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- Mercredi.

Deux minutes de silence suivirent mon coup. Jey se tenait la mâchoire et je restais face à lui, les bras ballants. On se regardait dans les yeux. On ne se lâchait pas.

- Je t'en veux, dis-je sans pression et il se renfrogna.
- J'ai merdé et je le sais. Mais est ce que tu sais à quel point ça a été dur pour moi ? J'ai souffert aussi ! cria Jey en me poussant par les épaules et je reculais, surpris. Tu n'es pas le seul à avoir eu mal ! Tu crois quoi ? Que j'ai pas de cœur bordel ?! Tu veux savoir quoi ?! Que tu m'as manqué ? Et bien, oui ! hurla-t-il. Tu m'as manqué putain !

Il posa ses mains sur mes joues et colla ses lèvres aux miennes brusquement. Sous la surprise, je ne répondis pas à son baiser. Il s'écarta de moi et se mordit la lèvre inférieur. Ses yeux étaient embués. Une larme roula sur sa joue. Je l'essuyais du bout de mon pouce. Ses mains ne bougeait pas de mes joues et il écrasa à nouveau ses lèvres sur les miennes. Cette fois, je répondis à son baiser tout en entourant ses hanches de mes bras. Nos lèvres bougeaient ensemble dans un même mouvement et je glissais ma langue sur sa lèvre inférieure. Il me colla un peu plus contre lui en glissant ses bras autour de mon cou. Mon cœur battait la chamade et j'agrippais les hanches de Jey avec force ce qui le fit grogner. Il s'écarta de moi, à court de souffle, les lèvres rouges et gonflées. Je posais mon front contre son épaule et il me serra dans ses bras alors que sa tête se nichait dans mon cou.

- Je n'aurai jamais dû te laisser, je suis tellement désolé, murmura-t-il dans mon cou. Je m'en veux, tu as tellement souffert par la faute.
- Arrête, le coupais-je. Je t'en veux mais je suis heureux que tu sois là. Que tu ne me repousses pas. Putain, si tu savais combien de fois j'ai pleuré pour te voir revenir...

Ses bras se resserrent autour de mon cou et je l'entendis sangloter. Il n'était pas au meilleur de sa forme. Je posais mes mains au creux de son dos et rapprochais son corps du mien. Il m'avait tellement manqué. Je lui en voulais tellement de s'être cassé. Mais merde, je le démonterai plus tard. Ses larmes tombaient dans mon cou et mon ventre se tordait de douleur. Je lui avais reproché d'être parti alors une ça lui faisait mal à lui aussi. Je n'avais pensé qu'à moi. Je le gardais dans mes bras pendant un moment. On entendait Erik et Zoé discuter tout en préparant à manger ou je ne sais trop quoi. Jey souffla dans mon cou pour se détendre et se calmer et j'embrassais son crâne.

- Je ne pars plus jamais aussi longtemps, grogna-t-il.
- Tu ne pars plus jamais tout court, soupirais-je.

Il s'écarta de moi et hocha la tête. J'effaçais les dernières larmes de son visage et il posa ses lèvres sur ma joue. Je gardais mes mains sur ses hanches alors qu'il posa ses mains sur mon torse. La chaleur qui me brûlait quand il était là refit surface. Je souris de bien-être. Il était là, devant moi avec son sourire en coin. Je remontais mes mains à ses visages et attrapais sa nuque pour poser mes lèvres sur les siennes. J'avais besoin de le sentir, de le toucher. Je voulais être sûr qu'il était là. Il approfondit le baiser en glissant sa langue contre la mienne. Des feux d'artifices éclataient dans mon ventre, mon cœur s'emballait et mon cors s'embrasait. C'était tellement bon. Et plus fort que la première fois. Ce baiser était intense, chargés de toutes les émotions possibles. On se transmettait tout. Et c'était cela qui le rendait si magique et unique.

Il recula une seconde fois et je le détaillais vraiment. Une de ses joues virait au bleu et son arcade gauche était légèrement ouverte. Je glissais ma main dans ses cheveux et déposais doucement mes lèvres sur son hématome. Il me serra alors dans ses bras. Je nichais mon visage dans son cou en le remerciant. Il était enfin là.

Un énorme coup sur mon épaule me fit sursauter et je me levais rapidement du canapé. Je clignais des yeux une dizaine de fois. Putain, j'avais rêvé. Il n'était pas revenu. Mes yeux s'emplirent de larmes. Je glissais mon visage dans mes mains et les laissais rouler. Un bras entoura mes épaules et une voix masculine me parvint.

Tu aurais dû - Chasseurs d'ombres T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant