Chapitre 15- Too good to be good for me

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Newt se passa de l'eau fraîche sur le visage, enfilant ensuite sa chemise de la vieille, il avait piqué un caleçon à Thomas. C'était étrange pour lui, cette relation si fusionnelle, il n'aurait jamais pensé que Thomas ne lui résiste que peu. Le garçon avait un comportement totalement différent entre ses proches et les gens extérieurs.

Il entendit Liam remonter, le bouclé passa la tête par la porte, détailla Newt un instant de ses pupilles d'émeraude et lui demandait dans un sourire, creusant ses fossettes avec élégance.

- Tu veux que je te ramène ? Proposa Liam.
Newt lui répondit que oui, il voulait bien étant donné que c'était Minho qui l'avait emmené. Visiblement le rendez-vous de Tom au tribunal n'était pas quelque chose de grave, le blond les avait entendu en parler, Tommy et Liam, sans pour autant poser de questions, de peur de paraître indiscret. C'était une procédure qu'imposait l'assistance sociale de Thomas depuis qu'il était entré en maison de correction. Tous les ans, il avait un bilan à faire au tribunal, histoire de bien emmerder le monde. Newt se demandait pourquoi Thomas n'avait jamais avoué devant le tribunal que Tyler Lewis avait tué Loki, il aurait eu une bien meilleure vengeance en envoyant Tyler derrière les barreaux mais visiblement Tom gardait le silence sur l'affaire.

Thomas enfila une petite chemise, sous les yeux brillants de Newt qui l'admirait. Le brun lui sourit, lui faisant un petit clin d'œil. Le blond s'approcha de lui, entourant sa taille de ses bras menus, posant son menton sur son épaule, les regardant tous les deux dans la glace pendant que Tom attachait le dernier bouton de sa chemise. Ca le changeait tellement, il semblait si sérieux, si snob aussi. Newt trouvait qu'ils étaient beaux ensemble.

Il déposa ses lèvres sur l'angle de la mâchoire de Thomas. Ce dernier souriait puis intima à Newt qu'il devait y aller. Le blond le regardait un instant, puis Tom sortit de la pièce. Il attrapa un petit bout de papier et y nota son numéro, le posant en évidence avant de descendre à son tour.

Liam ramena Newt jusqu'à chez lui, ils avaient fait le trajet ensemble, à rire d'hier soir mais le blondinet avait un goût amer dans la bouche, comme s'il quittait quelque chose qui lui tenait bien trop à coeur. Il mourait d'envie de retourner voir Thomas. Il ne savait même pas où ils en étaient. Amants ? Petits amis ? Couple ? Newt n'en avait aucune idée. Avec Thomas tout était différent des autres relations avec des gens normaux. Lui, il faisait les choses à sa façon, trop content de pouvoir faire tourner son monde comme il l'entendait. Pourtant, pourtant. Newt l'avait vu dans le regard de son père, son gamin était quelqu'un d'attachant et de dangereux, comme une drogue un peu trop forte qui vous rend accro dès la première prise. Et jouer avec le feu s'avérait risqué. Newt comprenait les risques qu'il courait. Thomas pouvait très bien se retourner contre lui à tout moment. Il ouvrit la portière de la voiture de Liam, celui-ci lui fit un petit sourire en coin, creusant ses fossettes.
Newt le remercia pour le déplacement et Liam se pencha vers lui alors qu'il s'apprêtait à sortir. Son visage proche du sien, Liam lui murmura.
- Un conseil !N'attends jamais rien de Thomas.
Newt déglutit fortement mais lentement, trahissant son inquiétude.
- Laisse-le te surprendre.
Et Liam se repositionna sur son siège, enclenchant sa première vitesse. Newt esquissa un sourire, pas très franc, plutôt décrivant ses doutes soudain qui germaient dans son bas-ventre et claqua la porte, remontant l'allée jusqu'à sa demeure.

