∆ CHAPITRE XXIX ∆

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A Ethel parce que je me suis rendue compte que j't'avais jamais rien dédié alors que t'es là depuis le début babe.

L'Angelus

Jeudi 15 Mai 2014, 19h42


« Non, je suis désolée, ce n'est juste pas ''normal''. » Je répète en regardant partout autour de moi en ouvrant de grands yeux, totalement incrédule.

Je l'entend souffler à mes côtés mais je sens le sourire dans sa voix quand il me répond :

« C'est juste une voiture. »

Et je secoue la tête en me rasseyant correctement dans mon fauteuil après avoir fini mon inspection pleine d'admiration. On arrivera pas à se mettre d'accord de toute façon alors, à quoi bon lutter? J'ai raison, comme d'habitude. Mais il est trop têtu pour l'avouer. Comme Harry.

Ah. C'est vrai. Il faut que je lui demande.

Et je sais que je ne pourrais pas pleinement profiter de la soirée tant que la question ne sera pas réglée. Alors après quelques secondes de silence agréable, je me lance.

« Dis.. » J'attire son attention en attrapant sa main. Il me sourit en entrelaçant nos doigts et même si je souris aussi, j'appréhende que ces sourires ne s'en aillent dans les minutes qui viennent. « Tu dirais quoi si.. » Il hausse les sourcils en attente et je tente d'adoucir mon sourire -qui doit plus ressembler à une grimace- avant de continuer. « Je le disais à Harry..? » Je ne reconnais même pas ma voix tant celle ci part dans les aigus. Cette fois ci il fronce ses sourcils alors je précise : « Pour nous deux. »

En comprenant que, ouai, je parle vraiment de ça : il se raidit.
Puis il lâche ma main tout en évitant mon regard en se tournant vers la fenêtre.

Aouch.

Le rejet.
Ça fait tellement mal que j'arrête de respirer pour quelques temps.

Ses yeux font tout pour m'éviter, finissant par tomber dans le vide. Les secondes pendant lesquelles il réfléchit me paraissent une éternité alors que je suis suspendue à ses lèvres. Et même si ça sonne un peu mélodramatique, c'est la vérité.

« -Pourquoi tu veux lui dire, maintenant je veux dire? »
Et je retiens un ''ENFIN!'' au son de sa voix tout en prenant une grande inspiration.

Il replante son regard dans le mien et je respire beaucoup mieux.

« J'arrive plus à lui cacher la vérité.. » J'avoue en triturant mes mains.

Et je le hais pour ne montrer aucune émotion à ce moment.
C'est trop demander une expression faciale?

Puis il finit par ouvrir la bouche. Et je sais avant même qu'il ne le dise qu'il va me suggérer de mentir.
Depuis quand je le connais aussi bien?
C'est flippant.

« Et je n'arriverai pas à lui mentir.. »
J'ajoute donc.

Il hoche la tête, comme s'il assimilait l'idée, comme s'il la comprenait.

« -Tu lui fais confiance? Il questionne et je hoche vivement la tête, sûre de moi.
-Plus qu'à quiconque. » Je répond, honnête, et un peu trop rapidement.

Pendant une seconde, j'ai peur de voir de la tristesse dans ses yeux. Car je viens explicitement de dire que j'avais plus confiance en mon meilleur ami qu'en lui. Mais c'est la vérité. Et on dirait presque que, ça aussi, il le comprend.
Comme si lui aussi il ne me faisait pas confiance.
Ou non, plutôt comme si lui aussi il ne se faisait pas confiance.
Et ça me terrifie à un tel point que mes mains se crispent sur le tissu de ma robe.

« Alors d'accord. » Il dit.

Et je cligne des yeux en sortant de mes pensées. C'est tout?

« Vraiment? Je demande tout de même.
-Oui, du moment que c'est seulement lui. » Il m'avertit. Je commence à répondre mais il reprend la parole rapidement, comme s'il avait peur de ne plus retrouver le courage nécessaire de le dire une autre fois. De ne plus y arriver. « De toute façon, Gaëtan et Natasha savent que j'ai une petite amie. Il ne savent pas que c'est toi. » Il rajoute rapidement en voyant mon expression choquée.

Quoi?

« Comment? »
Je lance brutalement.

Il se passe une main dans les cheveux et je m'inquiéterais du fait qu'il soit mignon même décoiffé plus tard.

« Hum.. Je sais pas. »

Quoi?!

Et je crois que mon expression est encore pire que quelques secondes auparavant car il s'empresse de reprendre la parole.

«- Gaëtan m'a juste demandé un jour avec qui je sortais. Alors j'ai fait une tête genre ''quoi?!'', un peu comme toi y a cinq secondes, et il m'a dit que j'étais ''pas discret''. » Je fronce les sourcils devant son débit plus que vif. « Parce que apparemment » Et il met l'emphase sur le mot ''apparemment''. « je souris comme un idiot quand tu m'envoies des textos. Et, apparemment, c'est ''flagrant''. » Il imite les guillemets avec ses doigts en roulant des yeux et ça me fait sourire. « Mais bon moi je continue de croire qu'il est télépathe. » Il hausse une épaule de manière désinvolte et je ris.

« Et Natasha alors ? »

Et ouai, je l'oublie pas cette pouffiasse.
Il soupire avant de répondre.

« Elle a dit que c'était juste ''impossible quoi'' » Il imite une voix nasillarde et je ris, encore. « que je la laisse tomber si j'avais pas au moins une copine. » Je pouffe, me moquant et il rajoute : « Et elle a aussi dit que si elle trouvait qui t'étais elle allait te faire payer d'avoir prit sa place e- » J'hallucine.

J'hallucine carrément.

« -Qu'est ce que tu lui as répondu? Je ne peux empêcher mon ton d'être agressif alors que je le coupe.
-Qu'elle n'avait jamais eu de place de toute manière. » Il répond en haussant les épaules.

Je souris à ça.

« -Je n'ai pas peur d'elle. Je déclare sérieusement.
-Je sais. Mais ça n'empêche pas que je ne la laisserais pas ne serait ce qu'essayer de te faire du mal. Ni personne d'autre d'ailleurs. » Il chuchote la dernière partie avant de hausser une nouvelle fois les épaules en mordant sa lèvre inférieure.

Je mord ma lèvre à mon tour, me retenant de faire un commentaire qui le gênerait plus qu'il ne l'est déjà mais.. Own.

Je ne suis pas la seule à être faible finalement.

« Pourquoi t'es aussi loin? » Il grommelle sourdement alors que je ris quand il s'accroche à mes hanches pour coller nos flancs. « Là c'est mieux. » Il déclare avec un sourire en coin.

Le changement de sujet par Joshua MacCarter.

Et, c'est bizarre à dire -ou bien même à penser d'ailleurs- mais j'ai l'impression d'être plus en sécurité ici. Ce qui est, en soit, totalement débile. Car qu'il soit à un mètre de moi ou que je sois collée à lui, ça ne change absolument rien en mon facteur se sûreté. Mais peu importe, j'aime cette idée. Et pour une fois, je n'en suis pas effrayée.

J'enroule mes bras autour de sa taille et il pose un bras sur mes épaules. Il se penche doucement et frotte légèrement son nez contre le mien, frôlant mes lèvres au passage. Il finit par m'embrasser tendrement pendant que mes mains s'accrochent dans son tee-shirt et que l'une des siennes se promène sur ma joue.

Pourquoi j'étais stressée déjà?


Banana 🍌Where stories live. Discover now