Chapitre 21- Stolen Heart

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Thomas était assis sur un siège dans le hall de l'hôpital, sa jambe droite tapait frénétiquement contre le sol. Anxieux serait une façon atténuée de le définir à cet instant-là. L'aube se levait à peine à l'extérieur et Minho dormait, épuisé et à bouts, la tête appuyée contre l'épaule de Thomas. Ce dernier avait décidé de faire abstraction de sa crainte des contacts physiques avec Minho sachant qu'il s'était effondré dans ses bras. Il ne savait pas, il ne savait rien, il était là, assis à attendre, mettant de côté sa haine des hôpitaux. C'est dans ce genre d'endroit que sa mère a rendu son dernier souffle, brûlant et douloureux, elle s'est arrêtée de respirer, ses doigts se sont détendus, lâchant la main de Cale. Le grand brun a tenté de la ramener mais c'était déjà trop tard, son cour s'était arrêté, sa vie avait cessé et le chagrin de son père venait de commencer. Thomas n'aimait pas les médecins, après, il n'aimait pas grand monde, il en était conscient mais les médecins, ce n'était vraiment pas sa tasse de thé, leur air compatissant derrière leur expression de glace, leur blouse blanche et cette façon de mépriser les proches des malades, un regard de dédain parce qu'ils n'ont pas fait de grandes études, qu'ils ne comprennent pas la façon anarchique dont se développent les cellules cancéreuses, défiant toutes les lois de la vie, ne comprenant pas pourquoi les métastases sont si dangereux pour les patients. Thomas aurait voulu comprendre le pourquoi du comment d'un cancer mais jamais aucun médecin ne s'est penché devant sa petite tête brune et lui a expliqué comme ça fonctionnait, pourquoi c'était si dangereux, pourquoi ? Pourquoi ? Tant de pourquoi qui l'a fait raté le sens exact de cette maladie. Il avait beau ne pas beaucoup apprécié sa mère, il l'aimait quand même et il savait que c'était réciproque. Non pas que c'était le grand amour entre eux, ni une grande complicité mais un lien fils-mère muet. Voir sa mère malade l'a rendu plus sensible aussi, moralement parlant, il a essuyé ses pleurs, ses coups de gueule, ses pétages de câbles, toutes ces fois où elle disait qu'elle ne voulait plus se faire soigner, il était là à l'écouter, à essayer de la consoler. Mais visiblement, il était pitoyable pour réconforter les gens. Et aujourd'hui voir un médecin lui rappelait trop les faces résignées de tous ces spécialistes qui avaient suivi sa mère, lui rappelant inlassablement qu'il avait des antécédents lui aussi, qui pourraient augmenter ses risques d'avoir un cancer. Bel avenir pour un gamin d'une vingtaine d'années. Revenir dans ces hôpitaux le ramenait en arrière, là où il a perdu sa mère. Ce qu'il y a de traumatisant dans ce genre de maladie c'est le traitement, beaucoup trop lourd, beaucoup trop long aussi et pas totalement sûr de fonctionner. Chaque cancer est différent, ça Thomas l'avait compris depuis longtemps, comme il avait compris qu'on ne guérit jamais d'un cancer, même si les métastases sont enlevés suite aux chimiothérapies, aux rayons et aux différentes opérations, il laisse de terribles séquelles : perdre ses cheveux reste un traumatisme. Même moralement, la mort fait peur, et savoir qu'on abrite une bombe à retardement dans son sein, son rein, son pancréas ou son foie ne peut que nous abattre un peu plus.
[Je suis désolée, vous êtes peut-être en train de vous demander ce que je raconte, je raconte surtout du vécu dans ce premier paragraphe, le mien, je m'excuse si ça vous a ennuyé mais je tenais à laisser une trace de ça quelque part. Ali.]

 Minho se réveilla et se frotta le visage pour se mettre en forme. Enfin tout ça, c'était juste au cas où mais le jeune coréen était rongé par la peur, s'il venait à perdre son meilleur ami, il ne s'en remettrait pas. Oh grand jamais il se voyait continuer sa route sans son blondinet à ses côtés. Il se tourna vers Thomas qui fixait le hall, les yeux dans le vide. Il avait cru ce garçon taillé dans le roc, avec une force incommensurable mais il était brisé, vraiment, ça se voyait. Minho avait la certitude que si Newt mourrait, Thomas arrêterait pour toujours de sourire, de rire et même d'aimer. Il n'avait jamais vu quelqu'un autant amoureux de son meilleur ami. Et d'une façon qui dépassait toutes les espérances. Un peu comme des âmes-sœurs. 

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