que mademoiselle Hope n'ait jamais remarqué la porte ? Soyons réalistes, les chances étaient plus que minces. Cela signifierait donc qu'elle était au courant...Mais pourquoi toute cette comédie dans ce cas ?

Tandis que je me triturais le cerveau, je ne pus m'empêcher de l'observer en train d'effectuer son travail, d'une main sûre mais néanmoins douce, toute en papotant tranquillement de choses et d'autres pour détourner l'attention de sa patiente. C'était une attitude qu'elle adoptait systématiquement, quel que soit l'état de la personne, une sorte de reflexe bienveillant. Non, il était impossible qu'elle soit au courant. Il fallait que ce soit impossible ! C'est au moment où j'avais le regard rivé sur l'infirmière, que ce que j'espérais tellement se produisit enfin...la porte s'ouvrit à la volée nous faisant tous sursauter.

— Non mais vous pourriez frapper avant...

— Ah vous êtes encore là ! S'exclama sans même s'excuser, le professeur Lynch d'un ton exaspéré.

J'étais tellement abasourdie que je ne compris pas tout de suite qu'il s'adressait à moi et me contentais de le fixer bêtement avec des yeux ronds...Comme Quint, constatais-je au bout de quelques secondes, qui semblait être frappé de mutisme soudain. Il fixait le professeur d'un regard haineux, apparemment trop furieux pour pouvoir dire un mot, ce dont ce dernier s'empressa de profiter.

— Pourquoi cela prend-t-il autant de temps, demanda-t-il vivement en se tournant vers l'infirmière. Hayden devrait déjà se trouver dans mon bureau depuis une heure, pour m'aider à mettre en place le matériel pour l'expérience du cours de 16 H 00. Cela ne nous laisse plus beaucoup de temps.

— Il me semble, professeur, que la santé de ces jeunes filles est bien plus importante qu'une pauvre expérience de chimie, lui répondit-elle d'un ton glacial.

— Vu d'ici, elles ont l'air d'aller très bien...

— Ça je ne pourrais le confirmer que quand je les aurais examinées.

— Parce que ce n'est toujours pas fait !

Elle se contenta de le toiser du regard d'un air offusqué pendant quelques secondes, avant de se décider à lui répondre d'une voix pincée.

— J'avais un cas plus urgent, lui dit-elle en lui montrant le tampon imbibé de sang qu'elle tenait à la main.

Elle se retourna pour le jeter dans la poubelle. Puis après avoir dit à la jeune fille de bien continuer à se compresser l'arête du nez, tout en gardant la tête vers l'avant, elle lui dit qu'elle pouvait s'en aller. Mademoiselle Hope se dirigea vers moi, avant qu'elle n'ait eu le temps de quitter la pièce.

— Si un saignement de nez a votre priorité, c'est que leur cas ne doit pas être bien inquiétant. Insista-t-il railleur, tout en avançant de quelques pas.

Elle ne daignât même pas lui répondre, se contentant de secouer la tête d'un air exaspéré, avant de reporter son attention sur moi.

— Alors, vous vous êtes toutes les deux évanouies ? C'est bien ça ? Demanda-t-elle, en commençant à m'ausculter du regard.

— Oui mademoiselle, lui répondis-je. Mais ce n'est surement rien. Je n'avais pas beaucoup mangé aujourd'hui, continuais-je d'une petite voix.

— Ça jeune fille, c'est à moi d'en juger, me rabroua-t-elle gentiment. Et pour vous ? Demanda-t-elle ensuite à Elana.

Elle ne répondit pas immédiatement et je compris à sa posture qui se raidissait ainsi qu'à son air déterminé, qu'elle s'apprêtait à tenter quelque chose. Elle fut debout avant que je n'ai eu le temps de déterminer si cela était une bonne ou une mauvaise chose et peut-être tenter de l'en dissuader.

— Je ne me suis pas év...

— De toute évidence ces jeunes filles vont très bien à présent, l'interrompit nerveusement le professeur Lynch en l'avertissant du regard.

— Mais qu'avez-vous donc tous à vouloir m'empêcher de faire mon travail aujourd'hui ! S'insurgea l'infirmière en foudroyant tous les hommes présents dans la pièce d'un regard assassin.

Ce dernier sembla s'attarder quelques secondes supplémentaire sur  Quint, comme si elle attendait un signe quelconque de sa part. C'était la deuxième fois que le doute essayait de s'insinuer en moi. Je les rejetais une fois de plus...Non, c'était surement le stress qui me rendait paranoïaque.

— Lynch sortez d'ici ! Aboya soudain Quint tout en s'approchant de lui d'un air menaçant.

— Premièrement c'est Professeur Lynch pour vous et...je ne sortirais que si vous le faites également. Lui répondit-il d'un ton posé et aimable accompagné d'un grand sourire faux.

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