Thomas entra dans le hall du tribunal, bien trop habitué à ce lieu, il savait exactement où il devait aller. Il détourna la tête en voyant son père arriver vers lui, la bouche en cœur.
- J'ai pas besoin de toi. Lui lança-t-il méchamment. Cale cacha sa frustration. Le Thomas riant, heureux avait disparu. L'anti-social, le dur, le ton méchant était revenu. Et il lui remettait toutes ses années dans la gueule, rappelant en une seule petite phrase qu'il ne lui pardonnerait jamais. Le coeur de Thomas était redevenu un pierre, dure et froide, sans once d'amour. Cale fronca les sourcils et s'assit le long du mur, sur un siège devant le bureau du juge Mc Carty.
Thomas lui jeta un regard froid. Il détestait cet endroit. Il détestait cette secrétaire à lunettes rouges qui le regardait avec un air de pute, il détestait ce hall trop grand, trop vide, trop froid, pas assez lumineux. Comme si la justice se cachait dans l'ombre.
Des talons aiguilles claquaient avec insolence sur le marbre du sol du tribunal et Thomas soupira d'exaspération sachant très bien qui avait cette démarche.
Maya.
Telle une hydre, elle s'avançait vers lui, faisant une mine sadique que Tom connaissait bien, la bouche en cul de poule, son posterieur trop moulé dans sa jupe tailleur noir, trop courte, même ses collants lui donnaient un air d'aguicheuse. Thomas haussa un sourcil septique, il se demandait si elle avait encore prit du cul, compensant son manque de poitrine, et de mec accessoirement, par un pot de nutella. Son regard de vipère se posa sur lui, un sourire venimeux se traça sur ses lèvres rouge sang. Il leva les yeux au ciel, exaspéré et ne prit même pas la peine de lui répondre lorsqu'elle le saluait avec insolence. Elle se pencha ensuite vers son père, faisant que de minauder et de papillonner des cils, comme une gamine de quatorze ans.
Thomas s'adossa au mur, les bras croisés sur sa poitrine, cachant ses poings trop serrés, la colère grondait en lui, comme un ouragan. Il ne daignait même pas la regarder. Maya et ses cheveux toujours tirés à quatre épingles, ses pouces sales et abîmés de trop pianoter sur son téléphone à longueur de journée, mieux occupée à détruire l'avenir des gens qu'elle suit plutôt que de se trouver une vraie situation sentimentale. Tinder est son meilleur ami, Thomas le voit à son comportement. Maya n'était juste qu'une mal baisée.
La porte du juge Mc Carty s'ouvrit en grand, laissant sortir une grande dame blonde, l'élégance même de la femme d'affaires qui a réussi sa vie, maquillée avec distinction, coiffée justement, tout le contraire de la vulgarité de Maya. Les deux yeux noirs de la dame se posèrent sur Thomas alors que Maya ne faisait plus sa fière. Le visage de la dame blonde se fendit d'un sourire et elle tendit sa main à Thomas, qui la saisit. Pas plus physionomiste qu'un escargot, il mit du temps à comprendre qu'il avait la mère de Newt en face de lui, lui serrant la main avec élégance.
- Comment vas-tu Thomas ? Lui demanda-t-elle en penchant un peu la tête, faisant tinter sa boucle d'oreille. Thomas jeta un regard à son assistance sociale préférée et découvrit son regard exorbité. Elle savait que c'était Madame Spencer. Je suis désolée, reprit cette dernière étirant ses lèvres d'un sourire triste. Mon fils n'a pas été très appréciable avec toi la dernière fois.
- Ne vous inquiétez pas, ça s'est arrangé. Il était à la maison hier soir. Répondait Thomas en lâchant la main baguée de Mme Spencer.
Cale toussa un instant gêné.
Catelyn Spencer se retourna un instant vers la porte ouverte du juge, penchant sa tête par l'embrasure et déclara.
- John, je t'emprunte Thomas deux minutes.
Le visage du juge Mc Carty, qui semblait être assez ami avec Mme Spencer se déforma de surprise, arrachant un rire à Catelyn Spencer.
Elle attira le brun à l'écart alors que le juge faisait entrer Maya et Cale dans son bureau.
Newt ressemblait à sa mère, vraiment. Thomas se demandait comment une femme si charmante et douce comme Madame Spencer pouvait se marier avec un homme si autoritaire, imbu de lui-même et atroce comme Tate Spencer. Puis il se souvenait que Newt était l'image masculine de sa mère, avec un peu de teigne en plus, et il s'était pourtant intéressé à Thomas, associal, violent, chiant. Il rigola avant de faire face au regard noir de Catelyn Spencer.
Catelyn Spencer s'approcha de Thomas, ne semblant pas avoir remarquer qu'il essayait de maintenir des distances, contraint de détester tout contact.
- Samedi soir, viens manger à la maison. Lui souffla-t-elle dans un sourire. Newt reprend les cours lundi prochain. Fais-lui la surprise. Et je sais que lorsque mon mari reviendra, votre relation ne sera pas aisée.
Il avait l'impression qu'elle savait tout de lui, en un regard.
- Allez, je te laisse. Bonne journée Thomas. Elle se détourna, assurément élégante et Thomas lui répondit, confus dans sa surprise de ne pouvoir négocier avec cette femme.
- Bonne journée à vous aussi...
Il aurait voulu une mère comme elle, belle, douce et bienveillante. Il aurait voulu grandir avec cet amour maternel que Catelyn Spencer semblait vouer à son fils. De là, il aurait peut-être aimé les femmes. Il restait un instant planté là, interdit puis se détourna pour rentrer dans le bureau du juge, le salua, gratifié d'un sourire et s'assit sur le siège du milieu, entre son père et Maya. Il soupira, faisant face à une toute autre situation.

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