Banana 🍌

∆ CHAPITRE I ∆

Le jour de l'arrivée

2 Septembre 2014, 07h44

C'est le grand jour, je suis arrivée il y a une semaine déjà et aujourd'hui c'est la rentrée.

Ça va peut être vous paraître ridicule mais.... Ça me stresse. Oui ça me stresse. Vous devez sûrement vous dire ''Quand on est à l'université on ne devrait plus stresser'' mais.... Je ne peux pas m'empêcher d'appréhender.

Quoi? Peureuse? Moi?

Hahaha.

Haha.

Ha.

Absolument.

Je ne suis bien sûr pas la seule première année.. Mais j'ai la nette et stupide impression que les gens attendent quelque chose de moi. Ce qui est totalement vrai, au final. Rien que mes parents attendent des choses de moi. Ils m'ont autorisée à venir à Londres à une seule condition : que je continue mes études sérieusement. Et c'est bien ce que je compte faire. D'accord, ce sera sûrement assez difficile. Mais j'ai passé toutes mes vacances de l'an dernier ici, pour me familiariser avec la langue, et je pense m'en être plutôt bien sortie. La France me manque, ça c'est sûr et certain. Mais depuis que je suis en Angleterre, je ne suis plus la même.

Avant, je n'aurais jamais, ne serait-ce que penser, à répondre à un professeur ou à un élève. J'étais de celles qui sont discrètes, pas antisociales, non, j'avais quand même des amis, qui me manquent énormément d'ailleurs, mais j'encaissais les reproches et moqueries sans rien dire.

Et ça a bien changé, maintenant c'est pratiquement.. Naturel. Ouai, voilà c'est naturel.

Je ne supporte pas ces profs qui te prennent de haut, comme si ils étaient des surhumains, seulement parce qu'ils savent des choses qu'on a même pas encore donné la chance aux élèves d'apprendre.

Alors oui, je réponds maintenant, et peut-être que certains n'apprécient pas, mais moi, j'adore ça.

Enfin c'est pas le sujet là.

Parce qu'en ce moment même j'attends le bus et je suis toujours autant stressée. Quand il arrive enfin, je me concentre sur la musique dans mes oreilles pour ne pas penser au reste. Il s'arrête à mon arrêt, ouvre ses portes, je prends une grande inspiration pour me donner un semblant de courage, laisse passer quelques personnes, et monte.

Le bus est, comme tous les bus scolaires à mon avis, un chaos total.

Ça cri, et ça rigole comme des dindes.. et tout ça dès le matin..

J'en ai déjà marre putain.

C'est impressionnant comme, rien que dans le bus, on peut voir les différents groupes sociaux.

Il y a les intellos, les antisociaux, les drogués, les salopes, les connards, les victimes, les brutes.. Enfin bref vous voyez le tableau je suppose. (C'est une image hein, cherchez pas un tableau.. Rigolez pas ça m'est déjà arrivé.)

Je pensais qu'à la fac les gens seraient plus matures mais.. Non, je crois même que c'est encore pire. J'essaie de me faire discrète mais bon, on ne peut pas dire que ce soit vraiment une réussite. À peine ai-je dépassé la deuxième rangée de siège que je m'étale de tout mon long dans le couloir du bus.

Bravo Audrey, non franchement tu fais fort là.

Je me relève en vitesse et fait abstraction de tous ces regards posés sur moi.

N'y pense pas.

Je cherche une place des yeux, et, à quelques sièges de moi, un grand bouclé, devant mon regard paniqué, m'invite à prendre place à ses côtés.