Tu aurais dû - Chasseurs d'ombres T1

18

- Vous foutez quoi ici ? arrivais-je à dire en reculant pour m'éloigner d'eux.
- On veut te parler, Ashton nous a dit qu'il t'avait poussé à bout... m'expliqua Lucy et je ricanais.
- Je m'en fiche. Je sais que vous me détestez pour ce que j'ai fait et je comprends alors arrêtez de revenir pour me faire encore plus mal.
- Evan, on veut que tu reviennes, Karl veut te parler.

Je levais les yeux vers Greg. Je voyais qu'il était sérieux mais Karl était la personne qui me faisait le plus peur. Lucy enroula vivement un bras autour de mes épaules et je me sentis disparaître dans un tourbillon. Merde.

On atterrit au salon de la base. J'attrapais Lucy par les hanches et je la chatouillais pour me venge. Elle éclata de rire et tenta de m'échapper, sans succès. Sauf qu'un raclement de gorge nous arrêta et je me levais pour faire face à Karl, accompagné d'Erik. Ce dernier hocha la tête dans ma direction et je lui rendis son geste. Il restait quand-même un bon pote. Karl s'avança et soupira en se frottant la nuque.

- On est désolé pour hier, grogna-t-il et je compris que les excuses de sa part devaient valoir de l'or.
- Pas de soucis, répondis-je du tac au tac.
- J'ai une proposition à te faire, ajouta-t-il et Lucy vint glisser son bras autour de mes hanches.
- C'est quoi ? j'entourais ses épaules de mes bras avec réticences.
- Il y a trois points. Le premier, tu reprends tes entrainements avec Érik. Le deuxième, tu participes à plusieurs missions avec nous pour voir comment on fonctionne. Et la troisième, tu portes ton propre pendentif, termina Karl en me tendant une chaîne d'où pendait un dragon qui tenait une pierre précieuse violette, l'identique qu'Érik.
- Je ne veux pas du pendentif, soufflais-je et Karl ouvrit grand les yeux.
- Quoi ? Mais pourquoi ?
- Parce que c'est comme ça que les autres savent ce que vous êtes et je n'ai pas envie. J'ai celui de Jey et c'est le seul que je porterai.
- Evan, tu dois porter le tien, asséna Karl et je secouais la tête. Celui de Jey ne te représente pas.
- Je m'en fous. Si vous me voulez, il va falloir accepter ce détail.
- Tu te prends pour qui en vrai ? tonna Karl en m'attrapant par le col.
- Pour le mec que vous détestez sans aucune raison mais que vous gardez pour le plaisir de Jey.

Karl me reposa et recula, la bouche ouverte. Il croyait réellement que je n'avais pas compris ? Lucy s'écarta de moi et ce fut le moment où Will apparut. Il m'adressa un signe de main et leva un sourcil vers Karl.

- Il se passe quoi ici ? demanda-t-il en enlevant sa veste.
- Putain Evan, tu as tout faux. On t'apprécie tous ici, clama Karl en ignorant Will. On ne veut juste pas te voir faire de la merde dans la bande !
- Je ne ferai rien de mal si on ne pousse pas le bouchon trop loin, m'énervais-je.
- Ça ne se reproduira pas. Tu acceptes la proposition ? finit par me demander Karl en passant une main sur son visage.
- J'y gagne quoi ?
- La découverte d'un nouveau mon et d'un don. Mais aussi, tu auras Jey, me dit Érik qui parle pour la première fois.
- Je l'ai déjà, répliquais-je avec un sourire qu'il me rendit. J'accepte la proposition. Je prends le collier mais je ne le mettrais pas.

Karl soupira et hocha la tête en me la tendant. Je la fourrais dans ma poche alors que Will s'éclaircit la gorge.

- Bon, je ne comprend pas tout mais bon. Bienvenue à la maison Evan, rigola-t-il en me donnant une accolade et je lui souris.
- Il faut que je rentre, dis-je en réalisant qu'il est peut-être tard.
- Je te ramène, s'exclama Lucy et elle m'attrapa le bras.

On atterrit près du lac et je la remerciais. Elle hocha simplement la tête et répartit. Je soufflais et partis à mon tour vers la maison. Charly m'attendait sur le perron avec Seb. Elle me prit dans ses bras et je lui rendis son câlin. On cogna nos poings avec Seb puis on entra dans la maison. Je pris une douche je m'habillais correctement, un jean avec une chemise. Je retournais dans la cuisine et quand Seb me vit, il siffla d'admiration.

- Mec, tu as de la classe ! se marra-t-il et je lui tendis mon majeur.
- Ferme la, lui intimais-je alors que ma soeur préparait un léger repas.

Il était déjà onze heures et demi. Je m'étirais et Seb commença à me parler de je ne sais quoi alors que je triturais le pendentif de Jey. La sonnette résonna alors dans la maison et je soufflais. Ce remue-ménage commençait à me saouler et je voulais juste profiter de mon ami, ma soeur et la venue de mes parents.

- J'y vais, grognais-je.

J'ouvris la porte et en voyant les personnes face à moi, mes yeux devinrent des soucoupes. Ils étaient déjà là ? Charly me rejoigna devant l'entrée et quand elle les vit, elle réagit immédiatement.

- Papa ! Maman ! hurla-t-elle en leur sautant dans les bras.
- Ma chérie, souffla mon père en la serrant dans ses bras.

Je pris ma génitrice dans mes bras en lui répétant à quel point elle m'a manqué. On échangea nos places avec Charly et mon père me serra contre lui, me répétant qu'il s'excuse de ne pas être rentré plus tôt. Je pouffais et le pardonnais. Quand je m'écartais, j'avais les larmes au yeux.

Ils étaient enfin là, j'étais plus qu'heureux de les voir.